Lesmonuments qui sont nommés sur la carte sont les meilleurs endroits pour trouver de la ferraille et c’est dans ces endroits que se trouvent les boîtes militaires d’élite, qui sont celles qui contiennent le plus de ferraille. De plus, c’est l’un des endroits où vous pouvez obtenir plus de ferraille ou d’autres articles pouvant être recyclés. Lelivre Décadence de Michel Onfray (2017) en irrite certains, en ravit beaucoup d'autres; en tout cas, c'est un franc succès dans les commentaires.. Ne pouvant pas faire court et concis, M. Onfray nous livre dans un pavé de 600 pages environ sa vision de l'histoire judéo-chrétienne après nous avoir livré une vision cosmique en 532 pages et avant de livrer une Alorsqu’on assistait à une hausse au triple entre 2006 et 2007, le prix du fer tirent vers le bas depuis quelques années à cause de l’abondance de l’offre et du ralentissement de la demande mondiale. En 2020 le cours du fer s’établit à 80 dollars la tonne, soit 72 euros. Au kilo, cela représente 0,08 $ et 0,72 €. Endeuxième et en troisième position du classement, deux métaux conservent des valeurs comparables : le zinc, autour de 2,41 € par kilogramme et l'inox, proche de 2,25 € par kilogramme. Les autres métaux se vendent en dessous des 2 € par kilogramme : le plomb (1,83 €) et l' aluminium (1,66 €) demeurent encore potentiellement intéressants si vous en trouvez en VoirLombardstown Bridge, Kanturk, sur le plan. Obtenir les directions maintenant. Itinéraires vers Lombardstown Bridge à Kanturk en empruntant les transports en commun . Les lignes de transport suivantes ont des itinéraires qui passent près de Lombardstown Bridge Bus: 242; Comment se rendre à Lombardstown Bridge en Bus? Cliquez sur la ligne de Bus pour Techniciende maintenance industrielle h/f. Caen ALPHEA CORP EAAS Technicien de maintenance industrielle. Lire la suite. Il y a 12 h -. De cadres et profils commerciaux pour la distribution spécialisée, le retail, l'agroalimentaire et le . Ali Izmailov contre Eric Murguia Garden Theatre à Midtown Detroit, États-Unis – 10 août 2022 Invaincu WBO 12-, IBF 11-, poids lourd léger classé WBC 7 Ali Izmailov 8-0, 6 KOs et aussi invaincu Eric Murguia 14-0, 12 KO se battront pour le championnat USBA Light Heavyweight lorsque la paire se rencontrera dans l'un des deux événements principaux stéréo de 10 rounds lors du prochain Detroit Brawl de Salita Promotions, le mercredi 10 août 2022, à l'historique Garden Theatre à Midtown Detroit. Dans l'autre événement principal, Detroit via Rakhmon, l'Ouzbékistan Shohjahon Ergachev 22-0, 19 KO affrontera un autre artiste à élimination directe Ange "El Furioso" Martinez Hernandez 14-1-2, 14 KO de la Basse-Californie, au Mexique, dans une fusillade de 10 rounds entre des puncheurs super légers induisant le sommeil. Les billets pour "Detroit Brawl" commencent à 40 $ et peuvent être achetés en cliquant sur ICI. VEUILLEZ NOTER Les billets commandés en ligne seront placés dans un appel à la billetterie pour le ramassage. Une quantité limitée de billets VIP est également disponible en appelant Originaire de Malgobek, Izmailov, 29 ans, travaille et réside avec l'entraîneur vedette John David Jackson en Floride. Ancien amateur hors concours, Izmailov est un perforateur sourd et agressif, montrant une amélioration continue sous la tutelle de Jackson. Izmailov a été vu pour la dernière fois en train de démolir le Chilien Abraham Tebes, autrefois invaincu, lors de trois rounds brutaux en avril dernier. Actuellement en plein camp d'entraînement avec le super entraîneur John David Jackson, dit que les préparatifs pour le combat à enjeux élevés se déroulent bien. "Je suis ravi de mon combat pour le titre contre Eric Murguia qui est un professionnel invaincu et accompli", a déclaré Izmailov. "J'ai un excellent camp d'entraînement avec John David Jackson et je travaille tous les jours pour être champion du monde." Murguia, de Mission Hills, en Californie, a commencé la boxe amateur en 2011 et a remporté l'Open mondial de l'équipe junior 2013 et fait partie de l'équipe nationale junior. Bénéficiant d'une puissance et d'un mouvement excellents, le gaucher de 24 ans Murguia mesure 6 'et a été vu pour la dernière fois en train de remporter le championnat WBA Fedelatin Light Heavyweight avec un KO au deuxième tour contre le Mexicain 11-3 Hector Coronado. "C'est un honneur de se battre pour une ceinture comme celle-ci", a déclaré Murguia lors d'une pause à l'entraînement, "et une excellente occasion de combattre un prétendant de haut niveau comme Ali. Gagner cela placera ma carrière dans une toute nouvelle position et un pas de plus vers un titre mondial. J'ai travaillé dur pour une opportunité comme celle-ci et, le 10 août, je m'assurerai de sortir victorieux et de faire connaître mon nom dans le monde de la boxe. "Izmailov contre Murguia est un combat fantastique d'importance pour le titre entre deux prétendants invaincus des poids lourds légers", a déclaré le promoteur de l'événement, Dmitriy Salita. "Tous les deux affamés, tous les deux désireux de remporter la victoire… le 'O' de quelqu'un doit partir. Je suis reconnaissant d'apporter ce combat fantastique à notre public de Detroit. Detroit est en passe de devenir l'une des plaques tournantes de la boxe professionnelle aux États-Unis et ce sont des combats comme celui-ci qui font avancer l'aiguille dans une direction positive. Ce soir-là également, une bataille de poids super coq en huit rounds entre Accra, le Ghana Prince Dzanie 22-0, 18 KO et vétéran basé à Memphis Ira "M. Showtime "Terry 27-21, 16 KO, ainsi que des poids lourds islandais invaincus Kolbeinn "L'ours de glace" Kristinsson affrontant l'imprévisible Houstonien Rodney Moore 20-22-2, 9 KO dans une bataille de six rounds de grands hommes. Anciens champions amateurs invaincus de Grand Rapids, Michigan Joseph Hicks Jr. and Josué Païen verra également de l'action ce soir-là, alors que Hicks 2-0, 2 KO affrontera un ferrailleur dominicain expérimenté Jonathan Batista 19-16, 12 KO dans une lutte des poids moyens en six rounds, tandis que Pagan affrontera le scrapper brésilien Maycon Oller Da Silva 1-5 sur quatre tours super légers. L'un des poids moyens invaincus de Detroit Da'Velle Smith 3-0, 3 KOs, déjà vainqueur du tournoi de championnat Big Belt de la WBC, ira quatre tours ou moins avec Wenatchee, Washington's Devontae McDonald 2-1, 1 KO. Pour compléter l'action, les poids lourds légers invaincus basés à Houston Darius DFG » Fulghum 2-0, 2 KOs, qui affrontera le Delaware David Murray 10-3-1, 6 KOs dans un poids léger six et enfin, Hamilton, Ontario, Canada's Spencer Wilcox 3-0, 2 KO affrontera un adversaire qui est toujours TBA dans un six rounds léger. Nous avons besoin de votre appui! Si vous aimez ce que nous faisons et que vous souhaitez soutiens nous, veuillez envisager un don ponctuel, qu'il soit grand ou petit. Cela nous aide à poursuivre notre travail et soutient notre avenir. Le tout en toute sécurité et via PayPal… cliquez simplement sur l'image PayPal ci-dessous Pour la liste des dernières nouvelles de boxe et des résultats de boxe, cliquez sur ce qui suit dernières nouvelles et résultats de boxe Récupération de fer, métaux et cuivre Métaux non ferreuxVous avez du cuivre, de l'aluminium, du zinc ou d'autres métaux et vous souhaitez le vendre ? Contactez-nous. Rachat de Cuivre, Laiton, Bronze, Aluminium, Étain, Plomb et Zinc Rachat d'acierInox, Acier de construction, alliage d'aluminium et les aciers dit d'outillage moule... Récupération de ferrailleVous souhaitez vous débarrassez de ferraille ? Contactez-nous dès maintenant pour que l'on vienne récupérer votre ferraille gratuitement* *selon poids. Nous récupérons tous types de chutes d'usine, de la ferraille issu de la démolition, de la ferraille issu de collecte de récupération. Débarrassage Gratuit de Ferraille* Entreprise ferrailleur découvrez nos prestations Comme notre planète est soumise à un grave dérèglement climatique, la préservation de l’environnement est devenue le combat de tout le monde. Pour augmenter l’impact de notre engagement écologique, nous proposons l’ensemble des prestations liées à la collecte de déchets métalliques. Grâce à cela, vous pouvez faire appel à notre service, quelle que soit votre demande dans ce cadre. Rachat de métaux précieux non ferreux Si vous voulez vous débarrasser de votre stock de métaux tout en gagnant de l’argent, contactez-nous. Nous allons les acheter à un prix juste puisque nous allons les estimer au poids selon les cours quotidiens du marché. Pour vous offrir un tarif optimal, nous effectuons également une expertise honnête et détaillée sur l’ensemble de vos récupérons de l’aluminium, du zinc, du plomb, du laiton, du bronze, de l’étain, du nickel, du zinc, de l’acier, de l’inox, de l’acier et du cuivre. Si vous possédez un stock de ces produits, vous pouvez donc nous appeler et solliciter notre équipe. Le prix du kilo de ces métaux évoluent tous les jours. Débarras de ferraille ferreux Que vous soyez un particulier ou une entreprise, nous vous offrons un service gratuit pour enlever vos déchets ferreux ferraille, fonte, tôles. Nous mettons à votre service un récupérateur de ferraille bien qualifié pour effectuer un ramassage professionnel. Nous intervenons dans tous les types de chantiers que ce soit dans les chantiers de BTP ou de démolition, les usines demande sera rapidement prise en charge par une équipe expérimentée, compétente et consciente des enjeux écologiques. Grâce à notre prestation, vos ferrailles encombrantes seront donc ramassées dans les meilleurs délais. La ponctualité et la propreté de la récupération est notre devise. Mise à la casse des épaves de voiture En tant qu’épaviste professionnel, nous possédons également une équipe de ferrailleur de voiture. Ponctuelle, professionnelle et rigoureuse, cette dernière se consacre donc dans le ramassage des véhicules hors d’usage destinés à la casse. Elle achemine les épaves directement vers les centres de traitements et de recyclage automobile en périphérie de Lyon. À chacune de nos prestations, nous mettons un point d’honneur sur le respect de la législation en vigueur et les règles sanitaires régissant notre secteur d’activité. Pour mieux contrôler l’intervention, nous vous demandons seulement le jour de la récupération de préparer certains documents concernant la voiture. Il faut en effet nous donner la carte grise du véhicule, un certificat non-gage récent ainsi que la copie de votre pièce d’identité. Nous ferons ensemble le certificat de cession pour destruction. Combien coûte une prise en charge véhicule par un ferrailleur ? Avec c’est gratuit ! Pourquoi choisir un ferrailleur ? Pour se débarrasser en toute sécurité de vos déchets métalliques et des épaves, l’idéal est de solliciter le service d’un ferrailleur professionnel. Dans ce cadre, vous pouvez compter entièrement sur notre service qui est totalement gratuits et professionnalisme de notre équipe se mesure surtout à travers leur réactivité par rapport à votre demande. Cette qualité nous permet de vous assurer une intervention rapide et de réaliser la prestation dans les plus brefs délais. Pour la récupération d’une voiture hors d’usage, notre équipe de récupérateur de ferraille est capable de terminer la tâche le jour même ou dans les 24 la récupération de vos déchets métalliques, misez plutôt sur un ferrailleur de proximité comme nous, exerçant dans les environs et depuis longtemps. Cette option est la meilleure majeur de la protection de l’environnementConfier ses ferrailles ou son véhicule hors d’usage à un ferrailleur est indéniablement un geste écoresponsable. Vous laissez la manipulation et le traitement de ces déchets entre de bonnes mains. En effet, nous, ferrailleurs, acheminons ces produits dans les centres et ne laissons pas les fluides ou les composants toxiques s’éparpiller partout dans la travaillons selon les normes françaises et européennes régissant notre secteur d’activité. Les huiles, les carburants, les batteries ainsi que les autres éléments polluants seront traités et ou recyclés. Contactez-nous dès maintenant Récupérateur de ferraille autour de vous Rachat de vos métaux ! Nous sommes très bien placés dans le marché de la vente de métaux rares et de ferraille. Nous collaborons avec des entreprises dans toute l'Europe. Nous achetons des débris de carbure frittés, de l'acier à coupe rapide, du tin, du molybdénum, du ferro-alliage, de l'acier fin au carbone, des déchets en platine et en argent, et tout autre métal contenant du tungstène, nickel, molybdène, cobalt, niobium, platine, tin et de l'argent. Grâce à notre réseau de contacts non négligeable, nous sommes à même d'offrir les meilleurs prix ainsi qu'une estimation fiable du matériel. Documents À l’approche de ses 35 ans, le musée de Pont-Aven fait appel au public pour un nouveau projet inclusif et collaboratif. Du 1er mai au 7 juin 2020, les internautes sont invités à plonger dans les collections du musée et à voter en ligne afin de sélectionner 35 œuvres qui seront présentées dans la future exposition participative Réserve, ouvre-toi. Elle se tiendra du 17 octobre 2020 au 3 janvier 2021. Étant donné la crise sanitaire actuelle, le musée de Pont-Aven a décidé de prolonger l’exposition Corneille, un cobra dans le sillage de Gauguin jusqu’au 20 septembre 2020. Malgré un musée en apparence endormi, l’équipe en télétravail continue de s’affairer et se tient prêt pour le jour de la réouverture des portes. Afin de célébrer son trente-cinquième anniversaire, le musée lance un nouveau projet d’exposition prévu à la rentrée prochaine Réserve, ouvre-toi . Exposition Corneille, un cobra dans le sillage de Gauguin du 1er février au 20 septembre 2020 © Le site culturel breton Unidivers 1985 – 2020 un musée consacré à l’École de Pont-Aven depuis 35 ans En 1939, une plaque commémorative est fixée sur la façade de l’ancienne pension Gloanec, lieu où nombre d’artistes ont séjourné – en présence d’Émile Bernard et Maurice Denis. Hommage officiel à l’École de Pont-Aven, le maire de l’époque pose symboliquement la première pierre de l’édifice destiné à valoriser le passé artistique de la ville. Un peu moins de 50 ans après, l’exposition consacrée à Gauguin et au groupe de Pont-Aven au prestigieux hôtel Julia dont la clientèle était constituée en grande partie de peintres américains et anglais, le premier musée de Pont-Aven ouvre officiellement ses portes en août 1985. L’objectif principal est de faire connaître l’histoire artistique de Pont-Aven depuis les années 1860, notamment l’établissement d’une première colonie d’artistes américains, jusqu’à la peinture bretonne du milieu du XXe siècle. À la suite de travaux d’extension, le nouveau musée, qui occupe désormais l’ancienne annexe de l’hôtel Julia ouvre au public en mars 2016. Réserve, ouvre-toi une expo participative pour un musée citoyen De quelle manière développe-t-on une culture participative ? Comment parvenir à l’engagement de ses concitoyens dans la vie des établissements ? À quelle philosophie d’action doit se référer le réseau des Musées de France afin d’entrer en résonance avec une société de la diversité où les liens sociaux sont à renforcer, voire à repenser ? Telles étaient les problématiques posées en 2016 lors de la mission Musée du XXIe siècle », lancée par la direction générale des patrimoines, le ministère de la Culture et de la Communication et sous la responsabilité de Jacqueline Eidelman, conservatrice générale du patrimoine. Cette enquête 2000 participants avait révélé que deux Français sur trois se disent prêts à donner de leur temps pour participer à la vie des musées. 68 % de nos concitoyens se disent prêts à participer à la vie des musées […] Les 15-24 ans sont particulièrement nombreux à adhérer à l’idée de pouvoir participer à la conception des expositions 57 % contre 49 % de la population dans son ensemble ». Avec cette alternative au dispositif traditionnel de la conception d’une exposition, le musée Pont-Aven s’inscrit dans la dynamique de musée citoyen et confirme sa place parmi les musées pionniers en matière d’implication des publics dans le processus de décision. En participant au commissariat d’exposition, le public est inclus dans la boucle et apporte un regard inédit et novateur sur les collections du musée. L’exposition Réserve, ouvre-toi en 3 étapes L’équipe de conservation a réalisé une présélection de 50 œuvres en tenant compte du nombre d’œuvres retenues, de la définition ou non de catégories ou sections thématiques. Une attention particulière a été portée à l’état des œuvres présentées, du fait qu’elles soient rarement sorties des réserves, à la qualité haute définition des images numériques en possession du musée et à la nature des œuvres peintures ou arts graphiques. L’objectif étant de proposer une sélection variée et représentative de la collection en réserves. Du 1er mai au 7 juin 2020, les internautes auront la possibilité de voter pour les œuvres de leur choix sur une plateforme dédiée accessible depuis le site du musée et les pages Facebook, Twitter et Instagram du musée. Chaque semaine, le musée proposera 10 œuvres classées par thèmes personnages / architecture / costumes / noir et blanc / variations colorées. Parmi les artistes sélectionnés Maurice Asselin, Jacques Burel, Alfred Delobbe, Marcel Gonzalez, Gustave Loiseau, Maxime Maufra, Jean-Bertrand Pégot-Ogier, Victor Prouvé, Odilon Redon, Waclaw Zaboklicki, etc. L’accrochage des œuvres choisies et la scénographie se déroulera en interne. Cependant, l’exposition s’accompagnera de dispositifs inclusifs et participatifs un jeu pour gagner des places pour la soirée de vernissage et des ateliers d’écriture de cartels. Chaque œuvre accrochée dans la salle pourra être accompagnée d’un cartel écrit par l’équipe de conservation et un second rédigé par le public. Exposition L’impressionnisme d’après Pont-Aven, du 29 juin 2019 au 5 janvier 2020 © Emmanuelle Volage – Unidivers Pour participer à la sélection d’œuvres du 1er mai au 7 juin 2020 DEUX NAVIRES DE LA COMPAGNIE PONANT EN ESCALE A SAINT-MALO Deux navires de croisière de la compagnie Ponant autorisés à titre dérogatoire à faire escale dans le port de Saint-Malo. Le Dumont D’urville Vendredi 24 avril, deux navires de la compagnie Ponant, le Champlain et le Dumont d’Urville, accosteront à Saint-Malo pour y faire relâche jusqu’à nouvel ordre. Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, la préfète d’Ille-et-Vilaine a autorisé à titre dérogatoire cette escale et a fixé les modalités de débarquement des équipages. Dans le contexte mondial d’interruption des activités de croisière, ces deux paquebots d’expédition longs de 131,5 m et battant pavillon français, sont autorisés à faire relâche à Saint-Malo, auquel la compagnie Ponant est historiquement attachée. Ils ont fait route depuis les Caraïbes, après avoir débarqué en Martinique, fin mars, leurs passagers, parmi lesquels aucun cas de Covid-19 n’a été signalé. Le Champlain L’arrivée de ces navires a fait l’objet d’un travail d’anticipation, en lien étroit avec les autorités locales. Un arrêté préfectoral encadre les conditions de leur accostage et permet ainsi de déroger aux règles générales d’interdiction d’escale pour les navires de croisière dans les ports français. Cet arrêté prévoit notamment que tout débarquement de marin est conditionné à la présentation préalable, aux services de l’État, d’une déclaration sanitaire vierge de tout symptôme de Covid-19. Il impose par ailleurs à l’armateur de produire un plan de transport précisant les conditions logistiques de retour dans leur pays d’origine des marins étrangers, dans le respect des mesures préventives adaptées à la situation de crise sanitaire. En pratique, il est prévu que dix-neuf marins de nationalité française débarquent à l’arrivée des navires à quai et que l’armateur organise le retour dans leur pays d’une cinquantaine de marins étrangers six citoyens de pays de la communauté européenne et quarante-six de nationalité philippine ou mauricienne. Un effectif minimal sera maintenu à bord afin d’assurer la sécurité des navires. PARCOURS MÉTIERS AWARDS 2020. DES FORMATIONS 100% EN LIGNE PARCOURSMETIERS PARCOURSMÉTIERS AWARDS 2020. le 1er festival des métiers et des formations 100% en ligne du 23 avril 2020 au 10 juin 2020, sur la toile. Dans une situation de confinement inédit, les forums et salons des métiers/formations sont annulés. Face à la diversité des métiers, à la multitude des formations proposées, les choix d’orientation sont parfois difficiles et souvent angoissants pour les jeunes, leurs familles et les adultes en reconversion… Dans ce contexte, PARCOURSMÉTIERS crée les AWARDS – 2020 grâce à l’implication de 100 000 jeunes et enseignants en France et dans 21 pays . A travers le jeu, la vidéo, Internet, il s’agit d’une occasion inédite, de découvrir les métiers et les formations autrement. Pendant sept semaines, jour et nuit, ce festival inédit battra son plein sur la toile. Près de 841 films de 3mn seront en compétition, dont certains sont de véritables pépites. Tous sont réalisés entre le 1er septembre 2019 et le 30 mars 2020 par des jeunes et enseignants de l’enseignement supérieur, du lycée, du collège, d’associations… mais aussi par des adultes en centre de formation. Ce festival permettra de découvrir avec leur regard plus de 600 métiers et 250 formations de CAP à doctorat. Ces films, qui seront mis à l’honneur, sont issus des concours pédagogiques JE FILME MA FORMATION saison 4 et JE FILME LE MÉTIER QUI ME PLAIT saison 13, placés sous le haut patronage des ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et du ministère du Travail. Le festival PARCOURSMÉTIERS AWARDS 2020 se clôturera par les deux cérémonies officielles des concours JE FILME MA FORMATION saison 4 et JE FILME LE MÉTIER QUI ME PLAIT saison 13, qui se dérouleront également sur la toile depuis le Grand Rex Paris, les 9 et 10 juin 2020, et seront animées par Guillaume PLEY en compagnie de Claude Lelouch, Wendy Bouchard, les présidents de jury, et de nombreux invités du monde des médias, de l’entreprise et de l’éducation. 30 catégories seront proposées tout au long du festival et pendant 7 semaines. L’ouverture du festival le 23 avril sera dédiée aux métiers de la santé, de la sécurité, du transport et de la logistique, de l’agro-alimentaire… bref aux métiers essentiels. Les festivaliers de la toile pourront tous être membres du jury. Leurs votes, en marge des concours, détermineront les 62 PARCOURSMÉTIERS AWARDS du festival. De plus, les festivaliers membres du jury pourront gagner 30 caméras sport et 2 tablettes qui seront mises en jeu il suffira de voter et d’être tiré au sort. Enfin, un grand débat de 4 heures autour des films en compétition, en live, animé par une personne influente dans les réseaux sociaux, sera organisé en soirée le samedi 6 juin. Cet événement est organisé par plateforme gratuite d’aide à l’orientation, dans laquelle les jeunes parlent aux jeunes, placée sous le haut patronage des ministères de l’Education nationale et de la jeunesse, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, du Travail. Rendez-vous sur MADELEINE FIÉ-FIEUX, L’ÉLÈVE DÉVOUÉE D’ÉMILE SIMON Souvenir de Chopin, Madeleine Fié-Fieux représentée par Émile Simon. Huile sur toile, 1938. Collection Conseil départemental du Finistère © Musée départemental breton. Portraitiste de talent, Madeleine Fié-Fieux semble être restée volontairement dans l’ombre de son maître, l’artiste Émile Simon. Pourtant, comme lui, elle a consacré sa vie à la peinture et son œuvre témoigne de son attachement pour la Bretagne rurale dès le début du XXe siècle. Lumière sur cette artiste aujourd’hui reconnue. Issue d’une famille aisée, Madeleine Fié voit le jour en 1897 à Varennes-en-Gâtinais Centre-Val-de-Loire avant de grandir à Paris. Son père est dentiste, sa mère une future gérante de pharmacie – elle reprend la pharmacie de son oncle en 1903. Comme toute famille bourgeoise, l’enfant reçoit l’éducation alors en usage et multiplie les activités artistiques au lycée Molière jusqu’en 1913 – piano, chant, dessin, etc. Découvrant l’intérêt que sa fille porte au dessin, sa mère l’inscrit à un cours à la mairie de Passy. Après une première année consacrée à l’art du portrait, Madeleine croque au fusain le portrait du tonnelier-tambour de la commune. Une œuvre réussie puisqu’elle finit sa course affichée dans le café de ce dernier et attire par la même occasion le regard de la fille de la châtelaine de Langesse, Mlle de Bellecour. Grâce à la lettre de recommandation de cette dernière – et un talent de portraitiste en plein développement, la jeune fille entre à l’Académie Julian Paris, seul établissement privé autorisé aux femmes. Son style classique émerge déjà de ces portraits de la fin des années 1910 empreints de sincérité. Victime d’une hémoptysie* en 1921, Madeleine, alors âgée de 24 ans, passe trois ans en cure à Arcachon. Elle y réalise les portraits des résiniers. En 1928, elle épouse le prothésiste Philippe Fieux, mais conserve son nom de jeune fille, une audace pour l’époque. La signature Madeleine Fié-Fieux » s’affiche dorénavant sur toutes ses œuvres. Exerçant à Nantes, Madeleine rejoint son époux à la belle endormie, une nouvelle ville pour une nouvelle étape dans le chemin de sa vie artistique. Sur les conseils de sa mère, elle reprend le dessin à l’école des Beaux Arts de Nantes, elle y rencontre l’artiste et professeur Émile Simon 1890-1976. Plus qu’une relation élève-maître, Madeleine et Émile deviennent amis. Après cette rencontre, le trio ne se quittera plus. Ils partent ensemble en excursion en Bretagne, notamment dans le Finistère. Ces voyages nourrissent l’œuvre de l’élève d’Émile Simon de portraits de Bretons et Bretonnes des années 30 et 40. Chacun avec sa sensibilité, les deux peintres témoignent la vie rurale bretonne au travers de portraits ressemblants, mais différents par la touche. Un travail que l’on pourrait rapprocher du reportage ethnographique. Au style classique de la peinture de Madeleine s’ajoute son goût pour le détail. Chaque parcelle de visage et chaque pli du vêtement sont traités avec minutie. 