Allocutiondu 19 avril 1963 [19 avril 1963] Et de crier "Des sous, des sous !" La République, pour être le progrès, ne peut être la facilité. L'univers abonde en sirènes qui nous chantent les douceurs du renoncement. Il n'y a aucune chance pour que, cédant à la facilité, nous laissions s'abaisser la France. Premièrecause de décès: CANCER. Deuxième cause de décès : AVC. Troisième cause de décès : Les accidents. Quatrième cause de décès : Alzheimer. Cinquième cause de décès : Suicide. L’espérance de vie en France est en constante progression, nous pouvons constater que l’écart entre les hommes et les femmes se réduit. Àcelle qui est restée en France. I. Mets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange. Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d’ange, Ouvre tes mains, et prends ce livre : il est à toi. Ce livre où Laction en justice à mener par le créancier sera différente suivant la situation de la société. Ainsi, si la société a été simplement dissoute, une action directe sera toujours possible contre son représentant légal. Si elle a déjà été liquidée et radiée du registre du commerce et des sociétés, une procédure spécifique Vendrele logement occupé. Le fait que le logement soit loué n'empêche pas son propriétaire de le vendre. Le propriétaire a le choix : il peut vendre le bien libre ou occupé. La vente d'un logement est en effet l'un des motifs pour donner congé à son locataire, mais il faut respecter les délais et le formalisme. Jesuis la seule qui est resté près d'eux. J'ai loué leur logement aux 2ième. Quelle erreur de ma part d'avoir voulu habité dans un grand logement à peu de frais. En fin de compte ça ma couté plus cher que mes frères en émotions, en manque d'écoute et en comparaisons. Eux ont brillé par leur absence. Moi je suis celle qui a mauvais caractère car j'en peux plus d'un discours . Santé DATA. En France, 8 % des adultes et 22,5 % de la population ne sont pas vaccinés contre le Covid. Âge, sexe, territoire… Portrait statistique. Un an après le début de la campagne de vaccination en France, 8 % des adultes ne sont pas vaccinés. Sur l'ensemble de la population, les non-vaccinés représentent 22,5 %. Qui sont les personnes qui n'ont toujours pas accédé à la vaccination ? En voici quelques traits décembre, une enquête de Santé publique France montrait que les personnes non vaccinées étaient majoritairement des femmes [64 %], vivant en milieu rural [65 %], déclarant une catégorie socioprofessionnelle inférieure [46 %] ». Une enquête plus récente de l'Inserm abonde dans ce sens, identifiant souvent parmi les non-vaccinés des femmes, jeunes, se sentant proches de partis de la droite radicale et de la gauche radicale, ou ne se sentant proches d'aucun parti ». Jeremy Ward, chercheur à l'Inserm, ajoutait dans Le Parisien début janvier que 40 % des non-vaccinés ne le sont pas principalement par difficulté d'accès », et non par non-vaccinés plus nombreux dans les territoires défavorisés Les résistances à la vaccination ne sont pas homogènes sur le territoire. Alors que seulement 18 % des Parisiens n'ont pas un schéma vaccinal complet hors dose de rappel, c'est le cas de 35 % des habitants de Seine-Saint-Denis et de Corse. Dans les outre-mer, la proportion est encore plus importante 54 % des résidants à Mayotte ne sont pas vaccinés, 63 % en Martinique ou encore 64 % en affinant davantage, les non-vaccinés sont plus nombreux dans les territoires socialement défavorisés. L'Inserm élabore un indice de défavorisation visant à mesurer le désavantage social à l'échelle d'une commune. L'indice se base sur le revenu fiscal médian de la population, son niveau d'étude et sur sa proportion d'ouvriers et de chômeurs. Or, début janvier, sur les 10 % de Français résidant dans les communes les plus favorisées, 24 % n'étaient pas vaccinés. En revanche, parmi les 10 % de Français résidant dans les communes les plus défavorisées, la part de non-vaccinés s'élevait à 31,6 %. Une question d'âge…Si certaines classes d'âge se sont massivement vaccinées, d'autres ont été plus réticentes. La majorité des Français non vaccinés 62 % sont en fait les enfants de moins de 12 ans. Et pour cause la vaccination n'est ouverte aux enfants de 5 ans et plus que depuis la fin décembre. Si on retranche les moins de 12 ans, la classe d'âge la moins vaccinée reste celle des 12-17 ans, vaccinée à 78 %. Viennent ensuite les 25-39 ans 88 %, puis les 40-59 ans, puis les plus de 75 ans 90 %. La classe d'âge la plus largement vaccinée est celle des 65-74 ans. Enfin, les non-vaccinés sont remarquablement moins nombreux parmi les personnes souffrant d'une pathologie une large majorité de cette population