16 septembre 1943, une date historique connue pour être le premier bombardement de Nantes pendant la Seconde Guerre mondiale. La maison Fié-Fieux est détruite. Le couple s’installe chez Émile Simon, mais le deuxième bombardement pousse le trio à quitter Nantes pour le Finistère. Ils achètent ensemble le manoir de Kervao près de Quimper où il y vivent jusqu’à la fin de la guerre. Émile Simon retourne alors à Nantes pour devenir directeur intérimaire de l’École des Beaux-arts et les époux Fieux s’installent au Manoir de Squividan en breton lieu où abonde le sureau », vaste demeure bourgeoise du XIXe siècle au milieu d’un parc dans la commune de Clohars-Fouesnant. Émile Simon les rejoint définitivement en 1947. Dans ce coin de verdure apaisant, une période artistiquement intense commence. Un atelier est installé au deuxième étage et un nouveau chapitre qui durera près de trente ans s’ouvre. Guidé par Philippe Fieux, ils explorent inlassablement le territoire breton à la recherche d’inspirations. Émile et Madeleine peignent les multiples aspects de la Bretagne le paysage, les pardons**, le travail quotidien et les fêtes. Les portraits de Madeleine Fié-Fieux dégagent un profondeur singulière, le résultat de l’attention qu’elle porte à ses modèles. Elle parle avec eux, apprend à les connaître et retranscrit picturalement l’âme bretonne dans toute sa splendeur. La personnalité de chacun se reflète. Petit à petit, il semble que l’élève ait dépassé le maître. Pour autant, elle restera en retrait jusqu’à la fin de sa vie, toujours reconnaissante envers Émile Simon de lui avoir tant appris. Aux cotés des portraits, les compositions florales et études de la statuaire religieuse de Marie Madeleine Fié-Fieux sont omniprésentes des peintures colorées, toujours naturelles. La facture classique de l’artiste persiste avec réalisme. On se demande parfois quelle odeur peut avoir cette fleur. Son compagnon de route meurt au manoir de Squividan en 1976. Madeleine Fié-Fieux se lance alors dans un travail de valorisation des œuvres de ce mentor et ami qu’elle admirait tant. Elle crée un musée privé afin de faire vivre sa mémoire et expose leurs tableaux côte à côte. À sa mort en 1995, Madeleine Fié-Fieux lègue la totalité de sa collection au département du Finistère – 1000 tableaux d’Émile Simon et 200 de ses oeuvres personnelles, le Manoir et le mobilier à une condition le département doit ouvrir un musée public et valoriser le travail de son mentor. Elle veut laisser derrière elle un témoignage de la Bretagne telle qu’ils l’ont connue. Conformément à ses volontés testamentaires, la fondation Fié-Fieux-Émile-Simon est créée en 1998 et soutient les activités et fonctionnement du musée Émile Simon au manoir du Squividan. Le public commence l’immersion dès l’extérieur. Des reproductions de portraits de Bretons, remplaçantes des fenêtres, l’accueillent comme une invitation à découvrir l’intérieur des lieux. Chaque année une nouvelle exposition permet de redécouvrir le travail d’une vie. La conservation et mise en valeur du site ont été confiées au musée départemental breton de Quimper. Ces dernières années, en partenariat avec l’association Les amis du Squividan, des expositions ont été proposées dans plusieurs communes du Finistère. Les 211 œuvres de Madeleine Fié-Fieux issue du fonds Squividan sortent à tour de rôle à l’occasion d’expositions temporaires comme Une collection dévoilée du 30 novembre 2019 au 26 avril 2020. 80 tableaux mis en miroir révélaient une nouvelle fois la connexion de ces deux artistes et le lien autant amical qu’artistique qu’ils ont entretenus. Il semble impossible de dissocier l’œuvre de Madeleine Fié-Fieux de celle d’Émile Simon. Celle qui a conservé un reconnaissance éternelle envers son mentor et pour qui l’art est finalement resté un passe-temps, demeure à jamais l’élève et lui le maître. Madeleine Fié-Fieux, Le Poupon, 1951 © Musée départemental breton, Quimper Géré par le Musée breton, le domaine de Squividan Clohars-Fouesnant a été légué au Département du Finistère par le peintre Madeleine Fié-Fieux 1897-1995 qui y accueillit l’artiste Émile Simon 1890-1976. Véritable lieu de charme, le parc aux belles essences d’arbres et la galerie de peinture sont ouverts au public. Manoir de Squividan Route de Squividan 29950 Clohars-Fouesnant Tél 02 98 54 60 02 / 06 86 23 96 08 / Mail ] * L’hémoptysie désigne le fait de cracher du sang ou du mucus teinté de sang en toussant. ** Forme de pèlerinage principalement rencontrée en Bretagne. Émile Simon naît à Rennes en 1890, dans une famille modeste, d’un père typographe et d’une mère couturière. En 1908, diplômé de l’École régionale des Beaux-arts de Rennes, il intègre l’atelier de Fernand Cormon à Paris. Il enseigne ensuite le cours supérieur de dessin et de peinture à l’École Internationale du Caire, entre 1913 et 1914. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il officie en tant qu’infirmier militaire, mais ne sera jamais envoyé au front. En 1919, il est nommé professeur à l’École des Beaux-arts de Nantes, où il enseignera jusqu’en 1947. À partir de 1920, il expose régulièrement à Paris au Salon des Artistes français, où ses envois furent plusieurs fois récompensés son talent est consacré en 1970 par la médaille d’honneur. Attaché à la peinture figurative, Émile Simon voulut s’inscrire dans la tradition classique du paysage français, marquée par l’impressionnisme. Sa manière est tantôt précise, tantôt vague, à la façon d’une esquisse. Il peignait en effet sur le motif », sans retouche, afin de saisir la spontanéité d’un mouvement, d’une lumière ou l’expression d’un visage. POLAR. BENOIT SÉVERAC TUER LE FILS Avec ce premier polar, Benoît Séverac s’installe de suite dans les belles découvertes du genre de ce début d’année. Entre relations père-fils impossibles, portraits de personnages attachants et intrigue passionnante, l’auteur nous emmène dans un récit magnifiquement humain. Remarquable. Le titre de ce roman est Tuer le fils. Mais il pourrait s’appeler Tuer le père ». Et réciproquement. Ou inversement. Mais Tuer le père » est déjà le titre d’un roman d’Amélie Nothomb. Ainsi réside l’un des intérêts majeurs de ce remarquable polar qui nous plonge dans de multiples mises en abîme réalité d’un meurtre et fiction d’un texte écrit préalablement, un père et un fils photocopies de souffrances, mais recto verso de vies diamétralement opposées. Benoit Séverac creuse ce sillon et pose la question ultime Tuer au nom de la littérature est-ce possible? ». Il ne faut pourtant pas croire que ce roman relève de la plus pure construction intellectuelle et s’élève dans les hauteurs d’une philosophie à quatre sous. C’est avant tout un polar, un bon, un remarquable polar. De ce type de littérature, il possède tous les codes. On a donc un assassin, que l’on découvre dès la première page. Un flic, ou plutôt un trio de flics, même si l’on suit surtout les pas du chef, Cérisol, la cinquantaine approchant, amoureux de son épouse Sylvia, devenue aveugle, et adorateur de confitures diverses et variées. Le roman navigue dans l’air du temps pointant avec justesse le malaise des officiers de police dans une institution en difficulté ou mettant le doigt sur les mouvements d’extrême-droite malodorants représentés par des bikers au cerveau aussi limité que le vrombissement de leur Harley. Alors si on le distingue du reste de la littérature de genre, c’est que Benoît Séverac, dont c’est le premier roman, et qui s’est inspiré de son expérience d’intervenant de professeur d’anglais en milieu carcéral, sait donner une épaisseur humaine à ses personnages, ni héros », ni paumés en mal de vivre. On se prend de compassion, de sympathie pour ces hommes en lutte entre leur métier, dont chacun attend des réponses différentes, et les difficultés de la vie quotidienne. Trois générations de flics comme trois modes de vie. Trois rapports à la paternité aussi. Cérisol ne sera jamais père par la volonté de son épouse. Grospierres, dernier arrivé dans la brigade, et tout jeune papa, se voit confronter au judaïsme militant de sa femme. Quant au troisième larron, Nicodemo, émigré portugais, proche de la retraite, une dépression le guette et l’interroge sur un bilan de vie familiale et un fils brillant qui veut arrêter sa prévisible ascension professionnelle. L’auteur profite d’une intrigue bien menée, construite autour d’aller-retours entre un cahier d’écritures et la vie quotidienne, pour raconter la déliquescence d’une relation père-fils délétère. L’ignoble côtoie la douceur, la haine poursuit l’amour. Tous les personnages sont en quête de tendresse et leur itinéraire personnel nous les rend terriblement attachants, comme celui de Sylvia, devenue aveugle à la trentaine et dont nous percevons toute la volonté de vivre avec une justesse remarquable. Ces femmes et hommes, on aimerait les rencontrer dans notre vie, en faire peut être des amis. Ils forment la mosaïque d’une société contemporaine, qui sait aussi trouver de bons moments lors de repas quotidiens pris à la brasserie du coin ou de jolis baisers dans le cou voire plus après une journée harassante d’enquête. À la fin de cette lecture dévorante, on constate une fois de plus qu’il est dommage de catégoriser la littérature. Tuer le fils, s’il utilise les codes du polar est avant tout un livre. Un formidable beau livre. Tuer le fils de Benoît Séverac. Éditions La Manufacture de Livres. 6 février 2020. 290 pages. 18,90€. Le blog de Benoît Séverac Benoît Séverac, né en 1966, a grandi aux pieds des Pyrénées et est devenu Toulousain à l’âge de 18 ans. Il a été tour à tour guitariste-chanteur, comédien, saisonnier agricole, gardien de brebis, restaurateur de monuments funéraires, vendeur de produits régionaux de luxe et de chambres meublées » pour gros clients japonais, professeur de judo, photographe dans l’armée de l’air, serveur en Angleterre, clarinettiste dans un big band de jazz puis co-fondateur d’une fanfare rock-latino-jazz… Il s’est formé à la dégustation de vin en Alsace, est diplômé du Wine and Spirit Education Trust de Londres et il enseigne aujourd’hui l’anglais à l’école vétérinaire de Toulouse. Il publie à la fois des romans pour les adultes et de la littérature jeunesse. PIERRE LEMAITRE MIROIR DE NOS PEINES ET DE NOS JOIES Avec Miroir de nos peines Pierre Lemaitre achève sa trilogie de l’entre-deux guerres. Un roman foisonnant sur les routes de l’exode. Un bonheur exceptionnel de lecture. L’eau coule de manière limpide des montagnes. L’écriture de Pierre Lemaitre suit le même chemin. Ou c’est tout comme. À sa manière, l’écrivain nous met au sommet d’une montagne et nous fait dévaler la pente au rythme de ses mots, de ses phrases, à une vitesse vertigineuse, mais il nous emmène avec lui, où il veut, comme il veut, pour notre plus grand bonheur. Arrivés en bas, lecteurs, on se regarde tous, le regard lumineux, heureux d’avoir profité ensemble de la dernière goutte d’eau, ou plutôt du dernier mot, de la dernière phrase, avec l’envie de recommencer. Pierre Lemaitre est avant tout un formidable conteur, celui qu’on aimerait écouter le soir à la veillée. Plus personne ne l’ignore désormais, lui qui, avec son prix Goncourt pour Au revoir là-haut, explosa les ventes de romans. Il avait annoncé alors que ce roman primé était le premier opus d’une trilogie de l’entre deux guerres et il tient parole en clôturant ce troisième épisode concentré du 6 avril 1940 au 13 juin 1940. Pour débuter un bon roman il faut une belle entrée en matière et en faisant déambuler une femme nue ensanglantée dans les rues de Paris, tenant des propos incohérents, le conteur attire de suite l’attention. Mais un bon début ne suffit pas. Il faut tenir la distance, on dit même tenir la route » alors ce sera celle de l’exode, celle des populations quittant la capitale où les Allemands arrivent, pour Orléans, la Loire, lieux mythiques, barrières psychologiques, où tous en sont persuadés, la guerre s’arrêtera. Parmi ces femmes et ces hommes, qui emportent un buffet Henri IV sur une charrette à bras ou des matelas invariablement posés sur le toit de véhicules en quête de carburant, roulent, crapahutent nos personnages découverts à Paris, avant le grand départ. Il y a Louise, la jeune femme nue du début, qui va découvrir les secrets de sa mère. Il y a Désiré, un jour chirurgien, un jour membre de la cellule ministérielle de l’Information, un jour curé. Et puis, Raoul, infect et attachant. Et Jules, un cafetier, réactionnaire aux charentaises usés, mais empli d’amour. Et Gabriel, sous officier un peu coincé, mais tellement humain. Et Alice et Fernand, brutalement richissimes. Des portraits formidables de personnes dont les destins vont se croiser et se conclure sur ces routes où les avions allemands pilonnent ces fleuves de civils à la dérive. Destins d’individus entremêlés avec la grande Histoire, Pierre Lemaitre s’appuyant sur une solide documentation, entrecroise ainsi des faits réels étonnants et souvent méconnus aux méandres de sa propre imagination. Rarement, on a eu autant envie de tourner les pages pour connaître la suite, à la manière de ses feuilletons quotidiens, qui vous font attendre le lendemain avec impatience. Dans des circonstances historiques dramatiques, la plume se fait souvent plus légère, plus tendre et plus humoristique qu’au cours des deux précédents tomes. C’est qu’on les voit ces personnages, on les a devant nos yeux et on imagine facilement leur concrétisation sur grand écran ou sur une page blanche dessinée. Mais il faudra du talent au réalisateur ou au dessinateur pour rendre cette dimension humaine et ne pas trahir ces personnages, même si l’on se dit que Pascal Rabaté avec sa BD La déconfiture a déjà, sans le savoir, bien défriché le sujet. © Roger Viollet Sans dessin, Pierre Lemaitre nous montre, dans des pages magnifiques, ces colonnes perdues sur les routes, ces vies en parenthèses, guettant le ciel et ses dangers, ces personnages secondaires, qui le temps de quelques secondes, de quelques lignes, transforment peur immédiate en moments d’histoire. Générosité, turpitude, lâcheté, dans ces moments uniques surgissent toutes les facettes de l’âme humaine, ni totalement noire, ni totalement blanche, mais entourée cette fois ci d’un humour salvateur. Et Pierre Lemaitre sait narrer, inventer. Il sait même nous demander de nous éloigner pour laisser Alice et Raoul se rencontrer, car comme il l’écrit nous connaissons l’histoire », et c’est un formidable privilège. Le lecteur n’a pas envie que cela s’arrête. Jamais. Illusion que Pierre Lemaitre interrompt sous forme d’un épilogue où il brosse à grands traits le futur de ses personnages. Son talent est tel qu’en quelques lignes il trace dix, vingt ans ou plus, de vies dont on aimerait qu’il nous en raconte le détail. Jules, par exemple, Jules ce gros monsieur à la grosse moustache, au gros ventre, au gros coeur, dîtes-nous Pierre Lemaitre, il va …. Je vous en prie, racontez nous, la suite. Miroir de nos peines de Pierre Lemaitre. Éditions Albin Michel. 540 pages. 22,90€. Expo Les Parisiens dans l’exode Musée de la Libération de Paris Musée du Général Leclerc Musée Jean Moulin 4 Avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy 75014 Paris Place Denfert-Rochereau Téléphone 01 40 64 39 44 Informations pratiques Du mardi au dimanche De 10h à 18h Le musée est actuellement fermé. Prochaine ouverture Mardi 21 avril 2020 – 1000 RENNES. LE TEMPS D’UN ÉTÉ LE RDV ART CONTEMPORAIN REPORTÉ Elaine Sturtevant, Gober Wedding Gown, 1996 © Estate Sturtevant, Paris. Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, London • Paris • Salzburg Pinault Collection Art contemporain Le temps d’un été de Rennes reporté Pour faire suite aux annonces du Président de la République concernant le prolongement du confinement et les consignes spécifiques relatives aux évènements culturels, le nouveau rendez-vous Le Temps d’un été, prévu à Rennes autour de l’art contemporain, est reporté. Ce report concerne notamment l’exposition Au-delà de la couleur le noir et le blanc dans la collection Pinault » qui devait se tenir au Couvent des Jacobins du 25 juin au 13 septembre 2020. L’exposition qui lui fait écho, La couleur crue , fruit d’une collaboration entre le Musée des Beaux-Arts de Rennes et les centres d’art contemporain La Criée et 40mcube, est également reportée. Les modalités de la reprogrammation de ces événements seront précisées dès que possible, en privilégiant la perspective de l’été 2021. D’ici là, la Ville et la Métropole de Rennes, ainsi que l’ensemble des partenaires, privés, publics et associatifs, qui se sont impliqués pour faire de Rennes, le Temps d’un été, l’une des places fortes de l’art contemporain, resteront pleinement mobilisés pour entretenir cette dynamique collective. EXPORAMA. EXPO PINAULT, ART CONTEMPORAIN ET AMBITIONS DE RENNES LA COULEUR CRUE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE RENNES REPORTÉE EN 2021 LA COULEUR CRUE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE RENNES REPORTÉE EN 2021 Jennifer Tee, Tampan Natural system of Souls, 2019 Courtoisie de l'artiste et de la Galerie Fons Welters, Amsterdam Le temps d’un été, Rennes se pavoisera aux couleurs de l’art contemporain en… 2021. L’exposition La couleur crue sera présentée au Musée des beaux-arts de Rennes en écho à la Collection Pinault voir notre article qui investira de nouveau le Couvent des Jacobins afin de présenter un choix d’œuvres autour du noir et du blanc. Présentation du Musée des beaux-arts en vidéo puis de La couleur crue par son conservateur et directeur Jean-Roch Bouiller. Les relations entre la couleur et la matière dans l’art Traiter de la couleur en art peut sembler relever de la plus banale évidence, l’expérience de la couleur étant une donnée élémentaire de notre rapport aux œuvres. L’exposition La couleur crue qui sera présentée au Musée des beaux-arts se concentre sur une approche sensible de la matière des œuvres et sur l’expérience des visiteurs face à elles. Elle choisit de focaliser sur le lien qui unit matière et couleur lorsque la seconde n’éclipse pas la première. Evariste Richer, CMYK, 2009 Courtoisie de l’artiste et SCHLEICHER/LANGE, Berlin/Paris Collection Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur Le terme de couleur crue renvoie aux éléments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d’une histoire de l’art plurimillénaire. Elle peut suggérer l’aspiration à une forme de simplicité, par opposition aux sophistications des sociétés matérialistes. Le choix de mettre en avant la matière brute pour sa couleur est ancien dans l’histoire de l’art. On le retrouve dans les incrustations de matières précieuses de la sculpture antique, les peintures sur pierres polies de la Renaissance, les jupes en tulle de la petite danseuse de Degas et toutes les expériences de collusion entre matière réelle et illusion d’optique dans l’art du XXe siècle. Wolfgang Laib, Zikkurat, 2005 Black burma lacquer on wood 204 x 246 x 52 cm © Wolfgang Laib. Photo Charles Duprat. Courtoise de la Galerie Thaddaeus Ropac, London Paris Salzburg La couleur crue renvoie aussi à des procédés chimiques et des expérimentations menées par des cohortes d’artistes-alchimistes de plusieurs époques. La couleur crue évoque enfin l’emploi direct d’objets trouvés, de matériaux considérés comme non nobles et des techniques artisanales, abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs générations d’artistes des XXème et XXIème siècles, de l’Art & Craft à l’Arte Povera, jusqu’à aujourd’hui. Perrine Lievens, Deux lignes, sd Perrine Lievens La matière de la couleur aujourd’hui Derrière ce lien étroit apparaît d’emblée la question de l’existence de la couleur à l’état naturel et de sa relation à la lumière. Comment les contrastes de matières donnent-ils naissance aux formes, comment la trace du vivant marque-t-elle l’empreinte d’un passage éphémère sur Terre ? Comment la couleur existe-t-elle dans la matière même ? Comment peut-on la capter, la figer, la transmettre ? Dove Allouche Aspergillus chevalieri Eurotium myc 3, MA 24 2017 Photolithographie et cive en verre soufflé 48 x 48 cm Crédit photo Aurélien Mole Courtoisie Dove Allouche et gb agency, Paris L’exposition La couleur crue explore ainsi la couleur de la matière dans la variété des formes et des formats dont les artistes se sont saisis ces dernières années. Elle entre dans les profondeurs de la matière-couleur à travers des œuvres, des processus et des expérimentations aussi bien naturels que technologiques. Michele Ciacciofera, Janas Code, 2019 Courtoisie de l’artiste et Michel Rein, Paris/Brussels Le parcours de l’exposition L’exposition se déroule de manière progressive dans les espaces du Musée des beaux-arts de la matière la plus brute à la plus immatérielle. Le parcours débute avec des œuvres dont la couleur est celle de la matière qui les compose, dans son plus simple appareil. Elle se poursuit avec des artistes qui s’intéressent aux matériaux, et par là-même aux techniques et savoir-faire qu’ils activent et mettent en œuvre. Une troisième partie donne toute leur place aux immatériels » qui constituent aussi les œuvres toute matière-couleur renvoie à la réalité, aux objets qui la constituent et à la symbolique dont ils sont porteurs. Enfin, le parcours s’achève sur les questions de dématérialisation des œuvres comment ces dernières se libèrent-elles de leur support, comment le processus de perception prend-il le pas sur la confrontation à un objet figé, comment le traitement de la lumière entre-t-il en jeu ? Jennifer Tee, Tampan Natural system of Souls, 2019 Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Fons Welters, Amsterdam Matière, matériaux, immatériels », dématérialisation constituent ainsi le fil conducteur de La couleur crue. La matière-couleur y prend forme dans des mediums variés comme la peinture, la sculpture, l’objet, le texte, le son, l’installation mais aussi la vidéo, dans des œuvres matérielles et incarnées, immatérielles ou conceptuelles, immersives ou frontales. Jean-Roch Bouiller, Sophie Kaplan, Anne Langlois Commissaires de l’exposition Michele Ciacciofera, Janas Code, 2019 Courtoisie de l’artiste et Michel Rein, Paris/Brussels Artistes exposés au Musée des Beaux-Arts Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Ulla von Brandenburg, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Dan Flavin, Gérard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, Véronique Joumard, Anish Kapoor, Mike Kelley, Aglaïa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc Moulène, Florian et Michael Quistrebert, Evariste Richer, SARKIS, Lucy Skaer, Jennifer Tee, herman de vries, Remy Zaugg. Musée des Beaux-Arts, 20, quai Emile Zola, 35000 Rennes tel 02 23 62 17 45. Ouvert tlj sf. lundi 1000–1700 Dove Allouche, Aspergillus ustus, myc 10 MA 32 2017 Photolithographie et cive en verre soufflé 48 x 48 cm Crédit photo Aurélien Mole Courtoisie de Dove Allouche et gb agency, Paris Autour de deux expositions majeures au Couvent des Jacobins et au Musée des beaux-arts, la Ville de Rennes et les acteurs locaux de l’art contemporain proposent durant l’été 2020 un rendez-vous de la création contemporaine, intitulé Le temps d’un été. Les Rennaises, les Rennais et les visiteurs seront ainsi invités à découvrir de nombreuses propositions artistiques durant tout l’été, en partenariat avec Les Champs Libres, La Criée, 40mcube, le FRAC Bretagne, Lendroit Éditions, Le PHAKT… Couvent des Jacobins Au-delà de la couleur le noir et le blanc dans la Collection Pinault Musée des Beaux-Arts La couleur crue ; Les Champs Libres exposition de Stéphane Lavoué ; La Criée exposition de Jockum Nordström ; L’orangerie du Thabor Collection 8 Exposition d’œuvres du fonds communal d’art contemporain. 40mcube exposition de Florian & Michael Quistrebert ; FRAC Bretagne exposition de Martin Parr FRAC et Parc du Thabor ; Lendroit Éditions exposition de Nina Childress De l’art en 4×3 ; PHAKT exposition pratiques amateurs individuelles et collectives ; Au-delà de ces expositions, d’autres rendez-vous et de nombreuses surprises viendront compléter ce parcours artistique, notamment en lien avec Les Tombées de la Nuit. Le Belvédère d’Erwan et Ronan Bouroullec, livré au printemps 2020, sera également une découverte incontournable au cœur de ce parcours. Comme en 2018, un billet unique permettra d’accéder aux deux expositions présentées au Couvent des Jacobins et au Musée des beaux-arts. Avec des tarifs réduits et un tarif spécial pour les titulaires de la carte Sortir!, les deux expositions seront accessibles à tous. Deux billets couplés seront proposés le premier permettra d’accéder également au Fond pour la culture Hélène et Édouard Leclerc de Landerneau et le second à La Bourse de Commerce – Pinault Collection, le nouveau site de présentation de la collection Pinault, qui ouvrira début juin, à Paris. La billetterie ouvrira le jeudi 30 avril 2020. Il est possible de s’inscrire pour être informé du jour de la mise en vente des billets sur le site Détail des tarifs • Billetterie forfait individuel adulte 10 € • Tarif réduit pour les jeunes entre 10 et 26 ans, bénéficiaires des minima sociaux RSA, ASS, minimum vieillesse, demandeurs d’emploi, handicapés civils et mutilés de guerre 4 € • Les titulaires de la Carte Sortir 2 € • Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans • Billetterie Tribu » 2 adultes avec enfants – 18 ans 20 € • Billetterie groupes de 10 personnes et + » sur réservation obligatoire 8 € • Visite guidée 16 € réservation obligatoire UNE LUBIE DE PAR SYLVIA TOWNSEND WARNER Une église chrétienne sur l'ile de Rarotonga. Dans Une lubie de Sylvia Townsend Warner peint le tableau de Timothée Fortune nom prometteur pour un héros de fiction, employé de banque à la Lloyds de Londres, vite lassé du métier d’argent, gagné par la foi, devenu théologien puis diacre. Il décide d’aller faire œuvre d’évangélisation à l’autre bout du monde, en Polynésie, parmi la population de l’archipel de Rarotonga. Sa hiérarchie, réticente, le laisse partir, malgré tout, sur ce bout de terre qui se révélera idyllique pour Timothée, aux antipodes de sa grise Angleterre natale. une île au ciel palpitant, semblable à l’île des livres de contes […] une île prodigue où l’on pouvait toujours secouer un arbre pour en faire tomber les fruits ou tirer un poisson de l’eau. » L’œuvre de conversion s’avérera des plus modestes, ne touchant qu’un seul autochtone, l’adolescent Lueli, baptisé Théodore par la volonté évangélisatrice de Timothée. Lueli, jeune garçon à l’amabilité […] qui avait fait de lui le favori du village » et à la beauté confondante, comme si le sang d’une lignée de fées coulait dans ses veines » deviendra le disciple, d’apparence du moins, mais surtout l’ami véritable, et inséparable, de Timothée. Non sans difficulté certes, la liberté et l’innocence du jeune homme et des populations de l’île s’accordant mal avec la nouvelle discipline et les rites chrétiens voulus par notre évangélisateur. Non sans ambiguïté non plus En son for intérieur, ce que [Timothée] admirait, c’était le beau jeune homme et son odeur de mer. » Une fugue de quelques jours du jeune garçon jettera Timothée dans les affres d’un tourment quasi amoureux. Mais la beauté de l’île a son revers le volcan qui la domine se réveille soudain et fait trembler la terre jusqu’à la destruction et la mort. Le séisme agit aussi dans l’esprit et le cœur de Timothée il en perd la foi en son Dieu. Mais, en revanche, l’esprit et le cœur sont gagnés par le charme irrésistible et la bonté contagieuse de cette civilisation pacifique, à l’opposé de la froide et dominatrice Angleterre. Ce roman est né d’une histoire authentique, relatée dans la correspondance d’une femme missionnaire sur ce même archipel, et découverte par hasard par Sylvia Townsend Warner. Notre romancière britannique en a fait un récit publié en Grande-Bretagne en 1927 aux allures de conte philosophique, où s’exprime une infinie tendresse pour les sauvages » foncièrement bons et généreux, victimes de l’intrusion conquérante et prédatrice de l’homme blanc dit civilisé », en l’occurrence les clergymen évangélisateurs, figures parfaites des colons, au mépris insondable et désespérant face aux populations lointaines. Ces peuples ultra-marins qui n’ont, prévient l’un des maîtres en théologie de Timothée avant son départ, aucune moralité, toujours occupés à chanter et à danser. […]. Il en va de même pour tous les indigènes [qui] ne connaissent pas les mots chasteté et gratitude. » Timothée Fortune prend progressivement conscience de l’effet dévastateur de l’homme occidental, évangélisateur, qui se sert de Dieu dans une entreprise de vaste confiscation européenne qui oppose les canonnières aux pirogues. » Sylvia Townsend Warner Ce texte, tour à tour bouleversant, drôle, lyrique, est la sensible et belle expression d’un combat contre le colonialisme de l’homme européen qui se prend pour le centre de l’univers […] métamorphosé en homme de pierre par le sentiment paroxystique de son bon droit », face à l’autre, l’indigène, l’être différent dont l’Occident prétend écraser toute individualité, originalité et spiritualité. Sylvia Townsend Warner est une importante romancière, poète, et novelliste du XXe siècle des Lettres britanniques, un auteur insolite et insolent, fortement engagé sur le terrain des mœurs et de la politique, nous dit le poète Jacques Roubaud dans l’admiratif texte de présentation qu’il a consacré à ce beau et sensible roman à lire absolument. Jacques Roubaud Une lubie de M. Fortune, de Sylvia Townsend Warner, Gallimard, coll. L’Imaginaire, 2003, 238 p.,ISBN 978-2-07-070138-4, prix actuellement indisponible en neuf, uniquement vendu sur les sites de ventes de livres anciens et d’occasion. L’OUBLI QUE NOUS SERONS D’HECTOR ABAD FACIOLINCE LETTRE À UN PÈRE DISPARU Les Lettres colombiennes ne doivent pas se limiter aux seuls noms de Gabriel García Márquez ou Álvaro Mutis. Il en est d’autres infiniment importants. Parmi eux, Héctor Abad Faciolince, qui a publié en France, chez Gallimard, en 2010, un livre intitulé L’Oubli que nous serons El Olvido que seremos, traduit par Albert Bensoussan et préfacé par Mario Vargas Llosa. Cet ouvrage aurait pu être sous-titré Lettre au père » ou Monument en mémoire de… », tant s’y développe tout au long des 300 pages du texte la relation fusionnelle entre un fils et son père, Héctor Abad Gómez, professeur de médecine préventive à l’Université de Medellín, mais aussi politiquement engagé sur le terrain des droits de l’homme, ce qu’il paiera de sa vie, victime de la pègre et de l’extrémisme politique qui a étendu longtemps leur ombre assassine sur ce malheureux pays. Hector Abad Gomez Héctor Abad Gómez était agnostique, ce qui lui attira, dans ce pays catholique, les foudres des milieux conservateurs. Il était éminemment tolérant et ouvert aux milieux religieux quand ils étaient libéraux ou progressistes. Les ecclésiastiques, d’ailleurs, peuplaient sa propre famille son beau-frère était évêque et un de ses oncles prêtre de l’Opus Dei et il vivait dans cette odeur permanente de soutane et de sacristie ». Il était, à la manière d’un vrai chrétien, attentif au malheur de son peuple, et révolté par le totalitarisme et la violence, et son cortège d’injustices et de misères. Héctor Abad Gomez, tel qu’en parle son fils, portait la figure idéale du père aimant, doux et tendre avec sa femme et ses enfants, toujours libéral, acceptant même nos fautes comme des espiègleries innocentes ». Quatre filles et un garçon l’auteur de ce livre scellèrent le bonheur du couple pendant plus de dix ans. Quand le premier drame survint la maladie de la plus jeune des sœurs, frappée d’un mélanome à 16 ans, anéantit le bonheur familial en quelques mois. Dans des pages qui vous arrachent des larmes, Héctor Abad, le fils, décrit la lente et irrémédiable dévastation de la maladie qui emporta la vive, adolescente et jolie Marta. Une finca colombienne La mort frappa une deuxième fois, quelques années plus tard le père, de plus en plus engagé, et exposé, dans l’action politique et dans une vie vouée à aider et protéger les autres », tombe, en 1987, à Medellín, sa ville natale – épicentre de la violence organisée colombienne -, sous les balles d’une organisation paramilitaire, probablement en service commandé de quelque propriétaire terrien. À Medellín, il y a tant de pauvreté qu’on peut engager pour deux mille pesos un sicaire pour tuer n’importe qui » écrit le fils. La mort violente, redoutée et sans doute inéluctable, de celui qu’il continuera toujours d’appeler papa, laissera l’écrivain dans un désarroi qui durera vingt ans avant qu’il ne puisse dominer sa douleur et l’exprimer dans ce livre écrit sobrement, sans fioritures. Après cet assassinat, le fils choisira l’exil en Europe, qui l’éloignera d’une mort prévisible, pour lui aussi. Et le livre qu’il a publié en 2007 en Colombie où il est revenu vivre depuis quelques années est, vers ce père adulé, héros de sa vie, un long chant d’amour déchirant mais pas terrifiant » nous dit Mario Vargas Llosa. Un livre bouleversant de détresse et de tendresse, écrit pour repousser l’oubli que nous serons, mots de Jorge Luis Borges, afin que vive, pour longtemps, la mémoire de ce père exemplaire. Albert Bensoussan à droite et Hector Abad L’oubli que nous serons, d’Héctor Abad Faciolince, traduit par Albert Bensoussan, préfacé par Mario Vargas Llosa, Gallimard, collection Folio, 2012, 400 pages. isbn 978-2-07-044620-9, euros. Feuilletez le livre ici. DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE DE SYLVAIN TESSON PERSPECTIVES VITALES Il y a dix ans Sylvain Tesson se confinait volontairement pendant six mois dans une cabane en Sibérie. Lire ou relire son journal quotidien prend une valeur supplémentaire en cette période. Mais pas seulement, tellement ce texte magnifique ouvre des perspectives sur nos vies. 28 février, cela fait 13 jours que Sylvain Tesson s’est volontairement confiné dans une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Il tient son journal et écrit … Ce n’est pas rien d’être grains de poussière en ce monde. Voilà que je m’intéresse à la poussière. Le mois de mars va être long. C’est le genre de sentence, encore plus pertinente en période de confinement généralisé, qui m’a fait entrer définitivement dans l’univers de Sylvain Tesson. Et pourtant ce n’était pas gagné. J’avais commencé par Sur les chemins noirs, séduit par les critiques, les prix, la reconstruction » d’un homme passé près de la mort. Et puis les premières pages m’avaient vite rebuté, encore un récit de voyage au jour le jour, une traversée de la France. Rédacteur en chef d’une revue de cyclotourisme j’en avais soupé des bivouacs de pèlerins à vélo refaisant le monde, parce qu’ils dormaient le soir sous la tente, interrogeant les étoiles sur leur destinée. J’avais donc posé mon sac dès les premières pages, laissant l’écrivain monter seul vers la Manche. Et puis il y eut Vincent Munier, déjà découvert avec Artique et qui publiait un nouvel ouvrage sur le Tibet. À côté de ces photos, gravées pour toujours dans ma mémoire, de petits textes, des aphorismes, des pensées magnifiques. De pures merveilles, des petits bijoux d’intelligence et de réflexion. Et un livre intitulé simplement La Panthère des Neiges. Le tout signé de Sylvain Tesson. voir deux chroniques Alors j’ai repris mon sac à dos, l’esprit plus ouvert, oubliant le récit de voyage. Et j’ai remonté les Chemins Noirs, faisant route en sens inverse. Et j’ai découvert une prose magnifique, des considérations philosophiques, historiques, géographiques dont on voudrait retenir tous les termes. Je remontai le temps à rebrousse poil et entamai après ce 17 mars 2020, la lecture de Dans les forêts de Sibérie, un ouvrage en écho avec la situation actuelle. Une différence cependant, mais de taille Tesson se confine volontairement pendant six mois loin de toute vie humaine par moins 35 degrés sans autre ambition que de réfléchir Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis promis alors de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. Une des forces majeures de ce journal réside dans cette modestie et l’absence de leçons clamées à tout vent au monde. Tesson raconte ses gestes, sa vie, ses activités limitées à l’observation, la marche, la survie, la réflexion, mais il refuse à tout moment de donner des leçons, d’inciter à un retour à la nature. Il ne croit plus aux injonctions collectives il est vrai que la proximité du goulag fait réfléchir, il ne propose pas un cours d’écologie ou un modèle de vie. Lucide, il précise que la décroissance nécessiterait l’impossible venue d’un despote éclairé tant la nature humaine est imparfaite. Il pense et vit pour lui-même et si ses pensées peuvent être utiles à d’autres tant mieux. Sinon tant pis. Ce journal est donc riche. Riche de descriptions de la nature, riche d’aphorismes, riche de pensées originales. À sa manière c’est une forme de sagesse qui transparaît, une sagesse individuelle, intérieure. La joie d’être réveillé chaque matin par les mésanges qui frappent à la fenêtre, ou d’entendre les craquements du lac sous l’effet du dégel suffisent souvent à dompter le temps, ce temps que l’on cherche à fuir dans les agglomérations L’homme libre possède le temps. L’homme qui maîtrise l’espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait même plus qu’il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont. Il faut donc prendre son temps pour lire cet ouvrage, savourer chaque mot, chaque pensée. Réfléchir. On ne saurait réduire ce livre à des aphorismes, surtout pas, et ne manque jamais l’heureuse distance ironique que produit le fait de se regarder le nombril. L’humour est omniprésent pour rappeler notre impuissance à vouloir appréhender le monde et notre arrogance mortelle face au vent du Nord qui détruit tout sur son passage. J’ai écrit dans ma tête, cette modeste chronique en désherbant les pieds d’une haie. En coupant le lierre envahissant, je me suis demandé si j’arrêtais la vie ou si je la multipliais par deux en scindant les racines et aussi si … Malheureusement je n’ai pas le talent de Sylvain Tesson pour pousser plus loin la réflexion et transformer une simple constatation en aphorisme inoubliable. Mais en regardant les mètres de haie qui me restent à désherber en solitaire, avec mes seules mains et ma pensée même réduite et limitée, je me dis que finalement le mois d’avril ne sera pas aussi long que prévu. Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson. Éditions Folio. 290 pages. 8€. Sylvain Tesson est né en France en 1972. Il a une formation de géographe et un DEA de géopolitique. A 19 ans, il entreprend une expédition en Islande. Cette expérience sera la première d’une longue série atteint par le virus du voyage et de la découverte, il sillonne ensuite le monde avec obstination à pied, à vélo, à cheval, en moto…En 1996, il publie son premier ouvrage avec Alexandre Poussin On a roulé sur la terre ». Puis les livres s’enchaînent, avec un succès certain, puisqu’il est récompensé en 2009 par le Goncourt de la nouvelle pour Une vie à coucher dehors », et par le prix Médicis Essai 2011 pour Dans les forêts de Sibérie ». Sylvain Tesson finance toujours lui-même ses expéditions grâce à ses livres, conférences, documentaires et reportages. POOR LONESOME COWBOY JEAN-MICHEL ESPITALLIER UN GRAND-PERE FANTOME Dans Cow-Boy, son dernier opus, Jean-Michel Espitallier se penche sur l’image de son grand-père Eugène, jalon d’une généalogie familiale faite de trous, d’oublis et d’absences. Le poète, romancier et biographe, et les trois à la fois dans ce livre si particulier, va tenter de dessiner les contours d’une figure en creux ou fantomatique d’un homme que la famille a toujours enfoui dans une mémoire volontairement oublieuse ou volatile. Mon grand-père s’appelait Eugène. Eugène gardait les vaches. Mais c’était en Californie. Alors Eugène était cow-boy. C’est tout ce que je sais de lui. De son histoire, je ne sais rien. Remplir ce vide avec des choses fabriquées, des jeux de piste et des empilements ». L’histoire du grand-père sera celle d’une vie fabriquée » par les mots et l’imagination, dans une écriture qui fera surgir la vie possible d’une vie inconnue, la reconstitution d’une existence dans un assemblage d’épisodes imaginés et de mots gorgés de poésie qui va remplir le vide biographique et familial. Après tout, voilà bien le travail d’un romancier. Né dans les Hautes-Alpes, Eugène était sur le seuil d’une vie toute tracée, tradition familiale oblige. Petits bonheurs sans joie, rêves saucissonnés, plaisir de pure hygiène et monsieur le curé en planque au mirador. » Bref un avenir au format paysan, au milieu des montagnes qui l’ont vu grandir et le verront sans doute mourir, un avenir sans lendemain si l’on peut dire. Effrayé peut-être par ce chemin tout tracé, Jean-Michel Espitallier imagine Eugène pris un jour d’une soif d’aventure et de voyage lointain. L’appel de l’inconnu », il n’aurait pas été le premier à y céder, d’autres avant lui avaient franchi le pas, une bonne vingtaine de montagnards aventureux de son coin reculé des Alpes. La liste des noms est longue que Jean-Michel Espitallier se plaît à dérouler hypnotiquement – ces listes, anthroponymiques et géographiques, reviendront régulièrement dans le livre -. Ces paysans curieux d’un ailleurs partiront loin, à l’autre bout du monde, en Amérique, et spécialement en Californie. Alors, pour Eugène, à son tour, direction la gare de Gap d’où le train les emmènera – Louis, le frère, est à ses basques – jusqu’au port du Havre. Et la France des paysages, qu’Eugène ne connaissait que dans les manuels de géographie de l’école républicaine, va défiler à travers la fenêtre du wagon comme sur un écran de cinématographe. Du Havre et neuf jours de navigation plus tard, les deux frères débarqueront à Ellis Island. Toute la misère du monde vient s’échouer ici pour y tenter sa chance, fuir les persécutions, la pauvreté, l’ennui, les ennuis. […] Alors tout ce beau monde de loqueteux et de petites gens se pressent au portillon, tête baissée mais pas pour longtemps, montrant les dents, définitivement désolidarisés des autres pauvres. […] Dans peu de temps, l’autodéfense leur sera une hygiène morale et la propriété privée une cause inaliénable. » L’esprit de la conquête de l’Ouest rentrera vite dans la tête de ces pauvres hères en quête de vie meilleure ! Et la Californie où arriveront nos deux jeunes gaillards, est alors un décor à dinosaures sans les dinosaures », une contrée qui va passer à la vitesse de l’éclair de l’âge de pierre à la modernité. » Trains, poteaux télégraphiques, pétrole, derricks, or, chambouleront sous-sols et paysages, Indiens et buffles seront massacrés, vite remplacés par les esclaves venus d’Afrique, les vaches, les bœufs et les taureaux. La conquête, champ de tous les possibles, transformera promptement plaines, vallées, montagnes et populations. L’Amérique s’est inventée sous deux figures, celle du rêveur et celle du malin. Le rêveur rêve et le malin fait du commerce. » En de courts chapitres nourris de superbes et poétiques métaphores, raccourcis et ellipses, intitulés on ne peut plus sobrement America », La Californie », Là-bas », Jean-Michel Espitallier nous brosse un saisissant tableau de la naissante, idéaliste, industrieuse et impitoyable Amérique à laquelle Eugène et son frère ont dû se frotter. Écoute, Eugène, et prends des notes ! » Et c’est comme s’ils prenaient des notes, en effet, nos deux émigrés des Alpes, en observant un pays actionné par une machine en mouvement, […] Ça travaille, ça construit, ça empile, canalise, ça monte, ça cloue, ça ajuste, ça creuse, ça coffre, ça endigue, ça visse […] ça stocke, ça transporte, […] ça frappe, ça branche, ça emboutit. Et donc ça garde les vaches et les moutons. » Car c’est pour ça qu’ils sont venus, ces deux vachers transplantés de leur carré d’herbe verdoyante et fraîche des montagnes alpines aux grandes plaines arides et poussiéreuses du Far West. Jean-Michel Espitallier imagine le vertige des deux petits Français devant ce pays sans limites où tout est à faire et à construire, un pays tourbillonnant d’actions et de réactions, capable d’une épouvantable violence sociale et raciale comme des plus belles luttes et élans démocratiques, un pays qui va voir naître, dans les années américaines des deux petits frenchies, spectacles et films, Chaplin et Buster Keaton – l’Amérique se pomponne pour entrer au cinéma » -, musique et littérature, Tennessee Williams et Louis Armstrong, un pays du pire et du meilleur, un pays plein de salopards, Buffalo Bill exterminateur de bisons pour alimenter les employés du chemin de fer du Kansas et faire crever les Indiens, Henry Ford antisémite notoire décoré par Adolf Hitler et qui pactisa avec les plus crasseuses pègres du pays. » Mais un pays où Eugène voudra vivre désormais, même abandonné de son frère Louis, parti ailleurs encore, dans ce pays sans frontières, chercher une autre fortune. Solitude soudaine, le voilà devenu lonesome cow-boy. Eugène y résistera-t-il ? Les vaches ont dû finir par l’ennuyer, son extrême présent sent la vache et la poussière, pas une minute à soi pour rêvasser. » Même une union avec une Américaine – Mexicaine fraîchement immigrée » -, peut-être quelques enfants à la clé, une fortune faite dans la boulange – adieux les vaches ! – n’empêcheront pas Eugène de rêver un jour lui aussi de ses montagnes natales. L’Amérique après tout n’est que cela, une terre de mélancolie où plane un immense mal du pays », et ce n’est pas la longue liste – encore une ! – de noms et de lieux venus du Vieux Continent qui dira le contraire Montpelier Vermont, Naples Floride, Alexandria Indiana, Berlin Connecticut, Palestine Texas, Babylone New York, Brighton Colorado, Lebanon Indiana… » Retour en France donc Partir mais à l’envers », comme on rembobinerait un film, direction l’Est des États-Unis – c’est déjà la banlieue de l’Europe » -, traversée en train, découverte des paysages, pas ceux du Grand Ouest, et voilà une nouvelle leçon de géographie vivante, comme entre Gap et le Havre il y a quelques années, enfin arrivée à New York New York ! Eugène a-t-il vu le fouillis acier béton entrepôts quais grues échevelé de fumées ? Le ballet des remorqueurs et des trains de péniches transportant wagons, machines, marchandises ? Et les ferries approchant la gare maritime sur l’East River, du côté de Battery Park ? Les a-t-il vus déverser leurs flots d’hommes en gabardine, costume, chapeaux mous courant sur le bitume vers des bureaux à palanquées de machines à écrire et liasses de papiers carbone ? » Voilà une chose sûre, au moins, pour le petit-fils qui a imaginé le périple américain du grand-père Eugène est revenu au bercail. L’histoire de l’aïeul envolé outre-Atlantique, cette fois, est connue, sinon détaillée. L’Américain sera vite happé par une famille du cru, celle de Marie-Rose, très jeune fille, dix-sept ans, longiligne, attache fine, petite poitrine, port élégant » prise sous le charme de l’Américain. Et inversement. L’amour les foudroie, elle sera son nouveau monde ». Tumulte intérieur sur lequel il faut faire silence », on ne se dit pas je t’aime, c’est la règle dans ces familles cadenassées et tribus à chapelets ». Le destin de couple y est toujours administratif et catholique », et surtout sous le contrôle d’une belle-mère, Mathilde, raide et inquisitrice à souhait, du même âge que le futur gendre, ce qui n’arrangera pas les affaires d’Eugène. Le cow-boy semi-nomade, plein d’infinies prairies et de troupeaux géants, se voit proposer une sédentarisation confortable avec avantages fonciers et petits arrangements. Tu voulais des vaches, en voilà ! Les Hautes-Alpes donnent dans le bovin. […] Si tu repars, tu meurs. » Le doux Eugène cédera, avalé par ce rigorisme que sculptent les vies désossées de plaisir sur lesquelles planent les crucifix. » À l’aller comme au retour d’Amérique, la vie d’Eugène restera marquée de mystère et de flou. Le petit-fils sèmera donc son récit d’une multitude de peut-être », d’interrogations, de tâtonnements et d’hypothèses narratives qui ouvrent tout le champ des possibles faisant de ce livre une suite de conjectures, un morceau de vie supposé, complexe, ambivalent, énigmatique et au final introuvable. Le père de Jean-Marie lui-même, claquemuré jusqu’à la fin de sa vie dans le mutisme familial, n’aura jamais su ni pu donner la moindre clarté et certitude sur cette existence à un fils qui, faute de savoir, a donc imaginé le vibrant et poétique livre d’aventures d’un