s'est fait vacciner. Ainsi, parmi les Français atteints d'au moins une pathologie hors tabagisme et troubles d'humeur bénins et modérés, 11 % seulement ne sont pas vaccinés, contre 23 % de la population totale. Un chiffre qui s'explique en partie par l'âge moyen plus avancé des personnes souffrant de pathologie, là où les classes d'âge les plus jeunes sont les moins vaccinées. Qui n'a pas encore reçu ses doses ? Des femmes, majoritairement, des jeunes surtout. Des gens d'un milieu peu favorisé et éloignés des infrastructures médicales. Des résistants, beaucoup, mais pas que. Des populations, globalement, moins à risque, et donc moins sensibles au danger selon l'enquête de Santé publique France, 72 % des non-vaccinés sondés avaient une perception de la gravité du Covid-19 inférieure à la médiane ». Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Covid-19 qui sont les Français non vaccinés ? 98 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. l'essentiel Un homme de 43 ans a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement deux femmes, dont une âgée de 16 ans, l’an dernier à Pamiers. Lors du procès mardi 23 août à Foix, ses explications n’ont pas convaincu les juges. C’est un procès que les deux victimes attendaient avec impatience qui s’est ouvert dans la salle Fébus du palais de justice de Foix, mardi 23 août. Un homme de 43 ans, est présenté au juge Vincent Anière et ses assesseures afin d’être jugé pour des faits d’agressions sexuelles commises en état d’ivresse à Pamiers entre juin et juillet 2021. Tout commence en juillet 2021. Il est 19 heures le premier vendredi du mois lorsque Yasmine*, 16 ans, part faire son jogging à l’abbaye de Cailloup, pour la première fois sans une amie. Seule sur place, la jeune adolescente se fait aborder par le prévenu, qu’elle ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam, et qui lui demande du feu. Après avoir mystérieusement retrouvé un briquet au fond de son sac, ce dernier engage une conversation avec Yasmine et marche un moment avec elle. Il était insistant, il voulait absolument échanger nos numéros de téléphone », racontait-elle aux gendarmes. Après avoir tenté de l’embrasser à deux reprises contre sa volonté, la plaque contre un mur derrière l’édifice religieux et introduit sa main entre son short et sa culotte. Il a sorti son sexe et s’est frotté à moi » J’ai retiré sa main, mais il a sorti son sexe et s’est frotté à moi. J’ai voulu m’enfuir, mais il m’a attrapé le poignet pour que je reste », détaille Yasmine. Parvenant à se libérer de son étreinte, elle part en courant et appelle son amie Soraya* à la rescousse. En un rien de temps, cette dernière informe sa sœur et le compagnon de celle-ci, et part en voiture rejoindre Yasmine. La jeune adolescente monte alors dans leur véhicule et se retrouve tirée d’affaire, mais profondément choquée. Son avocate, Me Sarah Khrof, a indiqué au tribunal les conclusions du légiste, qui affirmait que Yasmine était très affectée psychologiquement » et qu’elle ne voulait plus sortir seule de chez elle ». L’alcool comme justification Le conseil de Yasmine a ajouté Elle a été piégée. Elle a pleuré toutes les larmes de son corps une fois sauvé, ce n’est pas une attitude d’aguicheuse comme tente de le dire le prévenu. » Constituée partie civile, elle réclamait pour sa cliente 8 800 euros de dommages et intérêts. Au commissariat de police, le prévenu a d’abord refusé de parler et de se soumettre aux prélèvements ADN, avant de s’y résoudre. Dans sa version des faits, le père de deux jeunes filles, dont une de l’âge de Yasmine, explique aux juges qu’il n’a rien fait d’autre que de proposer un pique-nique » et que c’est Yasmine qui a profité de [s]à vulnérabilité et du fait qu’il avait bu pour venir [l]e chauffer ». Il explique également qu’il n’a jamais mis sa main dans son short, chose que l’analyse ADN dément formellement. Je lui ferai bien voir la poutre de Bamako » Le prévenu était aussi poursuivi pour d’autres faits. Quelques semaines plus tôt et toujours à l’abbaye de Cailloup en état d’ivresse manifeste, il a agressé sexuellement Marie*, une amie à lui. Les faits se déroulent après un barbecue organisé avec des amis. Marie accuse d’avoir, une fois en tête à tête avec elle, sorti son pénis et de lui avoir tenu la tête afin qu’elle lui fasse une fellation. Tout ce qu’il a eu, c’est une bonne claque », précisait-elle aux enquêteurs. Apprenant qu’une autre victime était impliquée, Marie, qui ne voulait pas porter plainte initialement, s’est ravisée. Elle décrit son ancien ami comme un être vulgaire avec les femmes » et indiquait même qu’il lui avait donné 50 euros pour qu’elle accepte de coucher avec lui, chose qu’elle avait refusé de faire. Il disait dans la rue en voyant des femmes “Tiens, celle-là, je lui ferai bien voir la poutre de Bamako.”