grand-père, poor and lonesome cow-boy. Après tout, tant mieux, quand on voit on n’imagine plus. » Ce sont les mots de Jean Giono, mis en exergue de ce texte singulier et enchanteur. Cow-boy, de Jean-Michel Espitallier, Éditions Inculte Paris, 15 janvier 2020, 131 pages, ISBN 978-23-60840-22-9, prix euros. Lire un extrait ici. Photo Hannah Assouline JEAN-MICHEL ESPITALLIER Né en 1957, Jean-Michel Espitallier est l’auteur d’une vingtaine de livres, dont Salle des machines Flammarion, 2015, Tourner en rond de l’art d’aborder les ronds-points, PUF, 2016, De la célébrité théorie et pratique Pocket, 2016, Syd Barrett, le rock et autres trucs Le Mot et le Reste, 2017. Ses deux ouvrages sur la poésie contemporaine, Pièces détachées et Caisse à outils Pocket, 2011 et 2013 sont devenus des classiques. La première année, poignant ouvrage sur son épouse disparue, fut déjà édité par les Éditions Inculte en 2018. RADIO GARDEN. UN JARDIN D’ÉDEN POUR VOS OREILLES La musique n’a pas de frontières ! Et ça, Radio Garden le comprend à sa façon. Plateforme ludique et intuitive, elle vous permet de vous déplacer virtuellement sur le globe terrestre et de choisir quelle station de radio vous souhaitez écouter en direct parmi les plus de 8 000 recensées. En moins de quelques secondes, passez d’un débat en islandais à une musique traditionnelle indienne, en passant par les informations du jour à Lima… Vos oreilles vous remercient d’avance de les nourrir d’une telle richesse. Pourquoi utiliser Radio Garden ? Sur faites tourner le globe, zoomez sur la région qui vous intéresse et choisissez une station de radio. Peu importe où vous vous positionnez dans le monde, en quelques clics l’interface vous propose une sélection des radios les plus écoutées dans la ville sélectionnée et un inventaire des radios les plus populaires dans le pays. En plus de vous permettre d’écouter en direct plus de 8 000 radios autour du monde, Radio Garden, selon votre bon vouloir, vous redirige vers le site web de la radio écoutée. De quoi réjouir tous les mélomanes, les géographes, les linguistes ! Si l’on zoome sur Rennes par exemple comme ça par pur hasard, on remarque que Radio Garden a bel et bien le compas dans l’œil. Cocktail Vinyles, Radio Caroline, Canal B, Radio Rennes ou encore C Lab, sont autant de stations émises depuis la ville de Rennes que vous pouvez écouter en direct où que vous soyez dans le monde avis à tous les Rennais et Rennaises expatriés loin de leur mère patrie !. Multiples sont alors les raisons pour consacrer quelques précieuses heures de vos quotidiens confinés sur cette plateforme riche de ressources auditives. Découvrez et plongez-vous au cœur de différentes cultures d’un bout à l’autre de la planète, en ne bougeant rien d’autre que votre index. Au programme musiques électroniques sur Radyo Odtü, la radio la plus populaire à Ankara, des messes pour implorer la protection de Dieu en direct de Brazzaville sur Radio Maria, des chants et rythmes traditionnels indiens en direct de Voice of Chennai, de la Kpop ultra dansante sur Aewen Radio Séoul, des informations dans un espagnol agréablement chantant sur RPP Noticias, la station de radio la plus écoutée au Pérou, etc. La liste est encore longue, vous l’aurez compris ! Pour toux ceux qui souhaitent parfaire une langue étrangère, quoi de mieux que d’écouter durant toute une journée ou plusieurs si le cœur vous en dit une station de radio étrangère. À l’instar des multiples applications dédiées aux langues étrangères pour vous permettre d’améliorer votre oreille et votre prononciation, Radio Garden est l’outil qu’il vous faut pour impressionner votre crush espagnol ou votre grand-oncle russe. Ce jardin interactif présente même un bonus non négligeable il est entièrement gratuit ! Et pour tous ceux en mal de leur ville, de leur région ou de leur pays d’origine, Radio Garden saura vous réchauffer le cœur. Entre informations locales, chants traditionnels, coups de poing musicaux du moment, rien n’échappe au direct. Qui se cache derrière Radio Garden ? Jonathan Puckey. Source europeana pro Le jardin de Radio Garden est basé à Amsterdam, aux Pays-Bas. Créée, conçue et développé par les studios Puckey et Moniker deux studios de design et développement web sis à Amsterdam, la plateforme constituait à l’origine une commande de l’Institut néerlandais du son et de la vision dans le cadre du projet de recherche Transnational Radio Encounters lancé en 2013. un projet ayant pour objectif de réduire les frontières radiophoniques. En 2016, Radio Garden voit son pic de popularité exploser lorsqu’elle dépasse les 8 000 stations enregistrées. En 2018, des applications mobiles pour iOS et Android sont lancées. Un an plus tard, l’équipe de Néerlandais introduit la possibilité pour les utilisateurs de rechercher leurs stations et lieux préférés. Début 2020, pour le plus grand plaisir de tous, une refonte majeure de Radio Garden est menée afin de rendre la plateforme encore plus performante et simple d’utilisation sur ordinateurs comme sur smartphones. Notre équipe dévouée travaille dur pour entretenir quotidiennement le jardin, planter des graines pour l’avenir et garder les mauvaises herbes à distance. », lit-on sur le site de Radio Garden. Après avoir été à la tête de ce projet pendant plusieurs années, Jonathan Puckey a transformé Radio Garden en une petite entreprise indépendante en 2019. Salut, je suis Jonathan Puckey. Je dirige Radio Garden avec une petite équipe à Amsterdam, aux Pays-Bas. Je suis concepteur interactif, développeur de logiciels et j’adore Internet. », peut-on lire sur le site de Radio Garden. Alors, à vos écouteurs ! Plus aucune excuse pour ne pas connaître le dernier hit du moment à Reykjavik… Site de Radio Garden Pour soumettre une station de radio à Radio Garden, veuillez remplir le formulaire ici Si vous souhaitez proposer un changement concernant une station existante sur Radio Garden, veuillez entrer les informations à jour dans le formulaire ici Pour tous vos commentaires et suggestions feedback Presse et autres demandes commerciales business AU FOND DU TROU. LE LIVRE DE MUXX CONFINÉ Et si vous profitiez de ces temps confinés pour vous abandonner à une retraite bouddhique ou à n’importe quelle autre sorte d’introspection ? Écrit et illustré par l’artiste Muxx, le livre Au fond du trou encourage cet exercice, car ce que l’obscurité recèle mène parfois à la lumière ». Entretien. L’artiste Muxx Muriel Betrancourt de son vrai nom a eu 44 ans le 15 avril 2020. Elle est née et travaille en tant que graphiste en freelance à Paris NB son grand-père était breton. Unidivers – Pourquoi le pseudo Muxx ? Muxx – Cela remonte à l’époque où je vivais en Angleterre. Pour se dire au revoir, les Anglais ont pour habitude de signer un message ou une lettre en écrivant XX » ou XOXO » ce qui se traduit par “bisous bisous” en français. Le X symbolise quatre bras qui s’étreignent comme pour un câlin et le O les lèvres lors d’un baiser ou bisou. À cette époque, je signais donc mes lettres par “Mu. XX” “Mu” pour Muriel et je trouvais ça très chouette. Quand j’ai commencé à travailler dans l’illustration, j’ai donc pris ce pseudo. Unidivers – Au fond du trou est-il le premier livre que vous avez entièrement créé ? Muxx – Non, Au fond du trou n’est pas mon premier livre. J’en ai créé d’autres, mais je n’ai jamais été publiée ou éditée en version papier. [Tous les livres que Muxx a publié virtuellement sont à retrouver sur la plateforme Issuu ici]. Au fond du trou est un livre que j’ai commencé il y a 2 ans et demi dans le cadre d’un atelier pour adultes animé par l’illustratrice Emmanuelle Robin. Deux fois par an, Emmanuelle propose des ateliers pour lesquels elle sélectionne une vingtaine de projets qu’elle a envie d’épauler. Pendant ce cours, elle nous donne des outils afin de savoir comment bien construire notre récit et nous conseille pour démarcher des maisons d’édition. J’avais vraiment envie de faire publier Au fond du trou en version papier. Lorsque j’ai terminé le livre en janvier 2020, j’ai contacté des éditeurs, mais aucune démarche n’a abouti et tout s’est subitement interrompu avec le confinement. Mais comme je voulais vraiment que ce livre soit lu, surtout qu’avec un titre pareil il s’inscrit à merveille dans l’air du temps, je me suis finalement décidée à le publier en ligne ici. Dans ce moment si particulier que nous traversons, je trouve que ce livre tombe à pic. Actuellement, qu’on le veuille ou non, on se retrouve tous plus ou moins seuls face à nous-mêmes. » Muxx Unidivers – Au fond du trou est un conte initiatique qui suit un personnage renouant avec ses peurs et ses secrets enfouis au plus profond de son être. Où avez-vous puisé l’inspiration pour cet ouvrage ? Muxx – Mon souhait pour ce projet était qu’il initie la création d’un espace de parole entre les parents et les enfants d’un côté, et de l’autre, de soi à soi. C’est un livre que j’ai pensé comme un livre jeunesse. Il ne s’adresse pas forcément à une tranche d’âge en particulier, car selon moi, nombre de livres jeunesse s’adressent aussi aux adultes. Je veux plutôt dire par là que j’ai créé ce petit conte initiatique en me disant que si un jour un parent lit ce livre avec son enfant, peut être que celui-ci contribuera à l’ouverture d’un espace de parole où l’enfant parviendra à se livrer sur des choses qu’il garde secrètes. Malheureusement, il peut arriver que les enfants ne se sentent pas en droit de communiquer ce qu’ils ressentent aux adultes. Ils enferment au plus profond d’eux leurs peurs, leurs angoisses et leurs traumatismes. En général, ces souvenirs refoulés reviennent toquer à la porte bien des années plus tard. Certains adultes adoptent une démarche introspective et essaie d’aller à la rencontre de leur enfant intérieur. Mais trop nombreux sont les adultes qui ne se connectent jamais vraiment à eux-mêmes et qui sont infiniment malheureux sans comprendre pourquoi. J’espère donc que ce livre contribuera à libérer la parole entre les enfants et les adultes et qu’il permettra à des adultes d’aller voir au fond d’eux ce que leur enfant intérieur a à leur dire. Unidivers – Quelle technique avez-vous utilisée pour illustrer Au fond du trou ? Muxx – Comme le livre parle d’aller rechercher de la lumière enfouie dans des parts d’ombre au fond de nous, il me tenait à cœur d’utiliser une technique qui puisse jouer avec le noir et le blanc, l’ombre et la lumière. J’ai mis très longtemps avant de savoir quelle technique j’allais adopter. J’ai fait un nombre incalculable de croquis à l’encre, au crayon, sur ordinateur. Mais il se trouve qu’il y a presque 2 ans, j’ai suivi une formation de gravure artisanale que j’ai vraiment adorée. En gravure, la technique de la manière noire représente à merveille l’idée de partir du noir pour aller vers le blanc. En manière noire, on part d’une surface complètement noire et on fait remonter la lumière. Mais cette technique est extrêmement difficile et comme j’effectuais mes premiers pas en gravure, j’ai finalement préféré la technique du monotype. Avec le monotype, le principe est assez similaire. Je suis partie d’une plaque en plexiglass que j’ai complètement enduite de noir et j’ai créé mes personnages et mes traits en enlevant du noir, en faisant remonter le blanc. Contrairement à la manière noire qui se réalise sur une plaque de cuivre que l’on peut réimprimer plusieurs fois, avec le monotype, une fois que la plaque est imprimée, on ne peut plus la réimprimer. J’aime bien aussi ce côté one shoot. Pendant mon dernier stage en décembre 2019/janvier 2020, j’ai fait toutes les illustrations d’Au fond du trou en une seule journée ! Unidivers – Comment avez-vous pensé la disposition des textes ? Muxx – Les textes sont également le fruit d’un long travail. Habituellement, j’écris de manière très spontanée et fulgurante alors que cette fois-ci, j’ai véritablement construit mes textes. J’ai écrit X versions du texte. Au départ, il était beaucoup plus long. Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que j’avais plutôt intérêt à le raccourcir plutôt que de le rallonger parce que j’avais envie d’un rythme poétique et oral. J’ai essayé de faire en sorte que lorsqu’on le lit à voix haute, des consonances particulières résonnent. J’ai aussi consacré énormément de temps à faire en sorte que mes personnages ne soient pas genrés afin que tout un chacun puisse s’identifier. Le livre ne contient aucun adjectif genré, ni aucune trace du genre. C’est marrant de constater que parmi mes lecteurs, souvent les hommes pensent que les personnages sont masculins, alors que les femmes ont plus facilement tendance à penser qu’il s’agit de personnages féminins. Concernant les dialogues entre les personnages, ceux-ci sont assez neutres pour que cet espace de parole puisse être investi par tous. Que chacun puisse investir intimement son propre secret. Unidivers – Que faites-vous en plus de votre activité d’auteure/illustratrice ? Muxx – Je suis graphiste en freelance. Je travaille pour la presse, la communication ou encore l’édition. Le confinement ne change pas grand-chose à ma manière de travailler parce que d’habitude, je travaille de chez moi rires. J’ai travaillé pendant très longtemps dans l’univers du spectacle en tant que scénographe. Mais c’était énormément de travail pour très peu de revenus. Comme j’ai toujours fait de l’illustration à côté, j’ai décidé de débuter une formation de graphiste dans les années 2000. Très rapidement, mon activité de graphiste a décollé. J’ai donc progressivement abandonné le spectacle, le dernier avec lequel j’ai collaboré était en 2012. De plus en plus, j’ai envie de consacrer la majeure partie de mon temps à une activité d’auteure/illustratrice. Unidivers – Vous pensez essayer de faire éditer Au fond du trou en version papier dès la fin du confinement ? Muxx – Après mûre réflexion, je ne pense pas. Je me dis que les choses doivent se faire à un moment T, sinon ça n’a plus vraiment d’intérêt. Ce livre va vivre sa vie de livre virtuel et je verrai bien ce qu’il en advient, surtout que je suis déjà en train de travailler sur un nouveau projet. Je suis entrain de créer et de dessiner un jeu de tarot ! Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien du tout, tout ce que je sais c’est que ça me plaît ! Extrait de l’ouvrage Tuer le temps » écrit et illustré par Muxx en 2011. Unidivers – La plupart de vos créations sont publiées sur Issuu. Pourquoi avoir choisi cette plateforme ? Muxx – J’ai découvert Issuu il y a une dizaine d’années. Dans le graphisme, nous nous inspirons énormément de ce que font les autres et Issuu est un peu comme une plateforme d’influenceurs du graphisme rires ! On y trouve énormément de contenus visuels, c’est une vraie source d’inspirations. En 2011, j’avais déjà publié sur cette plateforme un petit livre de 24 pages qui lui aussi porte un titre qui correspond bien à l’air du temps Le temps à tuer » [à lire ici]. J’avais choisi Issuu parce que cette plateforme offre la possibilité de feuilleter virtuellement des ouvrages et surtout, la version de base est entièrement gratuite pour publier en ligne. Aussi, si jamais je récolte assez de demandes de personnes qui désirent une version papier d’Au fond du trou j’en ai déjà reçu quelques-unes, Issuu offre la possibilité de gérer des ventes en ligne ainsi que des impressions, si l’on s’abonne à la version Premium. Si j’ai assez de retours qui vont dans ce sens, je prendrais éventuellement ce petit abonnement pour pouvoir répondre à des commandes, je verrais bien ! Pour lire Au fond du trou, cliquez ici ! Site de Muxx Instagram de Muxx Linkedin de Muxx Toutes les créations de Muxx sur Issuu ici. LA TROP COURTE VIE D’ÉVARISTE GALOIS LE RIMBAUD DES MATHÉMATIQUES Évariste, roman de François-Henri Désérable, c’est Évariste Galois, passé sur terre comme l’éclair, mort à 20 ans d’un duel au pistolet, aussi stupide qu’incompréhensible, qui priva la communauté des savants du plus grand génie français de l’algèbre un jour du printemps 1832. Un jeune homme aussi bouillonnant en mathématiques qu’en politique et en amour. La vie brève Évariste est un véritable roman que François-Henri Désérable nous sert avec brio. Le jeune homme fut rejeté d’à peu près tout et de tous, institutions et professeurs. L’École Polytechnique n’en voulut pas, laissant indifférents les mathématiciens, maîtres et seigneurs de la prestigieuse école, dépassés sans aucun doute par le génie du jeune homme. Évariste se replia sur l’École Normale, la future Normale Sup’ », qui ne toléra pas, elle, son indiscipline et l’en chassa. Il est vrai qu’ Évariste avait l’insulte facile » écrit François-Henri Désérable. Le garçon était difficile, mais on peut le comprendre à 18 ans, son mémoire, Sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux », disparut fâcheusement par la désinvolture d’un certain Cauchy, membre de l’Académie des Sciences. Évariste dut le réécrire et son travail sera lu, cette fois-là dans l’enthousiasme, par Fourier, secrétaire perpétuel de l’Académie, mort, hélas, avant d’avoir pu le présenter à ses doctes pairs sous la Coupole ! Les 27, 28 et 29 juillet 1830, journées de soulèvement des Trois Glorieuses », enflammeront aussi le républicain Évariste, tout comme ses camarades de l’École Normale, prêts à transformer la fougue de leur jeunesse impétueuse en matière à récits héroïques. » La révolte d’Évariste se terminera à la prison de Sainte-Pélagie, pour injure au Roi. » Il y croisera Alexandre Dumas et Gérard de Nerval, le ténébreux, le veuf, l’inconsolé », ajoutant à sa singulière existence une note d’aventure romanesque. Au même moment, le choléra, ce tueur de la pire espèce », décimera la population parisienne. On n’avait plus tremblé de la sorte depuis la Grande Terreur, entre prairial et thermidor. » Le mal qui s’est vite propagé enverra Évariste vers une maison de santé privée, sur instruction prudente du directeur de Sainte-Pélagie après qu’on eut découvert que la maladie avait aussi franchi les murs de la prison, y faisant parmi les détenus une première victime, les yeux excavés, la langue blanche, pendante, les lèvres tremblotantes, violacées et la peau bleuie. » Entre-temps, Évariste, toujours pris par sa fougue et son génie mathématique, se plongera à nouveau dans son mémoire sur les équations qui sera dans l’histoire de la discipline un événement fondateur des mathématiques modernes. » Il le complétera, en sept pages testamentaires, écrites dans la nuit du 30 au 31 mai dans l’urgence et la fièvre de ses derniers moments de liberté, à la veille de ce duel imbécile qui lui coûtera la vie. C’est par la main d’un gamin de vingt ans que ces feuilles sont arrivées jusqu’à nous, un gamin qui, à vingt ans, avait la grâce au bout du poignet, écrit François-Henri Désérable, ce je ne-sais-quoi qui vous touche à l’improviste et qui vous foudroie, vous laissant pantelant dans la nuit, au petit matin chancelant d’avoir connu tout à la fois l’ivresse et la fureur, l’absolu, le vertige et le salut. La grande fête de l’esprit pendant quelques heures jusqu’au bout de la nuit. » Au petit matin du 31 mai, Évariste Galois sera abattu d’une balle de pistolet dans un duel provoqué par un certain Pescheux, rival amoureux de la trouble et troublante Stéphanie, une jeune fille qui lui fit vivre d’intenses moments d’émotions et une brève étreinte sans lendemain. Un paysan trouvera son corps avec un trou rouge au ventre, comme le Dormeur du Val de Rimbaud, cet autre acteur d’un fulgurant destin. François-Henri Désérable a écrit là, d’une plume qui vous emporte en vingt courts chapitres – vingt comme le nombre d’années d’Évariste ici-bas -, le récit magnifique, mené tambour battant, de la vie, abrégée dans le sang, d’un être d’exception qui a traversé l’existence comme un éclair. Sera-ce la signature et le thème privilégié de ce jeune écrivain qui nous avait déjà donné à lire en 2013 le récit d’autres vie abrégées dans Tu montreras ma tête au peuple ? Évariste, de François-Henri Désérable, Gallimard, collection Folio, 2016, 192 pages, ISBN 978-2-07-079347-1, prix euros. LE COVID 19 SERAIT UN VIRUS MANIPULÉ SELON LUC MONTAGNIER Structure du coronavirus Jeudi 16 avril, le professeur Luc Montagnier, biologiste virologue, co-découvreur du VIH SIDA, prix Nobel de médecine, accrédite l’hypothèse que le nouveau coronavirus covid 19 serait le fruit pourri d’une tentative malheureuse de chercheurs chinois de créer un vaccin contre le VIH. Mise en garde Dans le climat anxiogène et l’incertitude liés à la crise sanitaire que le monde traverse, il convient plus que jamais de garder son sang froid et l’esprit clair. Une certaine distance critique avec les affirmations à contre-courant du Pr. Luc Montagnier parait alors de mise. Pour autant, il serait intellectuellement et médiatiquement inéquitable de taire ses propos. En effet, bien que figure singulière dans le monde de la recherche, voire, pour certains, chercheur fourvoyé, irrationnel et contestable, le Pr Luc Montagnier peut se prévaloir du prix Nobel de Médecine 2008 pour la co-découverte avec Françoise Barré-Sinoussi du VIH à l’origine de l’épidémie de SIDA. D’où la présente mise en perspective de ses propos. Structure du VIH Dans cette période troublée par le coronavirus SARS-CoV-2, les questionnements autour de l’origine du virus déchaînent les passions, notamment sur les réseaux sociaux. Si la très large majorité des scientifiques soutiennent la thèse* de la transmission d’origine animale chauve-souris ou pangolin, quelques-uns formulent l’hypothèse d’une manipulation artificielle par l’homme. Une thèse qui fait fureur dans les milieux de tendance complotiste. En résumé, un laboratoire de haute sécurité Pathogène de classe 4 à Wuhan, spécialisé dans la recherche virologique, aurait laissé s’échapper – volontairement ou accidentellement des failles de sécurité ont été relevées dès 2018 par l’ambassade des États-Unis à Pékin – le Covid 19 – un virus artificiel ou naturel mais modifié. C’est la thèse que Luc Montagnier soutient dans son entretien en date du 16 avril avec le Dr Jean-François Lemoine pour le journal audio quotidien de Pourquoi Docteur. Luc Montagnier Ce virus est sorti du laboratoire parce qu’il a échappé à ses promoteurs, c’est un travail d’apprenti-sorcier ! » Selon Luc Montagnier, le Covid 19 serait une production virale porteuse de séquences du VIH – en lien avec la recherche d’un vaccin contre le SIDA – qui aurait échappé des mains des chercheurs du labo chinois spécialisé de Wuhan. Sur quoi se fonde-t-il pour étayer cette double affirmation ? Avec mon collègue, le biomathématicien Jean-Claude Perez, nous avons regardé de près la description du génome de ce virus à ARN ». Or, le nouveau coronavirus contiendrait des séquences du VIH. Une telle combinaison ne pourrait être produite par la nature, selon les deux scientifiques qui se démarquent ainsi de l’analyse prévalante**. Elle ne saurait être que le produit d’une manipulation humaine Pour insérer une séquence de VIH dans ce génome, il faut des outils moléculaires », explique Montagnier afin de justifier son propos mais sans pour autant désigner précisément quelles séquences seraient le fruit d’une manipulation. D’ailleurs, des chercheurs indiens avaient déjà tenté de publier les résultats d’analyses montrant que ce génome abritait des séquences d’un autre virus qui est… le VIH, le virus du SIDA, mais ils ont été obligés de se rétracter, les pressions étaient trop fortes ! » Bon, mais après ? L’analyse et la réponse du Pr Montagnier sont ni chair ni poisson la nature n’admet pas n’importe quelle construction moléculaire, elle élimine ces corps étrangers […] même si on ne fait rien, les choses vont s’arranger, mais après beaucoup de morts… » Une perspective qu’à demi rassurante… Aussi Luc Montagnier propose-t-il une solution à ses yeux prometteuse grâce à des ondes interférentes, on pourrait éliminer ces séquences ». In fine, il balaie d’un revers de manche la suspicion de complotisme à son égard De toute façon, la vérité finit toujours par éclater, c’est au gouvernement chinois de prendre ses responsabilités. » Si tant est qu’une fuite ait eu lieu à partir du labo de Wuhan, connaissant la culture de la désinformation, de la manipulation et d’orgueil de soi de l’Etat communiste chinois sans parler des dommages et intérêts colossaux induits, ce n’est pas gagné… Reste qu’on est loin du consensus scientifique. D’autant que le complot est dans le complot, et réciproquement… aurait pu conclure Pierre Dac. Notes * Un article scientifique, publié le 17 mars 2020, bat en brèche l’idée d’une manipulation par un laboratoire. Dans cette étude, les chercheurs examinent ce qui peut être déduit de l’origine du coronavirus SARS-CoV-2, à partir d’une analyse comparative des données génomiques. Ils décrivent les caractéristiques notables de son génome et discutent des scénarios par lesquels elles auraient pu se produire. Leurs analyses montrent que le SARS-CoV-2 n’est pas une construction de laboratoire ou un virus délibérément manipulé. The proximal origin of SARS-CoV-2, Kristian G. Andersen, Andrew Rambaut, W. Ian Lipkin, Edward C. Holmes & Robert F. Garry. Nature Medicine 2020 ** RENNES. EPICERIES SOCIALES ET DISTRIBUTION ALIMENTAIRE L’aide alimentaire permet aux personnes les plus démunies d’accéder à des denrées à très faible coût, voire gratuitement. Elle constitue souvent une première étape dans un parcours d’insertion sociale. Elle est mise en œuvre par le secteur associatif et par les CCAS. Coronavirus fonctionnement des services Quels dispositifs sont proposés aux personnes sans-abri à Rennes? Le site du SIAO est mis à jour quotidiennement et regorge d’information, notamment sur les lieux ouverts hébergement, aide alimentaire, services, … Le restaurant social Leperdit du CCAS est ouvert du lundi au samedi, sur les horaires habituels 8h45 13h, 8h45 12h le samedi. Il propose aux sans abri des plat à emporter, l’infirmière du point santé est également présente sauf le vendredi. Comment bénéficier d’une aide alimentaire ? Des associations caritatives s’organisent pour livrer des colis alimentaires au domicile des personnes en difficultés Secours populaire du lundi au vendredi 02 99 53 31 41 contact Coeurs résistants Le CCAS peut aussi faire le lien 02 23 62 20 50. Des distribution de colis se font auprès des Restos du coeur, de la Croix-Rouge, des Restos bus et au p’tit Blosneur. Pour les adresses et horaires, cliquer sur la carte ci-dessous Pour qui ? Comment ? L’accueil est réservé aux personnes sur critères de ressources On n’y accède pas directement. On passe le plus souvent par les CCAS ou les CDAS. L’accès est le plus fréquemment limité dans le temps de 3 à 6 mois, renouvelables. Sur le territoire de Rennes et de Rennes Métropole, l’aide alimentaire prend différentes formes distribution de colis alimentaires, distribution accompagnée distribution en épicerie sociale Dans tous les cas, les denrées sont adaptées à la composition familiale et les personnes ont le libre choix dans les produits proposées. Où trouver une épicerie solidaire ou de l’aide alimentaire UN FINISTÉRIEN LANCE UNE PLATEFORME SOLIDAIRE DE MISE EN RELATION PROFESSIONNELLE ET BÉNÉVOLE La plateforme était mise en ligne il y a une semaine par un développeur web de Ploudalmezeau. Son objectif centraliser la myriade de propositions de travailleurs ou de bénévoles souhaitant apporter leur aide en ces temps difficiles de confinement et de lutte contre la propagation du Covid-19. Pour son créateur, Aurélien Julé, c’est une façon de participer à sa mesure à l’effort de solidarité généralisé. Il existe des plateformes par domaine, juste le médical par exemple, même des plateformes par ville, pourquoi ne pas tout référencer au même endroit ? ». C’est de ce questionnement qu’est parti Aurélien Julé, développeur web indépendant de 28 ans et résidant à Ploudalmézeau dans le Finistère, pour élaborer la plateforme Je voyais pas mal de monde qui proposait son aide sur des groupes Facebook, mais c’est un peu comme des bouteilles à la mer », déplore-t-il. Centralisatrice, a pour but la mise en relation directe et gratuite des travailleurs et bénévoles avec les structures actuellement dans le besoin, tous domaines confondus et partout en France. Il existe une plateforme du gouvernement qui permet aux particuliers de se référencer pour venir en aide à d’autres particuliers. Mon objectif était plutôt de servir de relais aux particuliers qui souhaiteraient venir en aide à des associations ou des structures professionnelles. Par exemple, quelqu’un qui aurait exercé dans le domaine médical et qui est aujourd’hui sans activité pourrait y proposer ses services ». Mais, à l’inverse, la plateforme étant libre d’utilisation, elle s’ouvre aussi à des associations ou autres structures qui pourraient proposer leurs services. Pour le moment, six domaines professionnels apparaissent sur le site agricole, associatif, commercial, médical, transport et socio-éducatif. Aurélien réfléchit aussi à ajouter au besoin de nouvelles catégories, une dédiée à l’impression 3D par exemple. Encore en cours de construction, mais complètement fonctionnelle, la plateforme était lancée la semaine dernière. Je ne voulais pas attendre des semaines pour sortir un site parfait, dès que ça marchait, je l’ai lancé », explique son créateur. Et pour cause, dès la première semaine il observe des recherches régulières effectuées sur le site, quand bien même le nombre d’annonces est encore réduit. Signe qu’il y a effectivement une demande à satisfaire. Très simple d’utilisation, il suffit de se créer un profil pour publier une annonce ou contacter un annonceur. La messagerie de la plateforme sert ensuite à établir un premier contact. Aucune donnée sensible n’est demandée et le service est entièrement gratuit. J’espère juste que ça va servir », conclut Aurélien. Quant à l’après-confinement, il n’exclut pas de laisser la plateforme ouverte, si elle continue de présenter un intérêt pour les gens ». LA GRANDE TERREUR RACONTÉE PAR FRANÇOIS-HENRI DÉSÉRABLE Voilà une vision plurielle ou kaléidoscopique de la période révolutionnaire de la Grande Terreur dans un texte qui nous donne à voir quelques personnages, les uns emblématiques, les autres peu ou moins connus, victimes ou exécuteurs de cette période sanglante où la guillotine, élevée au rang d’institution, a fait tomber un nombre vertigineux de têtes Deux mille neuf cent dix-huit, dont mille trois cent soixante-seize en l’espace d’un mois et demi, entre la Loi de Prairial et le neuf Thermidor ». Le vertueux » Robespierre, le froid Saint-Just, l’accusateur public et impitoyable Fouquier-Tinville, Marat, l’ami du peuple », et bien d’autres, furent ces bourreaux qui en massacrant leur propres frères d’armes, en plus de tous ceux qui affichaient et disaient innocemment ou imprudemment leur différence, ont plongé la Révolution française dans un atroce bain rouge sang, dévoyant le beau projet politique de liberté, d’égalité et de fraternité. D’aucuns ont stoïquement vécu leur embastillement et leur mise à mort, d’autres ne l’ont pas accepté et se sont révoltés, mais tous ont terminé leur vie sous la lame du rasoir national ». Ce sont ces révoltés-là, et ces pauvres et innocentes victimes, que le romancier François-Henri Désérable nous montre dans leurs derniers moments et leurs dernières paroles dans dix courts récits, variés et brillants, sobrement et superbement écrits. Des récits qui font revivre le geste meurtrier de Charlotte Corday, arrivée de Caen pour tuer Marat qui pervertissait la France par ses écrits », le dernier et fameux banquet à la Conciergerie des Girondins, coupables de rien, fors leur opposition à la Montagne, il n’en fallait pas plus pour connaître les honneurs de l’acier », la colère de Danton dont la voix de stentor ne pouvait plus porter que dans l’enceinte d’un simulacre de tribunal Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine », lancera-t-il au bourreau sur l’échafaud. Les poètes et les savants n’échapperont pas à l’horrible et meurtrière sentence d’une cour expéditive. Lavoisier ira à l’échafaud, La République n’a pas besoin de savant ni de chimiste ! » aurait asséné le juge, cet abruti de Coffinhal , tout comme le doux et lyrique poète André Chénier. Tous victimes de la folie d’une justice révolutionnaire qui était révolutionnaire avant d’être justice ». Tous accueillant avec dignité leur macabre sort et bravant la mort avec autant de courage » la meurtrière de Marat, sous la pluie – dans les cieux, les anges pleuraient » -, un sourire aux lèvres, Vergniaud et ses dix-neuf amis girondins chantant à pleins poumons La Marseillaise juste avant que la lame du bourreau en chef de la Terreur, Charles-Henri Sanson, ne les réduise au silence, Marie-Antoinette enfin, ravagée de douleur de ne pouvoir une ultime fois embrasser ses enfants, mais gardant ce visage impassible, nimbé d’une aura divine, digne jusqu’à l’échafaud ». Pour clore le funèbre tableau, l’implacable exécuteur Robespierre, encerclé par ses ennemis dans l’Hôtel de Ville de Paris, tentera de se suicider, sans succès. L’échafaud l’achèvera, lui aussi Le couperet tomba. Et le rideau de cette grande pièce qu’avait été la Révolution tomba avec lui.» Après ce brillant récit qui nous restitue avec puissance et empathie cette période révolutionnaire ivre de sang, de violence et de mort, François-Henri Désérable a récidivé en nous servant peu après un magnifique Evariste, récit de la vie brève, fulgurante et tragique du mathématicien français Evariste Galois. Notre jeune romancier, à l’image de son congénère Éric Vuillard, a bien du talent pour faire revivre notre Histoire, l’Histoire qui s’écrit avec une grande Hache » comme le disait Georges Perec. Tu montreras ma tête au peuple de François-Henri Désérable, Gallimard, collection Folio plus classiques, 288 pages, 2016 édition originale parue en 2013 – collection Blanche, ISBN 978-2-07-046917-8, prix euros. Feuilleter le livre ici. Prix Amic de l’académie française 2013 Prix Jeand’heurs du roman historique 2013 Prix de la vocation Marcel Bleustein-Blanchet 2013 LA MAISON INDIGÈNE DE CLARO QUAND L’ENCRE SE MÊLE AU SANG 1930 fut une date clé dans l’histoire de l’Algérie française, marquée d’une pierre blanche, tant la célébration du centenaire de la conquête de l’Algérie mobilisa nombre d’architectes, dont Léon Claro, le grand-père de l’auteur, pur produit de cette terre car né à Oran, territoire hispanique s’il en fût, de souche minorquine — comme Albert Camus. Alger s’enorgueillit alors de belles architectures, comme cet ensemble d’immeubles construit pour honorer les rescapés estropiés de la Grande Guerre, le Foyer ses Mutilés, ou l’imposant bâtiment du Gouvernement Général au balcon duquel De Gaulle lancera, le 13 mai 1958, à l’adresse de la foule massée au Forum, son fameux/fumeux Je vous ai compris » ; et à ses pieds la Salle Pierre Bordes à l’audacieuse coupole qui abrita tant de spectacles ; ou encore ce Foyer Civique que Belmondo, le papa de Bebel, orna de splendides bas-reliefs. Tout cela retient l’attention de Claro qui échafaude à son tour, à grands traits d’encre, un monument commémoratif. Cette maison indigène », bâtie à l’entrée basse de la Casbah, pur pastiche d’art mauresque, est corps et âme de ce livre, véritable matrice où cet enfant ingrat, de prime abord si étranger à ses racines familiales, va pouvoir finalement, par l’écriture, remonter le temps, se découvrir et se redécouvrir, en une superbe métaphore l’encre en lui se mêle au sang. Et d’emblée cette définition de la maison indigène une matrice. Une page vierge dressée à la verticale, en attente d’une encre empathique, capable de mettre en branle un destin. Voilà qui ouvre à la quête, à l’enquête. Tout débute par le message anodin d’un ami qui lui signale l’un des tout premiers articles rédigés en 1933 par Albert Camus visitant et décrivant la Maison indigène » titre de l’article, qu’on retrouvera dans l’édition des Carnets tome 2 par un certain Claro, et qui feint de croire que cet écrivain à peine quinquagénaire est aussi bâtisseur au temps de la Colonie. Ainsi l’auteur découvre-t-il, incidemment, qu’il est le petit-fils d’un illustre architecte qu’il avait remisé au fond de sa mémoire, et qui soudain, comme Le miroir qui revient de Robbe-Grillet, remonte à la surface de sa conscience. Par petits chapitres qui sont comme les séquences — les rapports — d’une investigation fragmentaire, désordonnée ou turbulente qui débouchera, forcément, sous la double invocation d’Albert Camus et de Jean Sénac, sur la figure du père père absent, père inconnu, père méconnu. Comme dans ces maisons arabes, au sortir d’un couloir qui chasse sa pénombre dans une longue fuite de bleu, on s’arrête surpris par une brusque tombée de lumière, tous sentiments et pensées bloqués, dans une subite communion, heureuse puisqu’elle ne se doute point qu’elle l’est, ainsi au sortir de moi-même j’entrevis un jour la paix et la lumière. Cette évocation de la Maison mauresque par Camus est probablement la clé qui ouvrira la serrure de la chambre du père. Ce texte fondateur, que Claro juge comme l’acte de naissance du futur prix Nobel, est ici, disons, le révulsif qui va conduire le narrateur de l’ombre et de l’oubli à la lumière — la vérité —, dans une sorte de pâmoison, tous les sens en arrêt, en un long thrène à la mémoire du géniteur, pour finir par cette équation lumineuse Les caveaux sont aussi des maisons ». Ici, tous les morts sont convoqués en longue liste, de Camus à Robles, de Le Corbusier à Visconti, de Mastroianni à Meursault, de Brahim à Maisonseul un patronyme de circonstance, et à la cousine Anne, précieuse informatrice, pour retrouver le gîte. Ordonner le puzzle. Voir Son visage tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change. Mais que de pas en avant, de sauts en arrière, que d’hésitations et de doutes, que de trébuchements, d’équivoques ou d’impasses, pour renouer les fils — le fils — et sortir du labyrinthe algérien ». Car ce livre est, avant tout, l’histoire d’une délivrance — un accouchement ? —, en tout cas d’une catharsis forcément douloureuse, car l’inquiétude, selon le terme camusien, flotte sous la coupole de l’entrée », débouchant forcément, après le long couloir de la maison, la sqiffa écrit l’auteur, sur la clarté d’un patio, le babil d’une fontaine et l’ombre bienfaisante des murs. Oui, tout au bout de la caverne surgit la floraison de lumière ». Chritophe Claro par Georges Seguin Okki — Travail personnel, CC BY-SA Claro va, pour ce faire, frapper à toutes les portes, dans le périple des trois villes Paris-Alger-Marseille — le cours Belsunce et l’Alcazar, grouillant de preuves vitales, ne sont que l’image inversée de la Casbah et de ces portes claquantes où suffit la cheville ardente d’un regard » Pierre Jean Jouve. L’Arabe est là, mais innommé », comme la victime de Meursault, Arabe anonyme » même au générique du film que Visconti tira de L’Étranger. Mais Claro le perspicace finit par dévoiler son visage, le convoquer et le nommer, ce qui est toujours la façon génésiaque de faire accéder à l’existence. Jetant un long regard sur la colonisation, d’une certaine façon célébrée ou exaltée par Léon Claro et sa bâtisse commémorative, l’auteur, avec rigueur et honnêteté — ces deux vertus qui ont fait le prix de ses chroniques littéraires — sait voir la part d’ombre et la part de lumière. Ici le bougnoul » — cette injure lui collera à la peau, lui qui, avec sa tête d’Espagnol ou de Juif, fut parfois pris pour un Arabe —, là le pied-noir », victime du même rejet — et il rappellera judicieusement son ignominieuse éjection par le maire de Marseille foutez-les-moi tous à la porte ! Étranger est le maître mot de ce livre, placé sous l’invocation de saint Albert Camus, alpha et oméga de ce magnifique et saignant, dramatique et troublant poème qu’est le récit de Claro. Et s’il est un adjectif pour le qualifier, c’est bien authentique. Au sens où l’entendait l’existentialisme. Récit authentique et vrai, et pour cela touchant, émouvant, bouleversant. Au demeurant, tout être issu de cette terre algérienne saura s’y reconnaître, et en sera, pour cela, reconnaissant à Claro. Les parenthèses jouent un grand rôle dans ce récit ce sont les moments de retour sur soi de l’auteur il enlève un moment ses lunettes d’enquêteur et regarde en lui-même, passant de la passion à la compassion, de la relation à la confession Enfant, je ne comprenais pas. Je comprenais que mon grand-père était pied-noir — l’était encore ? Je comprenais que mon père avait été pied-noir — ne l’était plus ? Mais je ne comprenais pas ce qu’était un pied-noir, puisqu’on ne me l’expliquait pas, ou alors on me l’avait expliqué, et je n’avais pas compris… Cette interrogation sur l’identité se double d’une réflexion sur l’appartenance. Convoquant Nikos Kazantzákis et Alexis Zorba, il sait voir tout ce que de monstrueux a pu avoir la réflexion d’un premier ministre français, lors de l’attentat de la rue Copernic, séparant le bon grain de l’ivraie et, d’entre les victimes, les innocents » Mais pourquoi ressemblais-je à un Arabe alors que je n’étais pas Arabe, or je ne l’étais pas puisque mon grand-père était Français ! Je trouvais ça injuste. Un peu comme Zorba qui ne comprend pas pourquoi on l’embarque avec des Juifs. Je n’ai rien fait ! » s’exclame-t-il, sans entendre l’abomination nichée au cœur de son cri. Par une telle réflexion, Claro mérite plus que de l’estime, une immense embrassade. Et nous voilà au cœur de la quête la tendresse, l’affection, l’amour. La soif d’absolu de Camus, de Sénac, d’Henri Claro, le père. Aux dernières pages vient enfin l’hommage Je veux bien enterrer mon père et toucher d’une main tiède le bois de son cercueil, un geste que j’ai refusé de faire, laissant ma mère et mes sœurs et ce qu’il restait de la famille se rendre à l’enterrement tandis que je demeurais seul, dans une chambre, avec pour seule compagnie une ancienne lâcheté devenue distance, sans oser m’avouer d’où me venait cette peur du père mort, sans comprendre qu’elle glaçait bouleversait reniait modifiait réinventait provoquait moquait appelait défiait plaignait sciait supposait giflait caressait amusait repoussait convoquait éloignait effaçait gommait teignait repeignait façonnait négligeait piétinait réprimait choyait reconnaissait définissait bousculait impressionnait niait louait provoquait questionnait ignorait savait connaissait reconnaissait exigeait en moi le fils vivant — et que tombent ses murs de pères et de briques si je ne fus pas bien aimé. Oui, l’amour enfin entre ces murs dont le prince est un enfant. N’achève-t-il pas ses remerciements par cet ultime coup de chapeau ? et enfin à Marion, mon autre origine. La compagne de ses jours est, de fait, la dédicataire de ce livre qui n’est, pour tout dire, qu’un boisseau de tendresse. CLARO, La maison indigène, Actes Sud, mars 2020, 182 pages. 19,50 €. Lire un extrait ici. RENNES D’HIER AUJOURD’HUI L’IMPRIMERIE OBERTHÜR L'usine vue du ciel en 1962. Photographie Heurtier. Rennes d’hier, aujourd’hui l’imprimerie de la famille Oberthür. Le paysage urbain de la capitale bretonne évolue sans cesse. Coup de projecteur sur l’ancienne imprimerie Oberthür, bien connue pour ses almanachs postaux. Photo Anonyme, 1901. L’ère de la vapeur et du charbon Construite par la famille alsacienne Oberthür, fraîchement arrivée à Rennes, l’imprimerie familiale ouvre ses portes en 1852. Au tout début du Second Empire, Napoléon III s’autoproclame empereur des Français. Ce dernier associé de ses gouvernements successifs développe l’économie du pays en s’appuyant sur les innovations de l’époque. En effet, le XIXe est un siècle de progrès technique. L’Europe est le siège de mutations rapides dans le domaine industriel métallurgie et énergétique extraction du charbon, machine à vapeur, chemin de fer. Ces nouvelles technologies ont un impact direct sur les conditions de vie des habitants. La population ouvrière augmente, les conditions de vie s’améliorent doucement, l’éducation se développe et entraîne avec elle une meilleure alphabétisation des foyers. La loi Guizot, promulguée en 1833 précurseur de la loi Jules Ferry, en est un exemple, en organisant et structurant un meilleur enseignement primaire et supérieur. La diffusion des écrits est, de fait, une évidence. Ainsi, loin de l’industrialisation massive de sa voisine Nantes, Rennes voit naître plusieurs petites imprimeries. Au fil des époques et des agrandissements de la structure, les architectes de l’usine sont au nombre de trois Martenot 1828-1906, connu pour ses halles rennaises, place des Lices, Jobbé-Duval 1846-1929, gendre de l’imprimeur Oberthür et Coüasnon 1868-1941. Anonyme. L’almanach illustré une réussite familiale En 1854, François-Charles Oberthür a une idée nouvelle illustrer de gravures les annuels calendriers de la poste. Cette édition enrichie de l’Almanach annuel postal classique fait fureur à l’époque. Les almanachs sont sertis d’imagerie populaire, une forme d’art graphique qui naît en Bretagne dans la deuxième moitié du XIXe. Ces images pieuses ou moralisatrices ont autant une fonction de transmission de valeurs que de décoration, car l’almanach est souvent accroché au mur de la pièce commune, à côté de la photo de famille pour les familles les plus riches. Il est à son échelle un petit vecteur de connaissances. Ce calendrier devient progressivement un objet témoin de la société française entre le XIXe et le XXe siècle. L’almanach du facteur repose sur deux techniques d’impression typographique pour les textes et lithographique pour les images. La typographie repose sur un procédé très simple les lettres sont gravées sur une surface, assemblées afin de former des mots puis trempées dans l’encre. L’impression se fait par pression de l’encore sur le papier. C’est la technique la plus classique et la plus connue d’impression. La lithographie à ne pas confondre avec la lithogravure repose sur un principe de répulsion entre l’eau et une encre grasse les dessins ou tracés sont faits sur une pierre calcaire puis imprimés de façon limitée sur le papier. Calendrier Oberthur de 1854 À Rennes, le chemin de fer est mis en place en 1857 et permet une grande diffusion des almanachs aussi bien à l’échelle nationale que dans la campagne bretonne en effet, le train traverse Rennes, reliant Paris à Brest. L’imprimerie Oberthür obtient progressivement le monopole de production des almanachs sur la France entière en 1860. Dix ans plus tard, en 1870, la concurrence arrive en grande pompe sur le marché des almanachs. La famille Oberthür reste leader de la production, mais perd le monopole. Afin de rester suffisamment compétitive, l’entreprise élargit son offre impression d’agendas, d’annuaires téléphoniques, preuve d’une démocratisation des lignes téléphoniques dans les foyers les plus riches, mais aussi de manuels scolaires. Là encore, témoignage d’un essor de l’éducation dans la société française. Ces produits phares font, sans aucun doute, le succès de l’imprimerie. L’usine est dirigée par une structure familiale très forte François-Charles Oberthür s’associe avec son fils en 1865 afin de gérer l’imprimerie et une politique sociale paternaliste active, instaurant ainsi un socle de valeurs communes aux ouvriers. François-Charles ouvre notamment une école d’apprentissage qui forme les ouvriers à l’imprimerie. Une partie du personnel est embauché dès le départ sur une maîtrise de l’écriture pour le texte et de l’art pour les gravures et illustrations faisant ainsi des imprimeurs, une certaine élite ouvrière. L’industrialisation et la réussite économique de l’imprimerie transforment le paysage du quartier rennais où elle se trouve. Les salariés les plus riches se font construire une maison individuelle dans ce que l’on nomme aujourd’hui le quartier Jeanne d’Arc, non loin de l’usine, favorisant la croissance urbaine de la ville. L’imprimerie en 1944. Photo Joseph Thouault Le déclin Si en 1940, elle tire des billets de banque pour la Banque de France et connaît un bel essor, l’usine familiale est vendue en 1960. Quelques années plus tard, le chiffre d’affaires baisse drastiquement. L’usine est définitivement liquidée en 1983 à la suite d’importantes crises financières, mettant 950 ouvriers au chômage. Le syndicat CGT décide alors d’occuper l’usine, en contestation. Le maire de Rennes Edmond Hervé demande à la CGT de cesser l’occupation des lieux. Fin décembre 1983, le syndicat accepte de se retirer de l’usine en échange d’engagements clairs de la part de la municipalité sur la prise en charge des ouvriers licenciés. L’entreprise Oberthür renaît alors, divisée en trois sociétés Imprimerie Oberthür, Oberthür fiduciaire et les Éditions Oberthür. La dernière se relance à Cesson-Sévigné avec 60 salariés. En 1997, le nouveau directeur commercial Christophe Rault diversifie encore plus l’offre de la société, faisant ce qu’est aujourd’hui Oberthür l’incontournable des fournitures de la rentrée scolaire. Le temps où l’usine était en périphérie de la ville semble bien loin. Rachetée par la ville de Rennes, l’usine accueille ensuite des ateliers et bureaux. En 2015, Olivier Legris et son entreprise GHO Vannest rachète à la ville de Rennes les 5 200 m2 de l’usine. Après plusieurs années de travaux, l’usine Oberthür est inaugurée de nouveau en 2018. Les presses d’impressions ont fait place à de nombreux bureaux. Aujourd’hui, les murs de l’usine abritent entre autres l’ICG Business School, la crèche Les Zouzous rennais, le restaurant Le Panier vert, divers cabinets médicaux et différents bureaux administratifs, transformant cet espace en complexe administratif dynamique. Le parc Oberthür Le parc Oberthür jouxte l’usine rennaise. Aujourd’hui accessible à tous, il n’en a pas toujours été. Le parc est réalisé par les célèbres frères Bühler