. » Jean-Paul Lescat, substitut du procureur de la République de Foix, requérait 4 ans de prison avec maintien en détention et 3 ans de suivi sociojudiciaire à l’encontre de celui qui lorsqu’il a bu, ne maîtrise plus sa sexualité et considère les femmes comme des proies ». Après la plaidoirie de Me Hugues Casellas-Ferry pour la défense, et après que ce dernier a pointé certaines incohérences dans le dossier, les juges ont tranché. Ils ont, au terme d’une audience qui aura duré près de quatre heures, reconnu coupable des deux infractions. Ils l’ont condamné à une peine de 5 ans de prison, dont 2 avec sursis. Le prévenu devra également dédommager Yasmine à hauteur de 5 800 euros au titre des dommages et intérêts. Incarcéré depuis le 4 juillet 2021 dans l’attente de ce procès à la maison d’arrêt de Foix, il lui reste donc deux années à tirer, au minimum. Rechercher Interne GoogleRésultats par Messages Sujets Recherche avancéeDerniers sujets» Bon VendrediVen 4 Juil - 748 par Melgibson» Mes Tubages du moi de juilletJeu 3 Juil - 2110 par Melgibson» Bon DmancheDim 27 Avr - 833 par Melgibson» Bon VendrediVen 25 Avr - 945 par Melgibson» bON jEUDI 24 AVRILJeu 24 Avr - 350 par Melgibson» Bon Mercredi 23 avrilMer 23 Avr - 545 par Melgibson» Word ArtMar 22 Avr - 915 par Melgibson» GLACE CAFE SAUCE AU CAFEMar 22 Avr - 738 par Melgibson» Bon MardiMar 22 Avr - 720 par MelgibsonAoût 2022LunMarMerJeuVenSamDim12345678910111213141516171819202122232425262728293031 CalendrierSujets les plus actifsque la flamme de l'amitié ne s'eteigne jamais IL Y A 45 ANS UNE CHANSONles bonjours du mois de mars pour tous les malades en memoire de tous ceux qui nous ont quittésque l'espoir ne s'eteigne jamais ....faites voyager cette colombeles bonjours du mois de fevrier la bougie de la guerison la bougie de l'amour Sujets les plus vusque la flamme de l'amitié ne s'eteigne jamais les bonjours du mois de mars IL Y A 45 ANS UNE CHANSONla bougie de la guerison en memoire de tous ceux qui nous ont quittésles bonjours du mois de fevrier Tubes femmes sexy noir et blanc de melFemme cowboy sexy de melBONSOIR DE MARS 2013pour tous les malades Meilleurs posteursjoelle Melgibson Le deal à ne pas rater Cartes Pokémon Japon le display Pokémon Go de retour en stock sur ... Voir le deal joelle et ses anges Déconne entre nos anges AuteurMessageInvitéInvitéSujet A celle qui est restée en france Mer 9 Oct - 1051 Victor HUGO 1802-1885A celle qui est restée en FranceIMets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d'ange,Ouvre tes mains, et prends ce livre il est à livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,Mes angoisses, mon aube, hélas ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azuré, triste, orageux, d'où sort-il ? D'où sort le blême éclair qui déchire la brume ?Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'écume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'écrivais ;Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminé ces pages, quand ce livre Se mit à palpiter, à respirer, à vivre, Une église des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure à mon néant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poëte. - Je le réclame, a dit la forêt inquiète ;Et le doux pré fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frémir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est à moi qu'appartient cet hymne, a dit l'étoile. - Donne-le-nous, songeur, ont crié les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, éclos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ô cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrée aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, âpres embûches ; Ni la verte forêt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'église où le temps fait tourner son compas ; Le pré ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne à la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaît, Je m'évadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'étais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,Sachant bien que j'irais où je devais aller ;Hélas ! je n'aurais pu même dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,Que le chemin fût beau, pluvieux, froid, mauvais,J'ignorais, je marchais devant moi, j' souvenirs ! ô forme horrible des collines ! Et, pendant que la mère et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noirAvec l'avidité morne du désespoir ; Puis j'allais au champ triste à côté de l'église ; Tête nue, à pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le père qui vient ! Les ronces écartaient leurs branches desséchées ; Je marchais à travers les humbles croix penchées, Disant je ne sais quels doux et funèbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?Et les pêcheurs passaient en traînant leurs filets,Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,Et Vénus, qui pour moi jadis étincela,Tout avait disparu que j'étais encor là, suppliant celui qui nous exauce ;J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,Hélas ! où j'avais vu s'évanouir mes cieux,Tout mon coeur goutte à goutte en pleurs silencieux ;J'effeuillais de la sauge et de la clématite ;Je me la rappelais quand elle était petite,Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,Gaie, et riant d'avoir de l'encre à ses doigts roses ;Je respirais les fleurs sur cette cendre écloses,Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,Et par moments, ô Dieu, je voyais, à traversLa pierre du tombeau, comme une lueur d'âme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me réclameTintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,Hélas !... - Ô fleuve ! ô bois ! vallons dont je fus l'hôte,Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma fauteSi, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,Je ne suis pas allé prier sur son tombeau !IIIAinsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbreQue je contemplais, pâle, adossé contre un arbre,Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,La nuit, que je voyais lentement approcher,Ces ifs, ce crépuscule avec ce cimetière,Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,Ô mon Dieu, tout cela, c'était donc du bonheur !Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-là ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu compté les heures ? As-tu sans bruit parfois poussé l'autre endormi ?Et t'es-tu, m'attendant, réveillée à demi ? T'es-tu, pâle, accoudée à l'obscure fenêtre De l'infini, cherchant dans l'ombre à reconnaître Un passant, à travers le noir cercueil mal joint,Attentive, écoutant si tu n'entendais pointQuelqu'un marcher vers toi dans l'éternité sombre ? Et t'es-tu recouchée ainsi qu'un mât qui sombre,En disant Qu'est-ce donc ? mon père ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlé de moi tout bas ?Que de fois j'ai choisi, tout mouillés de rosée,Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensée ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubépine en fleur !Que de fois j'ai, là-bas, cherché la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide,Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendrePour en charger quelqu'un qui passerait par là !Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l'appela ;Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ?Où serait donc le mal quand de l'ombre mortelleL'amour violerait deux fois le noir secret,Et quand, ce qu'un dieu fit, un père le ferait ?IVQue ce livre, du moins, obscur message, arrive,Murmure, à ce silence, et, flot, à cette rive !Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !Qu'il entre en ce sépulcre où sont entrés un jourLe baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosée,Et le rire adoré de la fraîche épousée,Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,Le chant du deuil, la voix du pâle adieu qui pleure,Le rêve dont on sent l'aile qui nous effleure !Qu'elle dise Quelqu'un est là ; j'entends du bruit !Qu'il soit comme le pas de mon âme en sa nuit !Ce livre, légion tournoyante et sans nombre D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre, Ce vol de souvenirs fuyant à l'horizon, Cet essaim que je lâche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuée, espace !Que ce fauve océan qui me parle à voix basse, Lui soit clément, l'épargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,Et jusqu'au froid caveau fidèlement apporteCe don mystérieux de l'absent à la morte !Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,Dans ces chants murmurés comme un épithalamePendant que vous tourniez les pages de mon âme,Puisque j'ai, dans ce livre, enregistré mes jours,Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problèmes sourds,Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;Puisque je sens le vent de l'infini soufflerSur ce livre qu'emplit l'orage et le mystère ;Puisque j'ai versé là toutes vos ombres, terre,Humanité, douleur, dont je suis le passant ;Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,J'ai fait l'âcre parfum de ces versets funèbres,Va-t'en, livre, à l'azur, à travers les ténèbres !Fuis vers la brume où tout à pas lents est conduit !Oui, qu'il vole à la fosse, à