en 1863 connus pour avoir conçu le parc rennais du Thabor, mais aussi le Parc de la tête d’or à Lyon. Le parc est alors privé lors de l’ouverture de l’imprimerie, réservé à la famille Oberthür. Les fils, Charles et René, sont tous les deux passionnés, le premier des lépidoptères et le second des coléoptères. Le parc permet alors aux garçons d’enrichir leurs collections entomologiques. Ce parc devient une propriété municipale en 1960, cent ans après sa réalisation. Sources Propos d’Éric Morin, dans le Dictionnaire du Patrimoine rennais, éditions Apogée. Toutes les images d’archives sont tirées de la collection du Musée de Bretagne disponible ici. ETHAN FROME D’EDITH WHARTON L’AMOUR IMPOSSIBLE DE DEUX COEURS PURS Edith Wharton, écrivain honoré du Prix Pulitzer pour Le Temps de l’innocence en 1920 et adapté au cinéma par Martin Scorsese en 1993, était une aristocrate new-yorkaise, tôt et mal mariée à un riche banquier de Boston, sensiblement plus âgé qu’elle. Elle fut, essentiellement, un écrivain du texte bref. Son roman Ethan Frome, écrit en 1911, déroge à peine à cette règle tant ce texte, par son style et son intrigue, répond parfaitement à des impératifs majeurs de la nouvelle la concision, la rigueur et la sobriété dans l’émotion. Nous sommes en Nouvelle-Angleterre au XIXe siècle, région rugueuse du nord-est des USA, prise dans les neiges et la glace près de la moitié de l’année. Le romancier Michel Mohrt dira d’Edith Wharton Cette grande dame cosmopolite qui appartenait à l’aristocratie new-yorkaise des quatre cents familles, et qui a peint dans ses textes des gens raffinés et amoraux, citadins fortunés qui n’ont jamais eu à souffrir des rigueurs d’un climat, cette patricienne a su exprimer mieux que personne la subordination de l’homme à une nature hostile, aux éléments, au froid, à la nuit. » Ethan Frome, paysan pauvre, époux malheureux de Zénobie, femme hypocondriaque, acariâtre, sombre et soupçonneuse, voit un jour arriver, une cousine, Mattie Silver, appelée pour aider à la vie domestique. Cette très jeune fille sera progressivement, dans la nuit et l’implacable hiver de la Nouvelle-Angleterre, la lumière d’Ethan Frome, personnage fruste, granitique comme la terre où il vit, taciturne, prisonnier du puritanisme ambiant, mais, intérieurement, d’une profonde sensibilité. Il tombera amoureux de Mattie, jeune fille délicate, joyeuse et tendre mais, comme lui, secrète et désemparée. Où irais-je si je vous quittais ? » lui avoue-t-elle un jour. La liaison n’échappera pas au regard vif, inquisiteur et férocement jaloux de la sèche Zénobie. Dans un final tragique, Ethan et Matt tenteront d’échapper à Zénobie dans un suicide commun, lancés tous les deux sur une luge contre un orme dressé au bas d’un sentier de neige glacée. Mais la mort ne voudra pas d’eux. Ils finiront, destin cruel, le reste de leurs jours, meurtris et invalides, dans une haine et une détresse absolues, sous le regard, et le toit, de Zénobie. Ce court roman, d’une densité et d’une force comparables au chef d’œuvre de Steinbeck Des souris et des hommes, s’achève dans une férocité et une ironie dignes du grand Flaubert et offre un mélange parfait d’âpreté et de cruauté, mais aussi de lyrisme, d’humanité et de tendresse infinie. Ce roman d’un amour impossible, paru dans la très belle traduction de Julie Wolkenstein, est inoubliable. Ethan Frome, d’Edith Wharton, éditions collection de poche, 224 pages. ISBN 978-2-8180-2029-6, prix euros. Edith Wharton sur France Culture Le cheminement intellectuel d’une femme au tournant du siècle, qui s’engage sur le front de la Première Guerre mondiale en France, et qui est à la frontière entre l’Amérique et l’Europe. Grande amie de Paul Bourget et de Henry James, elle entretient avec ce dernier une correspondance abondante, mais dont elle dira qu’elle leur préférait leurs longues conversations. RENNES. OFFREZ DES PETITS DÉJEUNERS SANS SORTIR DE CHEZ VOUS Bonne nouvelle ! Malgré cette période troublée, vous pouvez continuer à faire plaisir à vos proches ou à vous-même en offrant des petits déjeuners livrés à domicile. Grâce à la pétillante Gaëlle Bourc’his, créatrice et gérante depuis plus de 8 mois d’ Allo petit dej Rennes, déguster un copieux petit déjeuner n’a jamais été aussi agréable. Entretien. Unidivers – Bonjour Gaëlle, pourquoi faire appel à vous en cette période de confinement ? Gaëlle Bourc’his- À l’heure actuelle je propose une formule à 25 euros qui comprend une grande brioche, des confitures, des jus d’orange, des viennoiseries et la livraison à domicile. De plus, si on me demande de faire quelques courses pour les gens que je livre, je peux le faire sans aucun souci. Si cela peut contribuer à rassurer et à faire en sorte que les personnes sortent le moins possible de chez elles. En cette période de confinement, la majorité des commandes que je reçois sont principalement pour des anniversaires ou des demandes d’enfants qui sont loin de leurs parents et qui ont eu envie de leur offrir un petit quelque chose pour égayer leur confinement. J’ai aussi reçu quelques commandes de personnes qui voulaient simplement se faire plaisir en famille. Gaëlle Bourc’his, 37 ans, habite à Melesse 35520. Unidivers – Jusqu’où vous déplacez-vous pour livrer des petits-déjeuners ? Gaëlle Bourc’his – En temps normal je livre dans Rennes intramuros et éventuellement dans la première couronne. Mais dans la situation actuelle, afin de faire plaisir à un maximum de confinés, j’ai élargi ma zone de livraison. Comme je suis pas mal sollicitée par des personnes résidant en dehors de Rennes, je n’ai pas vraiment de limite fixe en termes de lieux de livraison. Par exemple, j’ai récemment reçu des demandes de personnes vivant à Châteaugiron à plus de 30 minutes de chez Gaëlle qui habite à Melesse. Je ne suis pas contre le fait de me déplacer aussi loin si je parviens à regrouper 4 ou 5 commandes dans la même zone. C’est certain que je n’irai pas jusqu’à Saint-Malo, mais livrer des petits déjeuners à 25 ou 30 kilomètres de chez moi, je n’y vois pas d’inconvénient si je ne me déplace pas pour une seule livraison. Le fait que je continue à travailler est très bien accueilli. Les gens sont contents de pouvoir continuer à garder du lien par ce biais avec leurs proches, qui, souvent, n’habitent qu’à 10 ou 15 kilomètres de chez eux, mais à qui ils ne peuvent pas rendre visite à cause du confinement. » Gaëlle Bourc’his Unidivers – Quand faut-il commander pour recevoir ou offrir un petit déjeuner ? Gaëlle Bourc’his – En ce moment, pour essayer de respecter au maximum le confinement, j’ai réduit mes jours de livraison au mercredi et au samedi. Après, comme pour la zone de livraison, si j’ai 4 ou 5 personnes qui me demandent un petit-déjeuner pour le lundi matin, je m’arrangerai bien sûr pour honorer leur requête, mais je ne sors pas pour une seule commande afin d’éviter de trop circuler. Même si je suis autorisée à livrer, j’essaie de faire au mieux pour respecter les directives du confinement. Donc en ce moment, je conseille de commander trois ou quatre jours en avance pour être certains de pouvoir recevoir une livraison le mercredi ou le samedi. En temps normal, il est préférable de commander la veille pour le lendemain, dernier délai. Il faut que j’ai le temps de passer la commande auprès de la boulangerie pour les viennoiseries. Page Facebook Allo petit dej Rennes Unidivers – Vous livrez toujours les mêmes produits ? Gaëlle Bourc’his – Oui. Pour les viennoiseries je travaille en partenariat avec la Boulangerie Ange de Saint-Grégoire. Les brioches sont celles des Briochées de Xavier, un pâtissier qui travaille avec des ingrédients biologiques et des produits issus du circuit court et local. Et d’habitude, pour les fleurs, je travaille en collaboration avec le centre commercial de ma ville Melesse. Avant le confinement, je travaillais principalement avec des entreprises en leur livrant des petits-déjeuners pour des réunions ou des goûters. Je proposais également une formule pour les particuliers, mais il s’agissait d’une formule cadeau à offrir pour un anniversaire ou une Saint-Valentin par exemple, composée d’un bouquet de fleurs ou d’une boîte de chocolats. En ce moment, comme je ne peux plus livrer les entreprises, je me consacre uniquement aux particuliers. Mais j’ai temporairement abandonné les fleurs parce que les fleuristes sont actuellement fermés. [Toutes les formules proposées par Allo petit dej Rennes sont à retrouver ici]. Unidivers – Comment est née cette envie de livrer des petits-déjeuners ? Gaëlle Bourc’his – Après avoir suivi une formation à l’école hôtelière, j’ai évolué dans le milieu de la restauration. Lors de mon BAC PRO en apprentissage, je travaillais dans un centre dans lequel des banquiers faisaient régulièrement des pauses goûter les matins ou les après-midis. Des secrétaires de direction m’avaient expliqué que lorsque ce genre de goûters se profilaient, c’était à elles d’aller à la boulangerie. À cette époque, je m’étais dit que ce n’était pas vraiment leur métier et qu’il y avait sûrement quelque chose à faire pour améliorer ceci. Voilà ! rires. Et puis, en plus des entreprises, je trouve très chouette le concept selon lequel il est possible de se faire livrer un petit-déjeuner le matin, sans avoir besoin de sortir de chez soi. Unidivers – Vous gérez seule Allo petit dej Rennes ? Gaëlle Bourc’his – Oui, pour l’instant je travaille toute seule. J’aimerais développer ce service et un jour peut être embaucher un livreur, mais pour l’heure, avant de courir, j’apprends à marcher. Je me laisse le temps de voir comment Allo petit dej va évoluer. C’est vrai qu’il y a certaines périodes où j’aimerais bien être épaulée. Pour le weekend de Pâques par exemple, je proposais une formule avec des grands sujets en chocolat et des brioches, et pendant la journée du dimanche, j’ai eu 15 livraisons à gérer. Pour commander un petit déjeuner à Allo petit dej Rennes, appelez au 06 95 10 89 86. Site Allo petit dej Rennes Pace Facebook Allo petit dej Rennes CONSOMMER LOCAL EN BRETAGNE TOUS VOS COMMERCES DE PROXIMITÉ Le confinement n’a pas qu’un impact sanitaire, mais également un terrible impact économique. Si on imagine bien que les grands groupes vont s’en sortir parfois même avec un chiffre d’affaires en hausse, il est absolument indispensable de soutenir les petits producteurs ainsi que les commerçants de proximité. Mettre en lien producteurs et commerçants avec les consommateurs est donc une étape essentielle. Qu’en est-il dans la région rennaise, en Ille-et-Vilaine et plus globalement en Bretagne ? Roazhon Market Rennes Roazhon Market est un collectif de citoyens de la région rennaise, gourmands, bricoleurs, qui aiment les belles et bonnes choses, surtout celles que l’on trouve près de chez nous. Sur le site, vous trouverez un annuaire de vos commerçants, près de chez vous, auprès de qui vous pouvez acheter, commander ou vous faire livrer tout ce dont vous avez besoin, ce que vous aimez, ce qui vous fait envie, car, en cette période de confinement, solidarité et plaisir doivent pouvoir se conjuguer. Tous les commerces sont bienvenus, gratuitement, commerces alimentaires, mais aussi bureau de tabac, jardinerie …. Commerçants de la région rennaise, répertoriez votre commerce sur notre plateforme. Clients, continuez à faire vos courses dans votre quartier et votre ville, tout en restant chez vous et n’hésitez pas, avec l’accord de votre commerçant, à signaler votre commerce de proximité en précisant les horaires, l’adresse, le mode de paiement et éventuellement le site internet dudit commerce L’annuaire de Roazhon Market Les Amis de la ferme Ille-et-Vilaine Amis de la ferme est situé à PACÉ près de RENNES. Depuis Avril 2007, Amis de la Ferme vous livre notamment les bons produits de l’agriculture locale directement chez vous. Au début de l’aventure, Amis de la Ferme travaillait avec 8 producteurs du coin. Aujourd’hui, ils sont bien plus nombreux 30, 40, 50 producteurs/acteurs locaux…. Nous sélectionnons nos producteurs et partenaires locaux, accompagnons l’agriculture biologique. Nous ne travaillons qu’avec des producteurs et partenaires soucieux de la qualité de leur travail et du respect de leur environnement pratiques culturales, bien-être animal…. Cette offre locale est désormais étoffée par des produits venus d’ailleurs, des produits sélectionnés pour vous. Nous sommes attentifs à la provenance de ces autres produits et nous sélectionnons pour vous certains prestataires en fonction de leur localisation, de leur savoir-faire, de leur éthique aussi. Nous encourageons la livraison groupée livraison en point retrait ou sur votre lieu de travail. Nous travaillons à réduire notre impact environnemental en proposant des livraisons à vélo dans la ville de Rennes. Pas d’abonnement et pas de paniers imposés. Livraison à domicile livraison offerte à partir de 40€ d’achat ou bien en commerce de proximité Pas de montant minimum d’achats et livraison offerte. Amis de la ferme vous livre les mercredis et Jeudis, vos commandes passées sur le site avant lundi matin 12h00. Pour les habitants de Rennes et certaines communes avoisinantes, possibilité de livraison le Samedi. À domicile et en point de dépôt. Les Amis de la Ferme 22, chemin de la Reine Guenièvre 35740 PACE France 06 14 19 38 87 contact[] Manger local en Bretagne Ce site propose aux producteurs locaux bretons de s’inscrire gratuitement et aux particuliers de les consulter gratuitement également. L’objectif, depuis sa création, est de promouvoir le local en Bretagne. Pas de manière agressive, extrémiste ou que-sais-je ! On est plutôt là pour proposer une alternative aux supermarchés et à la bouffe industrielle, mais aussi pour t’aider et t’accompagner dans ce changement de consommation. Steven a créé ce site Internet en 2015, avec la volonté d’aider gratuitement les producteurs dans leur communication web et de permettre au plus grand nombre de trouver des aliments produits près de chez eux. À l’époque, il a créé ça tout seul et aujourd’hui encore, il s’en occupe activement et quotidiennement. Mangeons Local en Bretagne Sa face cachée !?…MAIS !… Rapidement, on a été plusieurs citoyens-bénévoles à se joindre au concept et à donner des coups de mains sur diverses tâches nécessaires à la survie et au développement de Mangeons Local. Genre ? Et bien, on a Philippe qui héberge gratuitement le site, Justine et Marine qui aident à la mise en ligne des fiches producteurs, Rémy et Gwenal qui contactent les producteurs pour les inciter à s’inscrire, Elodie qui fait de la veille et relaie les articles de la presse ayant trait au local, ou encore Véronique qui écrit des articles… Nous faisons cela de manière totalement bénévole et désintéressée. Enfin, pas totalement désintéressée… On a, toutes et tous, un réel intérêt pour manger de bons produits sains, locaux et de saison. Du coup, participer à Mangeons Local nous permet d’être en première ligne dès qu’on découvre une nouvelle pépite locale… et nous permet également de participer activement à diffuser une autre manière de consommer, dont les qualités et avantages ne sont plus à démontrer. Site Mangeons Local BZH Page Facebook Chaîne Youtube Plateforme conçue par la Région Bretagne Fruits et légumes de saison, viandes, produits laitiers, produits de la mer et d’eau douce, boissons, miel, pains et pâtisseries… Toute une sélection de produits disponibles à la livraison à domicile, en magasin de proximité ou via le retrait en drive dès maintenant dans le respect des règles sanitaires et de la vente directe pour les produits de la pêche ! Pour accompagner les acteurs du bien-manger partout en Bretagne dans ce moment si particulier du confinement, la Région lance pour vous, et avec vous, une plateforme solidaire afin de favoriser le lien entre producteurs et consommateurs. Soyons solidaires et acteurs de notre territoire, consommons local et de saison ! Loïg Chesnais-Girard Président de la Région Bretagne L’annuaire des drive-fermiers toute la France Un drive de produits fermiers est un système proposant la vente sur internet de produits locaux, fermiers, artisanaux et de saison issus des producteurs d’un même territoire. Réalisées sur internet, les commandes sont préparées à l’avance et mises à disposition du client au lieu, jour et créneau horaire convenus sur la commande. Le terme drive » suggère nécessairement que le service a été organisé pour proposer le chargement de la commande dans le coffre de la voiture zone de stationnement et de chargement, sauf avis contraire du client. a dû se pencher plus en détails sur cette définition afin de définir les critères précis et stricts bien que nécessairement contestables servant de référentiel à la publication de nouveaux drive » sur la carte de Ces définitions n’ont pas de caractère officiel et peuvent être débattues ou enrichies avec les acteurs qui concourent à leur développement. C’est la somme des initiatives isolées et en réseaux que recense sur sa carte et son moteur de recherche. C’est aussi grâce aux pratiques collaboratives de consommateurs ou de producteurs nous signalant l’existence de drive de produits fermiers existants et non répertoriés, que propose une grande exhaustivité sur sa carte de France. Les bons d’achat pour soutenir les commerçants de votre ville France Afin de soutenir vos commerces de proximité, une initiative pour acheter en ligne des bons d’achats à dépenser après le confinement, de la librairie au magasin de prêt-à-porter en passant par les magasins de déco, toutes les boutiques indépendantes sont bienvenues dans cet annuaire qui couvre toute la France et qui a, actuellement, plus d’une vingtaine de boutiques rennaises inscrites. Le site prend, auprès des commerçants, une commission de 3% afin de faire fonctionner le site. Recevez de la trésorerie immédiatement pour faire face à la crise du coronavirus Depuis 2017, notre mission avec est de mettre en valeur les commerces de proximité sur internet. À l’instar de nombreuses initiatives européennes, comme celle de Fribourg en Suisse, nous avons décidé de lancer ce site pour aider les petits commerçants et artisans locaux à surmonter cette crise inédite. Nous proposons aux habitants de vous soutenir en achetant vos produits ou services sous forme de bons d’achat, utilisables dès votre réouverture et jusqu’au 31 décembre 2020. Site soutien aux commerçants et artisans Retrouvez notre article sur les producteurs fermiers de la région rennaise ici. 1...103104105...391Page 104 sur 391 Règles du forum CHARTE & FAQ des forums SWU • Rappel les spoilers et rumeurs sur les prochains films et sur les séries sont interdits dans ce forum. Répondre en citant le message Et voilà un nouveau chapitre ! Malheureusement, vous l'aurez remarqué, le rythme de publication est assez irrégulier en ce moment en raison d'une période très chargée, et ça ne s'arrangera pas à ce niveau avant début mai... Je vais quand même essayer de garder un rythme d'un chapitre toutes les deux semaines ! >Chapitre suivant>>Chapitre 45Le regard inquiet du messager présageait du pire. Anthara sentit son cœur s’accélérer tandis qu’elle s’approchait de l’homme, un lieutenant impérial dont le teint avait viré au gris, sans doute sous l’effet du stress. — Le Grand Amiral Thrawn est en réunion avec le reste de l’état-major, lui apprit-elle en parlant à voix basse. Il a proscrit toute interruption. — Je ne serais pas venu sans raisons valables, Capitaine, justifia le lieutenant en présentant une clé de données. J’ai avec moi un message urgent de catégorie Écarlate Suprême qui a été transmis au major Alstor par les Renseignements. Le major l’estime suffisamment important pour être remis dans les plus brefs délais au Grand Amiral, en dépit des consignes qu’il a pu donner. C’était un récit plausible, jugea Anthara. Alstor, le responsable des communications, était le genre d’hommes qu’elle appréciait taiseux mais efficace, pas le genre à vouloir faire parler de lui pour un rien. Un autre officier se serait déplacé en personne pour faire valoir son importance, mais lui avait préféré dépêcher un de ses assistants pour continuer la supervision de son équipe. Toutefois, le lieutenant n’était pas habilité à entrer dans le saint des saints – la salle de réunion du Guardian. Anthara tendit la main. — Confiez-moi ce message, ordonna-t-elle. Je vais le remettre immédiatement au Grand Amiral. L’homme hésita. — Je suis son aide de camp et sa subordonnée directe, rappela-t-elle d’une voix plus froide. Donnez-le-moi. Le lieutenant sembla, l’espace de quelques instants, prêt à désobéir à cet ordre direct, mais il se ravisa et lui confia le petit cylindre métallique. Puis il salua, attendit qu’Anthara lui donne congé d’un signe de tête et repartit en direction du centre des communications. La capitaine baissa alors les yeux sur l’objet qu’elle avait en main. Quelle catastrophe annonce-t-il encore… ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. Réempruntant la porte encadrée par deux stormtroopers par laquelle elle était sortie quelques instants plus tôt, Anthara traversa le couloir menant à la salle de conférences où s’entretenaient les officiers de la Fédération Impériale et de la Nouvelle République. Lorsqu’elle y entra, la pièce était plongée dans l’obscurité, illuminée seulement par une projection holographique, ce qui n’était pas le cas lorsqu’elle était sortie. Elle n’eut aucun de mal à deviner de quoi il était question, même sans avoir entendu les dernières minutes de la discussion. Sur cette carte stellaire, les étoiles étaient disposées de façon particulièrement dense… Et les quelques noms qu’elle aperçut n’étaient pas hapiens, ce qui ne laissait que peu d’options sur leur origine. Assis côte à côte, le Grand Amiral Thrawn et son homologue néo-républicain, l’Amiral de la Flotte Gial Ackbar, commentaient la vue détaillée du Noyau Profond qu’ils avaient sous les yeux. — …difficulté est là, déclara le MonCal de sa voix râpeuse. Vos cartes sont extrêmement précieuses, mais elles datent d’au moins dix ans. Une goutte d’eau dans le grand océan du temps… Mais nous parlons d’une région galactique d’une extrême instabilité. — Vous avez raison, confirma Thrawn. Plusieurs passages ont pu effectivement s’effondrer. Il faudra procéder à des reconnaissances avant de les emprunter, et s’assurer, pour l’accès menant à Byss, que les amplificateurs de voies hyperspatiales sont toujours opérationnels. — La logique militaire voudrait qu’ils aient été désactivés pour isoler au mieux la capitale de l’Empereur d’éventuels attaquants. — D’après les rapports dont j’ai eu connaissance, cela a effectivement été le cas pendant plusieurs années. Mais l’Empereur a désormais déployé une armée dans plusieurs secteurs galactiques. Il a besoin de liaisons logistiques sûres avec le reste des mondes sous son contrôle s’il veut pouvoir les contrôler efficacement. Nous pouvons supposer que la piste de Byss, au moins, demeure ouverte, à grands renforts de ces amplificateurs… Qui sont sans doute férocement protégés, bien sûr. Et il en va sans doute de même pour la voie reliant Byss à Kalist, qui est encore moins praticable. — Faire passer notre flotte pourrait donc se révéler impossible… — Mais nous pourrions créer notre propre voie, suggéra le Grand Amiral. Ou, en tout cas, la recréer. Il fit un geste, et un fil écarlate se déploya sur la carte entre le Noyau et les Confins Ouest, traversant le Noyau Profond de part en part. — Une prolongation de la piste de Byss ? questionna Ackbar. — Mieux encore. La voie que vous voyez là part de Loedorvia et aboutit sur Coruscant en passant par Abanol, qui se trouve dans le même secteur que Byss. — L’Empereur doit connaître cette piste… remarqua un officier néo-républicain. — Oh, c’est certain, répondit Thrawn. La voie dont nous parlons est celle qui a été utilisée par le Général Grievous, dans les derniers jours de la République, pour frapper la capitale. Il n’avait pas besoin de rappeler davantage de détails. Même Anthara, qui n’était pas née à l’époque, avait entendu parler de la bataille de Coruscant… Présentée par la propagande comme la première tentative des Jedi pour se débarrasser du Chancelier Suprême. C’était l’échec de la manœuvre de leur pion, Grievous, qui les avait poussés à recourir à une autre attaque, plus directe – celle qui avait justifié leur élimination. Enfin, c’était le récit qu’elle avait longtemps cru… Et qui était probablement un tissu de mensonges. C’était ni plus ni moins que ce qu’avait dit Poldrei au Grand Amiral Thrawn, lors de leur dernier entretien. Palpatine adore accuser ses ennemis des crimes qui lui-même commet, afin d’en tirer des bénéfices une seconde fois. — D’après les registres, la piste en question a été déclarée effondrée quelques mois après la proclamation de l’Empire. Mais j’ai suffisamment pratiqué l’exploration hyperspatiale pour savoir que ces effondrements » ne sont jamais linéaires. Il serait sans