la tombe, à la nuit,Comme une feuille d'arbre ou comme une âme d'homme !Qu'il roule au gouffre où va tout ce que la voix nomme !Qu'il tombe au plus profond du sépulcre hagard,A côté d'elle, ô mort ! et que là, le regard,Près de l'ange qui dort, lumineux et sublime,Le voie épanoui, sombre fleur de l'abîme !VÔ doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiés !J'ai le droit aujourd'hui d'être, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font écouter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blêmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, âpre ou tendre, émeut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les bières,La vague et la nuée, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilà, n'est-ce pas, tombeaux ? bien des années, Que je marche au milieu des croix infortunées, Échevelé parmi les ifs et les cyprès, L'âme au bord de la nuit, et m'approchant tout près,Et que je vais, courbé sur le cercueil austère, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tête de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crânes, les poussières,Et les os des genoux qui savent des prières !Hélas ! j'ai fouillé tout. J'ai voulu voir le le mal en nous avec le bien se fond,J'ai voulu le savoir. J'ai dit Que faut-il croire ?J'ai creusé la lumière, et l'aurore, et la gloire,L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l'amour, et la vie, et l'âme, - appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ; J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,Dans la fosse que j'ai creusée en ma poitrine. Qui donc a la science ? où donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rêveur d'autrefois,Qui s'égarait dans l'herbe, et les prés, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l'enfant parler, se sentait lentementEmplir de cet azur et de cette innocence !Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense, J'ai vécu, j'ai lutté, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,Cette visite brusque et terrible de l'ombre. Tu passes en laissant le vide et le décombre,Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dès lors le but de tous mes ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller où j'allais ; je ne puis, Pareil à la laveuse assise au bord du puits, Que m'accouder au mur de l'éternel abîme ; Paris m'est éclipsé par l'énorme Solime ; La haute Notre-Dame à présent, qui me luit, C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartés trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthéon d'étoiles ;Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,Toute l'ombre me crie Horeb, Cédron, Balbeck !Et, si je pars, m'arrête à la première lieue,Et me dit Tourne-toi vers l'immensité bleue !Et me dit Les chemins où tu marchais sont sur les nuits, sur les vents, sur les flots !A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?Où vas-tu de la sorte et machinalement ?Ô songeur ! penche-toi sur l'être et l'élément !Écoute la rumeur des âmes dans les ondes !Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;Cherche au moins la poussière immense, si tu veuxMêler de la poussière à tes sombres cheveux,Et regarde, en dehors de ton propre martyre,Le grand néant, si c'est le néant qui t'attire !Sois tout à ces soleils où tu remonteras !Laisse là ton vil coin de terre. Tends les bras,Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !Revois-y refleurir tes aurores flétries ;Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand sur l'énigme où l'être se dissout,Sur tout ce qui naît, vit, marche, s'éteint, succombe,Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !Mais mon coeur toujours saigne et du même côté. C'est en vain que les cieux, les nuits, l'éternité, Veulent distraire une âme et calmer un atome. Tout l'éblouissement des lumières du dôme M'ôte-t-il une larme ? Ah ! l'étendue a beau Me parler, me montrer l'universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rêveurs, la lune amie ; J'écoute, et je reviens à la douce fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si Je pouvaisAller semer des lys sur ces deux froids chevets !Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pâle !Les fleurs sont l'or, l'azur, l'émeraude, l'opale !Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucherPar leur racine aux os, par leur parfum aux âmes !Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimâmes,Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,Puisqu'il nous fait lâcher ce qu'on croyait tenir,Puisque le froid destin, dans ma geôle profonde,Sur la première porte en scelle une seconde,Et, sur le père triste et sur l'enfant qui dort,Ferme l'exil après avoir fermé la mort,Puisqu'il est impossible à présent que je jetteMême un brin de bruyère à sa fosse muette,C'est bien le moins qu'elle ait mon âme, n'est-ce pas ?Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !Tempête, hiver, qui bats ma vitre de ta grêle !Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivantQue nous avons laissé derrière nous, Et, quoique de loin, reconnais ma voix, âme !Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;Ta tombe est mon espoir, ma charité, ma foi ;Ton linceul toujours flotte entre la vie et ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !Qu'entre tes vagues mains il devienne fantôme !Qu'il blanchisse, pareil à l'aube qui pâlit,A mesure que l'oeil de mon ange le lit,Et qu'il s'évanouisse, et flotte, et disparaisse,Ainsi qu'un âtre obscur qu'un souffle errant caresse,Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,Et que, sous ton regard éblouissant et sombre,Chaque page s'en aille en étoiles dans l'ombre !VIIIOh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,Soit que notre âme plane au vent des visions,Soit qu'elle se cramponne à l'argile natale,Toujours nous arrivons à ta grotte fatale,Gethsémani ! qu'éclaire une vague lueur !Ô rocher de l'étrange et funèbre sueur !Cave où l'esprit combat le destin ! ouvertureSur les profonds effrois de la sombre nature !Antre d'où le lion sort rêveur, en voyantQuelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,La douleur, entrer, pâle, amère, échevelée !Ô chute ! asile ! ô seuil de la trouble valléeD'où nous apercevons nos ans fuyants et courts,Nos propres pas marqués dans la fange des jours,L'échelle où le mal pèse et monte, spectre louche,L'âpre frémissement de la palme farouche,Les degrés noirs tirant en bas les blancs degrés,Et les frissons aux fronts des anges effarés !Toujours nous arrivons à cette solitude,Et, là, nous nous taisons, sentant la plénitude !Paix à l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformés !Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !Calmez-vous, forêt, chêne, érable, frêne, yeuse !Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l'océan qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l'apaisement insondable des morts !Paix à l'obscurité muette et redoutée, Paix au doute effrayant, à l'immense ombre athée,A toi, nature, cercle et centre, âme et milieu,Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô générations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés !Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute créature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rêvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, âmes, tandis Qu'assis sur la montagne en présence de l'Être, Précipice où l'on voit pêle-mêle apparaître Les créations, l'astre et l'homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramées, Les comètes d'argent dans un champ noir semées,Larmes blanches du drap mortuaire des nuits,Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, Pâle, ivre d'ignorance, ébloui de ténèbres, Voyant dans l'infini s'écrire des algèbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problème aux murailles d'airain, Cherche à distinguer l'aube à travers les prodiges, Se penche, frémissant, au puits des grands vertiges, Suit de l'oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s'étoiler de rayons, De clartés, de lueurs, vaguement enflammées, Le gouffre monstrueux plein d'énormes 2 novembre 1855, jour des morts. InvitéInvitéSujet Re A celle qui est restée en france Mer 9 Oct - 1057 MERCI11 A celle qui est restée en france Page 1 sur 1 Sujets similaires» ET CELLE LA TU LA» A CELLE QUI TE DIT » ET CELLE DE LEMPLOYE» IL Y A CELLE QUE JE SUIS» Celle la est superPermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumjoelle et ses anges Déconne entre nos angesSauter vers HUGO A celle qui est restée en France III - Les Contemplations. Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre Que je contemplais, pâle, adossé contre un arbre, Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher, La nuit, que je voyais lentement approcher, Ces ifs, ce crépuscule avec ce cimetière, Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre, Ô mon Dieu, tout cela, c'était donc du bonheur ! Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-là ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu compté les heures ? As-tu sans bruit parfois poussé l'autre endormi ? Et t'es-tu, m'attendant, réveillée à demi ? T'es-tu, pâle, accoudée à l'obscure fenêtre De l'infini, cherchant dans l'ombre à reconnaître Un passant, à travers le noir cercueil mal joint, Attentive, écoutant si tu n'entendais point Quelqu'un marcher vers toi dans l'éternité sombre ? Et t'es-tu recouchée ainsi qu'un mât qui sombre, En disant Qu'est-ce donc ? mon père ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlé de moi tout bas ? Que de fois j'ai choisi, tout mouillés de rosée, Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensée ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubépine en fleur ! Que de fois j'ai, là-bas, cherché la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide, Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit ! Introduction Chez certains de nos écrivains un événement a marqué, qui a orienté leur vie ou leur création, parfois les deux. Pour MONTAIGNE, la mort de son ami LA BOÉTIE. Pour PASCAL, la nuit du Mémorial. Pour CHATEAUBRIAND, la mort de sa mère et de sa HUGO est de ceux-là. Le 4 septembre 1843, alors qu'elle venait de se marier, sa fille Léopoldine se noie avec son mari à Villequier, au cours d'une promenade sur la Seine. Le grand poète ne s'en consolera jamais Léopoldine occupe une place centrale dans les Contemplations et c'est à elle qu'est dédié tout le recueil. Le titre de cette dédicace, A celle qui est restée en France , rappelle que Victor HUGO est alors un exilé. Il ne croyait pas, lorsqu'il se rendait en pèlerinage à Villequier, qu'un temps viendrait où il rêverait de telles visites. Si cette absence est si tragique, n'est-ce pas surtout parce que l'écrivain ne peut s'empêcher d'imaginer que sa fille, là-bas, conserve dans la mort une sorte de vie? Développement rédigé 1. Le douloureux pèlerinage Cadre de jadis v. 85-91. Ainsi annonce le triste tableau que le poète dispose sous son regard. HUGO accumule ce qu'il peut y avoir de plus funèbre pour les yeux le marbre qu'il regardait fixement, le tombeau, la nuit, les ifs, le crépuscule, le cimetière, la pierre, — et de plus douloureux pour le coeur noir chemin, pâleur, pas sur la tombe, sanglots. La plupart des mots tristes résonnent affreusement, car HUGO les fait suivre d'un silence fins de vers, coupes. Les coupes allongent les vers et rendent sensible l'accablement du père qui attend jusqu'au soir. Les anaphores de cette lente période qui n'a guère la force de s'élever donnent à cette plainte un aspect de litanie. En dépit de la légende d’un âge d’or » ayant précédé la Grande Guerre, la situation économique, budgétaire et sociale de la France au premier semestre 1914 n’a rien d’enviable. Aussi, ni les politiques ni les industriels ne veulent d’un conflit qui mettrait à mal une économie en convalescence. Bien que s’appuyant sur quelques grandes sociétés implantées dans les bassins miniers du Nord et de l’Est, la production française d’acier ne représente plus que 4% du total mondial et la France est désormais dépassée par la Russie qui s’industrialise à marche forcée. Surtout, cette production est trois fois inférieure à celle de l’Allemagne qui multiplie les gros contrats à l’export. Le Journal des chambres de commerce du 10 mai tente maladroitement de rassurer ses lecteurs Nous avançons lentement, méthodiquement, mais sûrement… Si la hardiesse et l’esprit d’entreprise paraissent être les qualités dominantes du commerce allemand, la prudence et le souci de sa sécurité paraissent être celles du commerçant français. »Le pays à la traine dans nombre de secteursIl en va de même dans l’agriculture, peu mécanisée, où les petites propriétés familiales éclatées, tout juste autosuffisantes, sont très largement majoritaires, et dans l’industrie. A l’exception des mines, de la sidérurgie et de la chimie, le secteur productif est émietté. La France est certes encore le deuxième producteur mondial de véhicules à moteur. Mais 25 entreprises, dont Renault, se partagent un marché qui se développe lentement et que lorgnent déjà Allemands et Anglo-Saxons. Louis Renault en personne s’efforce de convaincre le gouvernement de lutter contre les importations américaines. Un message repris jusqu’à la modeste Société centrale d’agriculture du Gard, pour laquelle le seul moyen pratique de lutter contre l’envahissement du marché est l’établissement d’un droit de douane ».De fait, la part de la France dans le commerce mondial est passée, entre 1875 et 1913, de 12,7 à 7,6%. Si Paris occupe encore la troisième place, avec 14,5 milliards de francs d’échanges, c’est désormais loin derrière la Grande-Bretagne 28 milliards et l’Allemagne 22 milliards. Dépassée par les Etats-Unis et le Japon, la marine française pointe au sixième rang mondial et conserve, de tous les grands pays occidentaux, le pourcentage le plus élevé de navires à voiles de petite taille. Avec seulement 50 000 kilomètres de câbles télégraphiques sous-marins