doute possible, à grand renfort d’amplificateurs, de rouvrir cette voie et de nous en servir pour attaquer Byss. Un commandant impérial s’avança légèrement sur son siège. — Pardonnez cette interruption, Amiral, mais je suis sans doute le seul ici à avoir servi dans la Cinquième Armée Sectorielle dans les années qui ont suivi la Guerre des Clones, indiqua-t-il. J’ai vu Byss, et j’ai aussi patrouillé le long des stations de défense des dispositifs amplificateurs. L’endroit était déjà très fortement défendu, et je doute que l’Empereur ait laissé le moindre accès, la moindre faiblesse dans son dispositif défensif. La coupure des dispositifs amplificateurs pourrait par ailleurs piéger notre flotte tout entière dans une position dangereuse. Il s’agit sans doute d’un piège. Il glissa un regard en direction d’Ackbar. — Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que l’Empereur laisse une voie hyperspatiale artificielle sans surveillance pour en tendre un… — C’est exact, concéda le non-humain. Mais il ne vous aura pas échappé que nous avons finalement remporté la bataille d’Endor. — Notre attaque sur Byss ne pourra pas être lancée avant d’avoir fortement affaibli ses forces de défense, trancha Thrawn. Nous allons devoir affaiblir peu à peu les positions de l’Empereur en harcelant ses lignes de front. Comme vous le savez déjà, Amiral Trier, c’est à vous et à l’amiral Nantz qu’il reviendra d’intervenir dans les Confins Ouest pour y fixer des unités de l’ennemi et leur infliger des pertes handicapantes. — Ce sera fait, promit l’officier. — Bien. Après notre départ de Brentaal, la flotte se dispersera pour mener ces raids multiples et forcer notre ennemi à diviser ses propres forces. Il nous faudra agir avec beaucoup de flexibilité. — Tel que nous le connaissons, il ne tardera pas à réagir, enchaîna Ackbar. Il faudra être prêts à tout. Avec un soupir, il fit un geste et la projection disparut. Aussitôt, la lumière revint, et le regard de Thrawn se posa sur Anthara qui n’avait pas osé reprendre sa place en pleine réunion. — Capitaine Brenko… Avez-vous des informations complémentaires à nous apporter ? — C’est possible, Amiral, répondit-elle en saluant. Un message codé de catégorie Écarlate Suprême, précisa-t-elle en lui présentant le cylindre de données. Elle s’approcha de lui, sous les regards des autres officiers néo-républicains et fédéraux, afin qu’il puisse s’en saisir. Il attrapa la clé cryptée et l’observa avec attention. — Nous pouvons vous laisser, si besoin, proposa doucement Ackbar. — Vérifions d’abord si cela s’avère nécessaire. Le Grand Amiral inséra le cylindre dans le port informatique prévu à cet effet, et la salle replongea aussitôt dans l’obscurité. La vue de la galaxie avait été remplacée par le symbole de la Fédération Impériale. — Communication protocole Pacte-IV, annonça une voix désincarnée. Identification requise. Thrawn échangea un regard avec son homologue néo-républicain. Ainsi qu’il l’avait soupçonné, il s’agissait bien d’un message concernant les deux factions. — Ici le Grand Amiral Thrawn, Stratège de la Fédération Impériale, répondit-il en s’assurant de bien prononcer chaque mot. Code de reconnaissance Dronga, Kairan, Kallis, Gyndine. — Identification confirmée. Le logo disparut alors pour laisser apparaître la silhouette éthérée du directeur des Renseignements Impériaux en personne, Jahan Cross. — Mes respects, Amiral, salua l’enregistrement. Des informations préoccupantes viennent d’être transmises à mes équipes concernant les forces ennemies. La flotte des Dévastateurs de Monde a quitté Kuat à avec son escorte, ne laissant derrière elle qu’une garnison limitée. Selon les projections, sa trajectoire pourrait la mener vers Commenor. Nous nous en remettons à vous pour prendre toutes les mesures que vous jugerez nécessaires. Cross, terminé. Un ensemble de documents sur les Dévastateurs de Monde, y compris les dernières informations évoquées par Cross, fut alors projeté au milieu de la salle. Anthara les observa avec inquiétude. Le concept même de ces vaisseaux la terrifiait. En face d’elle, le visage d’Ackbar se durcit. — Il semblerait que l’Empereur ait décidé de repasser à l’action avant nous. — De toute évidence, confirma Thrawn. Ses yeux écarlates scrutèrent avec attention l’hologramme. Anthara se demanda ce qu’il pouvait bien y déceler. — Commenor est bien toujours indépendante ? demanda-t-il aux Néo-Républicains. — Aux dernières nouvelles, confirma l’un de leurs généraux, un humain d’âge mur aux traits secs. Nous y avions un temps une base de formation de nos pilotes, sur la lune de Folor, mais elle a été abandonnée lors de la campagne contre Zsinj. Les Commenoréens se sont montrés particulièrement précautionneux depuis Endor. Mais leur modèle diplomatique était Corellia, et nous avons vu ce que cela avait donné… — Commenor n’est peut-être pas l’objectif final de cette flotte, ajouta Ackbar. Il avait parlé doucement, mais d’une voix particulièrement dure qui inquiéta Anthara. — Tout comme Brentaal, c’est un système de transit important, où plusieurs voies se croisent, poursuivit-il. C’est l’un des accès les plus indiqués pour gagner la Bordure Médiane… Kashyyyk, et, au-delà… — Mon Calamari, comprit Thrawn. Immobile et silencieux, il poursuivit sa contemplation de la projection. — Vous pourriez bien avoir raison, admit-il finalement. — L’Empereur a toujours voulu punir notre monde pour avoir été l’un des premiers à se rebeller, rappela Ackbar. Mon Calamari était l’une des cibles désignées de la première, puis de la deuxième Étoile de la Mort. Ce sera l’un des objectifs de ces Dévastateurs de Mondes, sans doute le premier qu’ils frapperont dans cette nouvelle phase de la guerre. — C’est plausible, en effet. — Nous devons les arrêter. — Oui. Mais ils oublient un détail essentiel. Le pouls battant, Anthara se décida à intervenir. — Nous ignorons toujours comment les arrêter, rappela-t-elle. L’amiral Rogriss n’a pas relevé le moindre dommage qui leur ait été infligé lors de leur attaque sur Kuat. C’est comme s’ils étaient indestructibles… — Aucun vaisseau n’est indestructible, indiqua l’officier néo-républicain qui était intervenu un peu plus tôt. C’est juste que vous n’avez pas encore trouvé la faille qui permettra de les détruire. — Auriez-vous une idée sur la question, général Crespin ? demanda Ackbar. — Rien de probant, Amiral, répondit l’homme. Mais je suis un pilote de chasseurs, et je sais que nos appareils sont parvenus plus d’une fois à détruire des engins impériaux qui étaient réputés invincibles. Ces Dévastateurs de Mondes sont juste une Étoile de la Mort dont nous ne connaissons pas encore le point faible. Une fois que ce sera fait… — Il est vrai qu’une attaque par des escadrons de chasseurs est sans doute notre meilleure option face à ces engins, approuva Thrawn. Leurs faiblesses intrinsèques ne sont pas difficiles à identifier ils sont plutôt lents et peu maniables. De plus, les chasseurs ne leur offrent pas la… Disons, la nourriture » dont ils ont besoin pour renforcer leur attaque. — Je suis d’accord, approuva Ackbar. Mais je ne suis pas certain qu’une opération menée uniquement par des chasseurs soit la solution. Le Grand Amiral approuva d’un bref signe de tête. — Nous devons mettre toutes les chances de notre côté. Je propose que nous fassions des Dévastateurs notre priorité, quitte à les poursuivre jusqu’à Mon Calamari s’il le faut. — La flotte rassemblée à la station Exis ne serait-elle pas plus appropriée pour mener à bien cette mission ? demanda l’amiral Trier. Vu son positionnement actuel, elle pourrait agir bien plus rapidement que nous… — L’amiral Bel Iblis aura besoin de tous les vaisseaux disponibles pour exécuter son plan. De notre côté, l’offensive que nous menons est plus flexible. Thrawn se tourna alors vers Ackbar. — Je propose que nous ne mobilisions que le Guardian et le Home One parmi nos vaisseaux capitaux. À eux deux, ils pourront emporter au moins cinq cents chasseurs dans les plus brefs délais. Nous les utiliserons comme base de lancement pour nos opérations en les gardant hors de portée des Dévastateurs et n’interviendrons qu’une fois les fours moléculaires désactivés. Les autres vaisseaux demeureront dans le Noyau et harcèleront les positions ennemies comme nous en avons convenu. Ce fut au tour d’Ackbar d’acquiescer. Les deux commandants en chef réglèrent ensuite les détails des deux opérations conjointes. Les forces restantes dans le Noyau seraient placées sous le commandement conjoint de l’amiral Onoma et du commodore Harbid, qui serait promu au rang d’amiral à titre temporaire. Dans les faits, Onoma gèrerait la planification des raids, tirant profit de l’expérience qu’il avait acquise lors de la traque du Seigneur de guerre Zsinj. Harbid se chargerait davantage du soutien aux opérations décidées par l’amiral MonCal. Celui-ci avait accepté ses nouvelles responsabilités sans enthousiasme, tant il aurait préféré participer à la protection de sa planète natale. Mais Thrawn et Ackbar demeurèrent fidèles à la ligne proposée un peu plus tôt par le Grand Amiral. Ils déterminèrent ensemble une liste d’escadrons à affecter aux vastes hangars du Guardian, certains provenant de garnisons planétaires situées dans des secteurs qu’ils allaient devoir traverser pour fondre sur leur cible. Anthara observa les échanges avec un intérêt croissant. Elle s’était attendue, au début, à quelques frictions entre les deux chefs de guerre. Mais plus le temps passait et plus une synergie s’installait ; un tourbillonnement créatif où chacun apportait sa touche personnelle. La bonhommie naturelle d’Ackbar, au-delà de son aspect parfois un peu rustre, contrastait pourtant terriblement avec la raideur et la froideur de Thrawn. Mais ils étaient bel et bien une paire, à présent, et se trouvaient entièrement dédiés à la lutte contre un ennemi dont ils n’avaient pas encore pris toute la mesure. Quand les derniers détails furent réglés, Ackbar plissa ses énormes yeux globuleux. — Si nous échouons, c’en est fini de la Nouvelle République et, par ricochet, de la Fédération Impériale. Mais même si nous parvenons à arrêter les Dévastateurs, il nous restera encore beaucoup de chemin à faire avant de remporter la guerre… — Vous souvenez-vous de nos parties d’échecs ? demanda alors Thrawn. C’en est une, et l’ennemi a l’avantage. Il peut nous mettre mat à chacun de ses coups. Il se pencha légèrement en avant, appuyé sur la table de réunion. — Tout l’enjeu, pour nous, est de survivre tout en lui prenant les pions qu’il expose pour nous piéger, de façon à réduire ses forces jusqu’au moment où nous pourrons le frapper au cœur. Espérons juste, songea Anthara, que nous ne perdrons pas trop de nos propres pions dans la bataille… “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par L2-D2 » Mar 29 Mar 2022 - 1512 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 45 lu !Quel bonheur que de voir l'Amiral Ackbar et le Grand Amiral Thrawn interagir d'égal à égal ! Tu rappelles au passage la courte scène dans laquelle, alors ennemis, tous deux avaient joué aux échecs, et c'est véritablement de cela qu'il s'agit alors qu'ils élaborent ensemble la tactique qui va être utilisée contre les Dévastateurs de Monde et l'Empire des Ténèbres de Palpatine... et bien sûr, qui dit Ackbar dit référence à un "piège" ! Ca faisait longtemps qu'un Chapitre n'avait pas été narré du point de vue d'Anthara, et j'avoue qu'on retrouve la jeune femme avec la suite ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Mar 29 Mar 2022 - 2004 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci L2 ! L2-D2 a écrit Tu rappelles au passage la courte scène dans laquelle, alors ennemis, tous deux avaient joué aux échecsEh bien, non, en fait ! Au cours de cette fameuse scène, ils jouaient à un jeu assez proche, mais comprenant trois joueurs - Anthara étant la troisième. La partie à laquelle il est fait référence ici a eu lieu "hors-écran". L2-D2 a écritCa faisait longtemps qu'un Chapitre n'avait pas été narré du point de vue d'Anthara, et j'avoue qu'on retrouve la jeune femme avec la reverra dans un petit moment ! Mais pour les prochains chapitres, ce sera retour à la station Exis... “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Dim 08 Mai 2022 - 2007 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Jagen Eripsa a écritJe vais quand même essayer de garder un rythme d'un chapitre toutes les deux semaines ! Loupé ! Il aura donc fallu plus d'un mois pour avoir enfin la suite que voici... Bonne lecture ! >Chapitre suivant>>Chapitre 46 — Bien sûr que nous l’emporterons. Carth ne voulait laisser paraître aucun doute en cet instant décisif. Oh, il en avait, bien sûr. Des tas. Comment aurait-il pu en être autrement, avec l’enchaînement d’événements des dernières semaines ? Toutes ses ambitions pour la Fédération, tout ce qu’il avait planifié pour en faire un régime stable et prospère, tout, oui, tout était remis en cause. Un troisième camp sortait du néant, les morts revenaient à la vie et les amiraux Thrawn et Ackbar se mettaient à travailler ensemble. La galaxie était vraiment sans dessus-dessous… Dès lors, comment avoir encore la moindre certitude ? Mais il ne pouvait pas laisser ses états d’âme apparaître aujourd’hui. Pas face au reste de la galaxie qui l’observait et l’écoutait via le réseau Holonet. — Ce sera sans doute long, reprit-il. C’est le cas lorsque les forces en présence sont équilibrées. Il nous faudra du temps, et nous aurons sans doute à vivre des moments difficiles. Mais nous avons un objectif clair devant nous, et nous n’en démordrons pas. — Les vétérans de la cause rebelle le savent mieux que quiconque, ajouta Leia Organa Solo. Nous avons connu des heures bien plus sombres, et pourtant nous avons fini par refonder cette République que nous appelions de nos vœux. Rien n’est impossible pour les êtres résolus… Carth acquiesça doucement, sans quitter du regard le visage du journaliste qui les interrogeait, Leia et lui, en dépit des projecteurs aveuglants qui éclairaient leurs visages. Jaden Asdertov était du même âge que lui ; c’était un nom reconnu parmi les reporters hostiles à l’Ordre Nouveau, et néanmoins Carth avait déjà fait appel à lui quelques mois plus tôt pour un entretien qui avait eu un grand retentissement. C’était une chance pour eux qu’ils se trouve avec son équipe à bord des vaisseaux néo-républicains qui avaient rejoint la station Exis. — Vous devez tout de même reconnaître que la dynamique n’est pas en votre faveur, les interpella-t-il. Les secteurs de Coruscant et Kuat sont tombés aux mains de l’ennemi à l’occasion d’opérations impressionnantes. Combien d’autres suivront ? — Nous nous battrons pour qu’il y en ait le moins possible, répondit Leia. Les circonstances ont contraint nos régimes à se retirer de ces mondes pour limiter les pertes, civiles comme militaires, que des affrontements auraient pu occasionner. — L’effet de surprise a été total, admit Carth. En l’absence d’informations sur nos assaillants, une retraite en ordre apparaissait comme le choix le plus sage. À présent, la situation est bien différente, car nous connaissons mieux nos ennemis. — Justement, attaqua Asdertov, des rumeurs tenaces sont apparues sur l’identité du chef de ce qu’on appelle la Flotte du Noyau Profond. L’origine impériale de ce régime ne fait guère de doute, mais il se murmure même que c’est l’Empereur en personne qui le mènerait au combat. Excellent timing, se réjouit Carth. Comme ils en avaient décidé en préparant l’entretien, Leia resta silencieuse pour le laisser répondre. — C’est ce qu’indiquent aussi nos sources, en effet. — Elles confirment que l’Empereur a survécu, alors que la Nouvelle République comme l’Empire avaient confirmé sa mort lors de la bataille d’Endor ? — C’est plus ou moins cela. Les versions divergent s’agit-il bien de lui, d’un clone, d’un esprit revenu d’entre les morts ? Difficile à dire. Et, en fait, peu importe. — Peu importe » ? Consul Poldrei, ce que vous évoquez là… — Oui, peu importe », appuya Carth. Nous avons Palpatine face à nous, c’est un fait, alors peu importe par quel moyen il est arrivé là notre devoir est de le combattre. — Vous êtes pourtant le meneur d’une faction impériale. — Et ? Oui, j’ai cru en l’Empire, tout comme je crois en la Fédération aujourd’hui. Aujourd’hui encore, je pense que certains aspects du régime étaient nécessaires pour ramener la paix après les tourments de la Guerre des Clones. Mais je distingue le système politique de l’homme qui l’a forgé à sa convenance, pour ses intérêts personnels. — Pourriez-vous être plus précis dans vos accusations ? — Bien sûr. Carth se redressa légèrement pour montrer l’importance qu’il accordait à sa réponse. — Palpatine a dirigé la République puis l’Empire pendant trente-six ans. Durant ce laps de temps, il a concentré entre ses mains des pouvoirs toujours plus importants au prétexte de ramener l’ordre et la sécurité dans la galaxie. Or, quel a été le résultat ? Une crise séparatiste, puis une guerre sanglante ; un nouveau régime, une répression à grande échelle, un nouveau soulèvement, des massacres, et même une planète entière anéantie d’un seul tir ! Ni ordre ni sécurité dans tout cela. Bien sûr, sa fortune, elle, a crû de façon exponentielle, tout comme celle des oligarques qui ont soutenu son régime personnel parce qu’ils y trouvaient leur intérêt. — Une corruption organisée, donc… — S’il n’y avait que ça ! Comme je l’ai dit, le règne de Palpatine a été marqué par les troubles… Mais il n’a pas fait qu’en profiter. Il les a créés. Asdertov ne manqua pas d’afficher sa surprise. Bien, très bien, songea Carth. J’espère que tout le monde va écouter bien attentivement. — Il a préparé avec minutie toutes les étapes qui lui ont permis d’accéder au pouvoir suprême en manipulant tout le monde. La crise de Naboo ? C’est lui qui l’a organisée en sous-main, en manipulant la faction néimoïdienne de la Fédération du Commerce pour qu’elle agisse selon ses souhaits. Rendez-vous compte, il a fait envahir la planète dont il était sénateur avec pour seul but de devenir Chancelier Suprême ! Après ces événements, il s’est lié au comte Dooku pour organiser une vague de protestation contre son propre régime. La scission de la République lui a fourni le motif nécessaire pour se maintenir au pouvoir deux ans de plus que ce que la Constitution Galactique prévoyait… Juste assez longtemps pour déclencher la Guerre des Clones, avec une armée qu’il a conçue spécialement pour tendre un piège à l’Ordre Jedi. Des milliards de personnes sont mortes, par sa faute, avant même qu’il ne devienne Empereur. — Ce sont des thèses qui ont été évoquées par l’Alliance Rebelle puis la Nouvelle République… remarqua Asdertov avec un regard en coin en direction de Leia. — Ce ne sont plus de simples thèses, trancha Carth. Nous avons des preuves – des écrits de la main même de Palpatine, attestant de ses manipulations. Il a trompé et trahi tout le monde, Républicains comme Impériaux, à seule fin d’établir un pouvoir absolu sur la galaxie. — Mais il a aussi été aidé, souligna le journaliste. Il a reçu le soutien de nombreuses personnes, qui ont adhéré à ses thèses, y ont prêté leur concours… Des personnes qui pour certaines font aujourd’hui partie de la Fédération Impériale. N’étiez-vous pas vous-même Moff, Consul Poldrei ? Ne l’êtes-vous pas devenu après être lui être resté fidèle lors du soulèvement du Grand Amiral Zaarin ? — C’est le cas, en effet. J’ai été abusé, comme beaucoup d’autres. Je ne dis pas qu’aucun Impérial n’a jamais suivi Palpatine en sachant pertinemment à quel point il était mauvais… Beaucoup l’ont fait, ou même le font encore aujourd’hui. Mais, en ce qui concerne mon cas personnel, je plaide l’aveuglement et le manque de discernement. Ma haine des Séparatistes, suite aux massacres commis sur ma planète pendant la Guerre des Clones, m’a entraîné dans une adhésion à l’Empire et un rejet de l’Alliance Rebelle. Mais nous parlons de l’homme qui est parvenu à faire du Jedi le plus prometteur de sa génération l’exécuteur de ses basses œuvres. — À qui faites-vous référence ? Cette fois, Carth garda le silence. — À Dark Vador, répondit alors Leia. Avant d’être le serviteur de l’Empereur, c’était un chevalier Jedi, un héros de la Guerre des Clones nommé Anakin Skywalker… Et c’était mon père. Nous y voilà. Carth se demanda ce que ressentaient tous ceux qui apprenaient la nouvelle à cet instant, partout dans la galaxie. Pour sa génération, Anakin Skywalker avait été l’un des emblèmes de la résistance aux Séparatistes, le Héros Sans Peur, l’un des rares Jedi à ne pas avoir été sali par la propagande impériale… Et, pour davantage de personnes encore, Leia Organa Solo et son frère étaient les symboles de la résistance à tout ce que Vador incarnait. De véritables lueurs d’espoir. Le choc doit être immense. Mais il était nécessaire. Il savait que le plus dur allait être pour Leia et son frère, car ils allaient à présent être contraints d’assumer leur héritage. Carth se promit de faire ce qui était en son pouvoir pour qu’ils n’en souffrent pas trop. — Vous êtes la fille de Dark Vador ? dit Jaden Asdertov, réellement désarçonné. Une fois encore, cette partie de l’entretien n’avait pas du tout été évoquée lors des préparatifs, et la surprise que manifestait le journaliste n’était pas feinte. — J’ai été adoptée par Bail et Breha Organa à ma naissance, tandis que mon frère a été confié à des parents par alliance de notre père sur Tatooine, indiqua Leia. Luke n’a appris la vérité à notre sujet qu’après avoir entamé sa formation de Jedi et me l’a révélée à la veille de la bataille d’Endor. Ça a été un véritable choc, avoua-t-elle. Vador était pour moi l’incarnation du Mal. Il a attaqué mon vaisseau, massacré mes défenseurs, puis se trouvait sur la passerelle de l’Étoile de la Mort quand le Grand Moff Tarkin a ordonné la destruction d’Aldérande. Il m’a torturée, a fait de même avec mon époux et a mutilé mon frère – son propre fils. — Palpatine a voulu faire d’Anakin Skywalker son arme, intervint alors Carth. C’était un adepte d’un ancien ordre de guerriers de la Force, les Sith. Des rivaux des Jedi, ennemis ancestraux de la République et dont le souvenir a perduré à travers quelques jurons bien connus. — Vous connaissiez avant aujourd’hui l’identité de Vador ? demanda Asdertov. — Je l’ai découverte il y a quelques mois, à travers des informations des archives impériales et le témoignage d’observateurs de l’époque, avoua le Consul. L’information a été confirmée par les écrits de Palpatine. — Vador s’est rendu coupable de nombreux crimes, rappela le journaliste. Vous avez évoqué Aldérande, conseillère Organa, mais sa responsabilité est aussi engagée dans plusieurs bombardements, dans la répression des manifestations sur de nombreux mondes, dans la traque des derniers représentants de l’Ordre Jedi… — Je le sais, répondit Leia avec gravité. Et je lui en ai toujours voulu. Mais, à présent, mon jugement est tempéré par ce que j’ai appris sur lui sur sa chute et les raisons qui y ont conduit, ainsi que sur sa rédemption lors de la bataille d’Endor. — Sa rédemption ? — Il a vu mon frère résister aux appels de l’Empereur, puis être torturé par celui-ci… Et il s’est décidé à se retourner contre son maître, au prix de sa propre vie. C’est grâce à ce sacrifice que nous avons pu déjouer le plan de Palpatine et finalement remporter la bataille qui a conduit à la création de la Nouvelle République. Carth laissa quelques instants de silence à Asdertov, afin qu’il puisse digérer l’information, puis enchaîna — Vous l’aurez compris, en vérité, le fait que le Palpatine qui nous fait face soit un clone ou un esprit revenu d’entre les morts n’a aucune importance. C’est de toute façon un être vicié que nous devons détruire définitivement pour assurer à la galaxie un avenir paisible. Sans cela, il y aura d’autres guerres, d’autres mondes détruits, d’autres familles déchirées. — C’est tout le sens de ce Pacte, appuya Leia. Nos divergences idéologiques subsistent, de même que nos passifs respectifs et certains de nos griefs ; mais ils ne sont finalement que peu de choses face à la nécessité de s’unir pour faire face à notre ennemi commun. — Et après ? demanda le journaliste. Si vous parvenez à remporter la victoire, les hostilités reprendront-elles ? — Pas si nous pouvons l’éviter, répondit Leia. — Et j’espère que nous le pourrons, ajouta Carth avec sincérité. Asdertov pencha légèrement la tête. — Nous parlons bien d’un traité de paix ? — Il nous faut d’abord gagner cette guerre, assura la conseillère néo-républicaine. Si nous y parvenons, oui, nous pourrons envisager des discussions en vue d’un traité. Il nous faudra sans doute un certain temps pour obtenir des conditions acceptables pour chaque camp, mais nous y parviendrons, j’en suis certaine. C’est notre meilleur espoir de retour à la paix dans cette galaxie. — C’est un projet encourageant, mais est-il réalisable ? Vous donnez le sentiment, Conseillère Organa, Consul Poldrei, d’être les deux pivots de ce Pacte. Mais vous pourriez très bien être victimes du conflit… Dès lors, que se passerait-il ? — D’autres prendraient le relai, affirma aussitôt Leia. Carth ne put qu’acquiescer et abonder dans le même sens. — Pour ma part, je tiens à clarifier les choses si je venais à décéder, cela ne signerait pas pour autant la fin de notre accord, ou même du régime que je représente. Que les choses soient claires je ne suis pas la Fédération Impériale. De la même façon, le jour où nous trouverons un Empereur ou une Impératrice digne du trône, il ou elle ne sera pas plus la Fédération ; il n’en sera qu’une incarnation, symbolique certes, mais remplaçable. — Vous avez déjà prévu votre succession ? — Mon testament politique est rédigé, confirma le Consul. En réalité, il ne s’y était attelé que très brièvement, dans les heures suivant le vote sur Orinda. Il avait désigné Firmus Dowes comme successeur de facto en lui conférant le titre de ministre plénipotentiaire, chargé de la gestion des affaires internes de la Fédération le temps de la guerre. — Il demeurera valable le temps que durera cette guerre. Plus tard, quand nous pourrons enfin mettre en œuvre la Constitution fédérale telle qu’elle a été rédigée, cette succession sera définie par des règles précises afin de lever toute ambiguïté et d’éviter les guerres que nous avons trop connues au cours de la dernière décennie. Il n’avait pas besoin d’en dire davantage le souvenir des Seigneurs de Guerre était encore frais dans la mémoire de chacun. Asdertov l’observa un bref instant, puis enchaîna avec une autre question.