déployés, contre 250 000 km pour le Royaume-Uni et 100 000 km pour les Etats-Unis, le pays est à la traîne dans la course à la maîtrise des en déficitLes gouvernements de la République, soumis aux soubresauts des coalitions parlementaires, pratiquent systématiquement les douzièmes provisoires » lorsque le budget n’est pas voté en début d’année, les parlementaires adoptent une enveloppe mensuelle sur la base des dépenses de l’année précédente. En décembre 1913, le gouvernement Barthou est tombé sur le budget et la crise dure au-delà des élections législatives du printemps suivant. Le budget de l’Etat, supérieur à 5 milliards de francs, affiche alors un déficit de 1 réforme fiscale s’impose, que de nombreux parlementaires refusent, tan-dis que dans les régions, les industriels grondent. Au premier semestre 1914, les chambres de commerce et d’industrie d’Abbeville, Périgueux, Nantes, Saint-Germain-en-Laye, Rennes, Albert, Troyes, Cherbourg, Nancy, adoptent à l’unanimité des délibérations contre l’inquisition fiscale ». Porté par les radicaux-socialistes et Caillaux, le projet d’impôt sur le revenu suscite une violente campagne de presse des titres modérés et de droite, réclamant un recours à l’emprunt L’état des finances du pays exige de notre part et de celle des Chambres un effort énergique et soutenu », déclare pudiquement Alexandre Ribot lors de son discours de politique générale le 12 juin, immédiatement suivi par le renversement de son éphémère gouvernement… Et tandis qu’en 1913, l’Allemagne impériale vote un budget militaire de 1,2 milliard, rapidement financé par l’impôt et l’emprunt, la France adopte difficilement le principe d’une dépense extraordinaire de 805 millions assurée par l’emprunt, mais dont le montant n’est que partiellement réuni l’année socialistes en têteLa situation n’est guère meilleure sur le front social. Entre février et avril, les ouvrières du textile, les infirmières, les mineurs, les instituteurs, les travailleurs agricoles, les officiers de la marine marchande se mettent en grève, les postiers et les employés de l’industrie électrique manifestent, les producteurs bretons menacent de bloquer les principales villes de la région. Les revendications portent sur les salaires mais aussi sur la généralisation de la semaine anglaise » arrêt du travail le samedi à midi ou le montant des retraites ouvrières et paysannes. Si PIB et niveau de vie moyens » ont augmenté lors des trois décennies précédentes, les inégalités se sont aussi accrues et les conditions de travail ne se sont pas améliorées. A la différence de l’Allemagne, où les dépenses publiques sociales sont deux fois plus élevées que les dépenses militaires. Au printemps 1914, le mouvement socialiste devient le premier groupe parlementaire en France, comme c’est déjà le cas d’autre avenir que le commerce et la paixLa France paraît cependant à l’apogée de sa puissance et reste le berceau de nombreuses innovations techniques. Relativement prospère, parfois comparée au banquier du monde », elle dispose d’une très importante épargne intérieure qui pourrait servir de base à une renaissance économique. Au premier semestre 1914, elle connaît même un léger regain de dynamisme, sans pour autant avoir les moyens d’envisager sa participation à un conflit majeur. Les dirigeants économiques rejettent d’ailleurs militarisme et étatisme dans un même élan L’empereur d’Allemagne, qui veut avoir l’hégémonie militaire en Europe, a augmenté son armée ; la France a rétabli le service de trois ans. Le militarisme a pour conséquence de provoquer des systèmes fiscaux socialistes », proteste Le Journal des économistes, en janvier 1914. A leurs yeux, il ne peut y avoir d’autre avenir que dans le commerce et la paix. Autant de raisons pour que les mondes politique et industriel soient hostiles à toute aventure militaire – qui pénaliserait la production et les échanges – et s’accrochent à l’idée qu’un conflit ne pourrait être que court – pour éviter une catastrophe économique. Dates clés3 janvier Création de la Fédération des gauches, scission de mars Assassinat du directeur du Figaro, Gaston Calmette, par Henriette Caillaux, épouse du ministre des Finances et dirigeant des mai Le second tour des législatives donne une majorité de juin Assassinat à Sarajevo de l’archiduc héritier d’Autriche-Hongrie et de son juillet Adoption de l’impôt sur le juillet Début du procès de Mme Caillaux, qui sera août Mobilisation en août L’Allemagne déclare la guerre à la Porte, Lieutenant-colonel et historien spécialiste de la Grande Guerre. Il est notamment l’auteur de 1914, une année qui a fait basculer le monde, Armand Colin.

a celle qui est restée en france