* * * L’entretien était terminé depuis un quart d’heure, et toute l’assistance s’était réunie autour d’un buffet improvisé dans le salon d’observation transformé en studio holo quand Carth parvint à s’éloigner des conseillers venus le congratuler pour glisser quelques mots à l’oreille de sa co-interviewée. — Je pense que nous avons bien réussi cet exercice, lui dit-il. Toutes mes félicitations. — Merci, répondit-elle avec un bref sourire. Cela faisait longtemps que je ne m’y étais pas livré. Je craignais de ne pas arriver à votre niveau. — Je n’ai jamais douté que vous y parviendriez. Vous tenez cela de votre mère. C’était une oratrice hors pair… J’ai assisté à la conférence qu’elle avait donné sur Polcaphran, à l’époque de la crise séparatiste. Elle avait été tout bonnement remarquable conviction, puissance rhétorique, habilité verbale… Elle semblait avoir tous les dons. — J’aurais aimé la connaître, soupira la jeune femme. Et comprendre mieux ce qui a pu se produire avec mon père… — Je m’en doute, oui. — Je sais qu’à présent je vais devoir assumer pleinement ma filiation, ajouta-t-elle d’une voix résolue. Luke y a consenti, mais il sait comme moi que ce sera difficile. — Ça l’aurait été plus encore si Palpatine avait dévoilé cela avant vous, assura Carth. D’autant que nous avons encore de nombreuses batailles devant nous. Suffisamment pour laisser voir à tous votre héroïsme et éclipser l’image de votre père. Elle le regarda d’un air amusé, mais ne semblait pas trop y croire. Le Consul pensait pourtant chacun de ses mots. Il avait admiré Anakin Skywalker et respecté Dark Vador, tout comme il avait été impressionné par Padmé Amidala. Il retrouvait en Leia Organa Solo certaines des qualités de ses parents, et d’autres qui lui étaient propres. Ainsi que cette énergie qui lui rappelait un peu celle d’Athalée lorsqu’ils s’étaient connus. Elle aurait fait une excellente Impératrice, songea-t-il avec une pointe de regret. Il y avait songé. Longtemps. Elle correspondait parfaitement à l’image qu’il se faisait du futur occupant du Trône Impérial. Malgré sa jeunesse, elle avait déjà fait les preuves de sa vive intelligence et de son grand cœur ; autant de valeurs qui étaient pour lui essentielles chez le titulaire qui serait choisi. Si le Grand Amiral Thrawn avait fini par vaincre militairement la Nouvelle République, son accession au Trône aurait pu être un gage de réconciliation à même de panser les plaies d’une galaxie fracturée. De par sa filiation avec Vador, elle aurait même eu une certaine légitimité auprès des Impériaux les plus traditionnalistes. Oui, elle aurait été une titulaire parfaite… S’il n’y avait eu un détail. La Force. Carth avait menti en disant que la nature de leur ennemi était secondaire. En réalité, il était effrayé par l’idée d’un Palpatine revenu d’entre les morts. Ces pouvoirs étaient contre-nature. Les Jedi avaient de bonnes intentions, certes… Mais le pouvoir corrompait. Il lui fallait donc un candidat dépourvu de tout lien avec la Force. Qui sait, je trouverai peut-être un jour la perle rare… Mais ce ne serait pas Leia Organa Solo. Il s’approcha de la table la plus proche et prit deux verres déjà remplis. Il en tendit un à la jeune femme et fit mine de trinquer avec elle. — Vous verrez, promit-il. Très bientôt, nous infligerons à l’Empereur une déculottée qui lui fera regretter le jour où il a entendu parler de votre famille ! “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par mat-vador » Dim 08 Mai 2022 - 2220 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Lu !Et ça m'a manqué sacrément ! Les Dévastateurs de Monde sont en route pour infliger des dégats militaires importants aux Mon Calamari ! Carth et Leia réaffirment leur union, et ça semble de bon augure !Toujours épaté par les nombreuses références savamment glissées sur notre univers étendu !La suite ! mat-vador Jedi SWU Messages 3169Enregistré le 24 Mai 2016 Répondre en citant le message par L2-D2 » Jeu 12 Mai 2022 - 1311 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 46 lu !Une interview passionnante et tu nous dévoiles au passage qui Poldrei aurait pu imaginer sur le trône Impérial... et c'est d'une habilité politique redoutable ! mais ce qui a le plus retenu mon attention, finalement, c'est l'utilisation de ce mot, oligarque, lorsque tu parles des laquais de Palpatine, un mot qui malheureusement résonne tristement dans nos oreilles en raison de l'actualité...Vivement la suite ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Jeu 12 Mai 2022 - 1928 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci L2 ! L2-D2 a écritUne interview passionnante et tu nous dévoiles au passage qui Poldrei aurait pu imaginer sur le trône Impérial... et c'est d'une habilité politique redoutable ! N'est-ce-pas... Deux questions cependant Leia le découvrira-t-elle un jour ? Et qui occupera finalement le trône... ? ²L2-D2 a écritmais ce qui a le plus retenu mon attention, finalement, c'est l'utilisation de ce mot, oligarque, lorsque tu parles des laquais de Palpatine, un mot qui malheureusement résonne tristement dans nos oreilles en raison de l'actualité...Je glisse souvent dans mes textes des références à l'histoire ou à l'actualité, une pratique qui est d'ailleurs courante dans l'Univers Étendu Legends, voire même dans la saga SW. En l'occurrence, je trouve que ce terme s'imposait quand on voit le profil des Tarkin, Tagge et autres courtisans du premier cercle impérial... Le parallèle tout entier s'imposait, d'ailleurs, même si l'histoire des tyrans prêts aux pires crimes pour se maintenir au pouvoir est vieille comme le monde... “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Lun 23 Mai 2022 - 2317 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] J'aurais dû poster ce chapitre hier, mais j'ai préféré profiter d'un moment de lecture au soleil... Voilà donc la suite ! >Chapitre suivant>>Chapitre 47Cette fois, Siveline en avait assez. Cela faisait deux jours que son frère était parti avec sa famille vers son nouveau refuge. Sa mère étant occupée par ses fonctions, elle ne passait presque plus de temps dans leur cabine, et la jeune femme se retrouvait donc seule, à accomplir des tâches répétitives pour lesquelles elle éprouvait de moins en moins d’intérêt. La veille, elle avait visionné l’entretien de son père et de Leia avec le journaliste d’Holonet News Edition. Et elle avait fini profondément contrariée. La grande annonce, celle qui avait apparemment choqué la galaxie entière, avait eu un effet tout à fait différent sur elle. Elle connaissait la vérité depuis des mois. En fait, depuis le jour où son père avait utilisé cette information comme un moyen de pression contre Organa Solo. Un moyen de pression pour la contraindre elle, Siveline, à quitter la mission dans laquelle elle s’était sentie la plus épanouie des femmes. Aussi décida-t-elle, après une nuit d’un sommeil agité, de quitter ses quartiers pour se mettre en quête de Leia. Elle savait où trouver la Conseillère une réunion stratégique était programmée un peu plus tôt. Il y aurait des officiers en nombre et quelques décideurs politiques, dont Leia. Et Carth Poldrei. Siveline avait une certaine appréhension à cette idée, mais elle se sentait néanmoins prête pour cette confrontation. Pourtant, à mesure qu’elle progressait vers la salle, croisant des dizaines d’Impériaux et de Néo-Républicains vaquant à leurs occupations, elle sentit à nouveau ses craintes de petite fille poindre en elle. Oui, son père lui faisait peur. Il lui avait fait peur, viscéralement. Le rapport de force n’était plus le même aujourd’hui, bien sûr, mais les sentiments étaient chose irrationnelle. Ses pensées l’accaparaient tellement qu’elle faillit ne pas reconnaître l’homme qu’elle croisa dans le dernier couloir avant la salle de réunion. — Eh bien, tu as l’air bien pensive ! Elle écarquilla les yeux et se tourna vers l’homme. Il semblait tiré à quatre épingles avec son uniforme de général néo-républicain, si éloigné de la combinaison de vol orangée dans laquelle elle l’avait presque toujours vu. — Wedge ! salua-t-elle en s’efforçant de chasser ses soucis de son visage. Désolée, j’avais la tête ailleurs… — Oui, c’est ce que je disais, répondit le chef de l’Escadron Rogue avec un sourire. Ça va ? — On fait aller, lâcha laconiquement la jeune femme. Et toi ? Tu as participé à la réunion ? — C’est un bien grand mot, assura-t-il. J’étais plus un observateur qu’autre chose. Je suis encore un peu impressionné par le fait de me retrouver là, avec toutes les huiles… Ma seule intervention a été de suggérer que nous faisions témoigner deux de mes pilotes sur les systèmes de défense de Corellia. — Corran et Myn, je suppose ? — Gagné, admit Wedge. On me pose des questions sur le sujet, mais je suis bien incapable d’y répondre convenablement. Mis à part deux petites incursions après Yavin et Endor, ça fait quinze ans que je n’ai pas mis les pieds dans le secteur… Ce n’est pas comme si j’avais encore de la famille à visiter, ajouta-t-il avec une grimace. — Avec le passé dans la CorSec de l’un et l’ancienne appartenance de l’autre aux forces de défense, ils doivent pouvoir apporter quelque chose, convint Siveline. Leia est encore là-bas ? — Oui. Il hésita, puis reprit — Elle devait régler quelques détails avec l’amiral Garind. Ton… Ton père est là, lui aussi. — Je m’en doute… Ils échangèrent un regard entendu. — Ne t’en fais pas, ajouta-t-elle, je n’ai pas de blaster sur moi. — Et les grenades ? demanda-t-il ironiquement. — Restées dans ma cabine. C’est plus prudent pour tout le monde. Elle soutint son regard quelques instants. — Tu le crois, quand il parle de son rejet de ce qu’a été l’Empire ? Wedge fit mine de réfléchir quelques instants. — Ouais, admit-il finalement. Tu sais, Siveline, j’ai bossé avec pas mal d’anciens Impériaux. Des officiers, et même des pilotes. Il y a eu Biggs et Hobbie, d’abord, puis Tycho et d’autres encore… J’ai même volé avec Soontir Fel, l’as des as de la Chasse Impériale. Je crois qu’il aurait bien aimé ton père, lui… — Et ? — Tous ont fini par ouvrir les yeux sur ce que l’Empire était devenu sous l’impulsion de Palpatine. Certains ont mis plus de temps que d’autres. Je ne les juge pas. En fait, ton père me fait un peu penser aux commandants des premiers temps de la Rébellion. Ça se voit qu’il a travaillé avec Jan Dodonna. Siveline acquiesça doucement. Elle savait que c’était un compliment précieux dans la bouche de Wedge Antilles, l’un des plus fidèles partisans du général rebelle qui était devenu depuis peu l’un des conseillers stratégiques du Pacte. — Je vais demander à réintégrer l’Escadron Rogue, annonça alors Siveline. Wedge prit acte d’un signe de tête. — Pourquoi pas, en effet. Nous avons récupéré Hobbie et Myn, mais il nous manque toujours un pilote. Tu pourrais réintégrer facilement nos effectifs. Elle le remercia d’un sourire. — Souhaite-moi bonne chance, alors ! — Je dirais même mieux que la Force soit avec toi, Siv. Il lui adressa un signe de tête en guise de salut, puis s’éloigna, laissant la jeune femme seule face à ce qu’elle devait faire. Après une profonde inspiration, elle se remit en marche, avançant jusqu’à entrer dans la salle de réunion. La première personne qu’elle aperçut était Ahris, qui lui faisait face ; il était derrière un projecteur holographique allumé. Siveline reconnut la silhouette éthérée d’un cuirassé stellaire, sans doute celle du Reaper que le jeune officier commandait. À sa droite, Leia observait elle aussi le vaisseau. Athalée était près d’elle, légèrement en retrait. Quant à la quatrième personne présente… C’était bien lui. Son père. — …réaménagé pour en faire une salle de travail, expliquait Ahris à ses deux interlocuteurs. Vos cabines privatives seront installées dans le couloir adjacent. C’est un secteur sécurisé, facilement verrouillable et peu exposé aux attaques extérieures… — Stop ! Siveline s’arrêta net. Elle n’avait pas vu les deux gardes qui encadraient la porte ; un stormtrooper impérial et un soldat néo-républicain. C’était visiblement l’Impérial qui l’avait interpellée, car les lèvres de l’autre homme étaient visibles et elles ne semblaient pas avoir bougé. Les autres occupants de la pièce se tournèrent vers elle tandis que le stormtrooper lui demandait de décliner son identité. — Laissez, Lieutenant, intervint alors Leia. C’est mon assistante. — Sauf votre respect, Madame… — Lieutenant, laissez-la passer. Il y avait dans cette voix une certaine raideur, peut-être même une menace à peine voilée. Siveline se retint de grimacer. Le soldat s’écarta et, pour la première fois depuis près de vingt-cinq ans, elle pu contempler le visage de son père, en chair et en os. Les années avaient prélevé un lourd tribut sur le visage de Carth Poldrei. Ses traits étaient bien marqués, à présent, et ses cheveux, s’ils demeuraient fournis, avaient tourné au poivre et sel. Mais il ressemblait encore à l’homme qui avait hanté ses souvenirs. — Siveline, dit-il d’une voix étonnamment neutre. — Père, répondit-elle avec froideur. Ils se défièrent du regard en silence, observés avec inquiétude par Athalée. Siveline remarqua que son vis-à-vis avait les mêmes yeux qu’elle, avec ce gris acier si particulier, où les émotions transparaissaient si peu. — Je vais vous laisser… lança alors Leia avec prudence. — Ce ne sera pas nécessaire, assura Siveline. Elle rompit le contact visuel avec son géniteur pour se tourner vers la Conseillère. — En fait, c’est vous que je venais voir. J’ai entendu vos déclarations, sur l’Holonet. C’était courageux, mais, pour moi, c’était surtout libérateur. Le chantage à la sauce Vador ne tient plus. Elle décocha une œillade furieuse à son père, qui serra les dents. — J’ai été injustement écartée de l’Escadron Rogue, reprit Siveline. Je veux le réintégrer. — Je peux difficilement en décider seule… — Je suis sûre que vous pouvez intervenir auprès de vos partisans dans le Haut Commandement pour agir en ma faveur. Vous l’avez bien fait pour me mettre sur la touche. — Je ne vous ai contrainte à rien, rappela Leia. Vous avez accepté de votre plein gré. La situation est différente, cette fois. — Parce que vous ne voulez pas vous fâcher avec lui, n’est-ce pas ? devina Siveline, avec un mouvement de la tête pour désigner son père, qui était resté immobile jusque-là. Cette fois, il répondit, les sourcils froncés. — Je n’ai aucune autorité sur les affectations au sein de la Nouvelle République, dit-il d’un ton contrarié. Pas même sur ton dossier. — Et donc, tu n’irais pas trouver un autre moyen de faire pression sur la Nouvelle République pour que je sois encore sur la touche ? Tu serais d’accord pour que je retourne sur le front ? Elle regarda à nouveau dans les yeux l’homme qu’elle avait tant haï. Qu’allait-il trouver cette fois pour l’empêcher de se battre ? Un compromis ? Un autre chantage ? Irait-il jusqu’à menacer l’alliance qu’il avait lui-même conclue ? Elle le vit hocher doucement de la tête. — C’est ton droit, dit-il à voix basse. Siveline resta interdite, ne sachant pas quoi répondre tant elle était surprise. Elle écarquilla les yeux sous le coup de la surprise, ce qui sembla amener un sourire fugace sur le visage de son père. Mais il reprit très vite un air des plus sérieux. — J’ai aussi cherché à me battre, quand j’avais ton âge, lui apprit-il. Je ne t’empêcherai pas de t’engager – d’ailleurs, tu es majeure, donc je n’ai plus mon mot à dire… Il grimaça. — Et de toute façon, ce n’est pas comme si j’avais jamais eu la moindre décision à prendre à ton sujet, n’est-ce pas ? Il glissa un regard en direction d’Athalée. Siveline vit sa mère trembler légèrement. Mais il n’y avait pas de haine dans les yeux de Carth Poldrei ; seulement les vestiges d’une douleur depuis longtemps présente, et devenue un peu coutumière. Ce qui n’empêcha pas sa fille de l’égratigner une fois encore. — Ce n’est pas le discours que tu tenais jusqu’ici… C’est ta faute si je n’ai pas pu m’approcher du cockpit d’un chasseur depuis des mois. Nouvelle grimace de la part du Consul. — La situation était très différente, se justifia-t-il. Nous étions dans des camps opposés, et mon pouvoir n’était pas encore consolidé… Mes rivaux politiques auraient pu t’utiliser contre moi, te faire du mal rien que pour m’atteindre. Et j’aurais pu être responsable de ta mort. Je voulais juste te protéger de cela. À présent, nous sommes confrontés à un monstre qui nous tuera tous, rien que par vengeance. Donc je préfère que tu sois en mesure de te défendre, même si l’idée de te voir risquer ta vie ne m’enchante guère. — En somme, tu pensais à tes intérêts avant de songer à ce que moi, je voulais, résuma Siveline. Cette fois, l’agacement était visible sur le visage de Poldrei. Bien. Fissure un peu ta coquille. Montre qui tu es vraiment. — J’aurais pu être responsable de ta mort, répéta-t-il. Tu ne peux même pas imaginer ce que c’est. Pas tant que tu ne l’as pas vécu. Moi, je le sais. Il baissa le regard un instant. Quand il releva la tête, Siveline crut voir ses yeux briller. — Ma famille est morte parce que mes amis et moi avons voulu exprimer notre opinion. D’ailleurs, mes amis aussi l’ont payé de leur vie. J’ai même été contraint de tuer l’un d’eux. Je sais ce que ça fait. J’y ai survécu, grâce à ta mère, grâce à Thalas et Lyn – il jeta un coup d’œil en direction d’Ahris – mais je n’étais plus vraiment le même. Il se tourna vers Athalée, l’air agacé. — Je croyais que tu lui avais expliqué ce qu’il en était ? — Je l’ai fait, se défendit son ex-femme. — Et elle ne peut pas comprendre pourquoi je préférerais mourir que d’être responsable de la mort de ma propre fille ? Il abattit sa main droite sur l’holoprojecteur avec un bruit sourd. L’appareil vacilla sous le choc. Il grogna brièvement, puis se tourna vers Siveline. La jeune femme avait envie d’aller un peu plus loin, mais elle sentait que son père était au bord de la rupture, et surtout que sa mère se montrait de plus en plus désapprobatrice. Leia et Ahris semblaient gênés de se retrouver au milieu de cette dispute familiale. Elle reste silencieuse, ne sachant que faire. Son père grommela à nouveau. — Et butée comme un shaak, avec ça ! Je n’avais vu personne d’aussi obstiné depuis… Depuis… Il hésita et redevint silencieux, l’air troublé. Siveline décida d’en profiter. — Je peux donc réintégrer l’Escadron Rogue ? — Nous avons besoin de tous les pilotes disponibles, assura Leia. Mais pas forcément au sein des Rogues. Beaucoup d’unités auraient encore plus besoin de renforts, et, si tu veux garder l’anonymat… — Veuillez m’excuser, Conseillère, mais ce n’est pas forcément la meilleure solution, intervint alors Ahris Garind. Il se retrouva aussitôt au centre de l’attention, mais cela ne semblait pas le gêner, bien au contraire. — Nous avons besoin de symboles d’union, de réconciliation. Le Consul et vous-même en avez convenu il y a quelques minutes à peine. Vous aviez suggéré la possibilité d’installer des escadrons de pilotes néo-républicains à bord du Reaper pour incarner cet accord entre nos camps. Mademoiselle Jaderan pourrait très bien être la commandante d’une de ces unités. — Et donc placée sous vos ordres directs, comprit aussitôt Leia. — Lors des opérations de combat, oui, admit Ahris. Mais vous auriez la préséance dans toutes les autres situations, cela va de soi. Il sembla pourtant à Siveline que ce n’était pas ce qu’avait voulu dire Leia. Peut-être avait-elle cette impression à cause du sourire en coin que la Conseillère tentait de cacher, mais qui restait bien visible pour qui la connaissait. — Cela me semble être une bonne idée, finit-elle par lâcher avec prudence. Mais c’est à vous que la décision revient, Siveline. La jeune femme acquiesça avec gravité, observant les réactions de son père et de sa mère. Elle remarqua avec surprise qu’ils se concertaient du regard avant de répondre. Ils acquiescèrent doucement, chacun leur tour. Ce n’était pas nécessaire pour qu’elle prenne sa décision, mais elle se sentait confortée en les voyant d’accord ainsi. Elle réalisa alors avec stupeur qu’elle accordait à présent une importance à l’avis de son père. Mais le chemin sera encore long, se dit-elle. Elle se tourna vers Ahris. — Je suis à votre service, Amiral, lui annonça-t-elle , reconnaissante envers cette proposition. Il lui retourna son sourire. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par Alfred M. » Mar 24 Mai 2022 - 1124 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Les daddy issues de Siveline sont pas forcément ma thématique préférée merci Mass Effect pour l'overdose mais tu parviens quand même à captiver mon attention. Vivement la Eripsa a écritMis à part notre petite incursion pour aider le général Madine à déserter, juste après Yavin, ça fait quinze ans que je n’ai pas mis les pieds dans le secteur…Techniquement Wedge est retourné sur Corellia juste après Endor avec Luke dans le comics Rogue Leader mais je comprends que tu preferes parler du jeu Rogue Squadron et une de ses missions les plus marquantes. Alfred M. Pigiste Messages 4225Enregistré le 19 Avr 2016Localisation Impstar Deuce "Invidious" Répondre en citant le message par L2-D2 » Mar 24 Mai 2022 - 1453 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 47 lu !J'aime beaucoup la dynamique qui se dessine depuis quelques Chapitres entre Leia et Poldrei, les voir se parler d'égal à égal sans trop d' animosité, et là, ça continue avec Siveline entre les deux, qui ne sait finalement plus quoi dire, dont la relation avec son père progresse sensiblement dans ce Chapitre, dont le destin est modifié afin que, peut-être, on la retrouve à nouveau chez les Rogues... Très intéressant à lire, très bien traité, parfaitement crédible je valide ! Vivement la suite ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Mar 24 Mai 2022 - 1808 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci à tous ! Alfred M. a écritLes daddy issues de Siveline sont pas forcément ma thématique préférée merci Mass Effect pour l'overdose mais tu parviens quand même à captiver mon attention. Vivement la ça peut te rassurer, le personnage va avoir d'autres sujets d'attention. Et j'ai jamais joué à Mass Effect, donc je loupe une référence, là ^^'Alfred M. a écritTechniquement Wedge est retourné sur Corellia juste après Endor avec Luke dans le comics Rogue Leader mais je comprends que tu preferes parler du jeu Rogue Squadron et une de ses missions les plus oui, j'avais complètement zappé ce comics ! Merci de me le rappeler, je vais reformuler ça. L2-D2 a écritJ'aime beaucoup la dynamique qui se dessine depuis quelques Chapitres entre Leia et Poldrei, les voir se parler d'égal à égal sans trop d' animosité, et là, ça continue avec Siveline entre les deux, qui ne sait finalement plus quoi dire, dont la relation avec son père progresse sensiblement dans ce Chapitre, dont le destin est modifié afin que, peut-être, on la retrouve à nouveau chez les Rogues... Très intéressant à lire, très bien traité, parfaitement crédible je valide ! Ravi que la dynamique Carth/Leia te plaise, ça va rester le cœur de ce second tome. Effectivement, Siveline évolue, lentement mais sûrement ! Et cette évolution ne passera pas par les Rogues. On reverra des membres de l'escadron très vite, mais elle n'en fera pas partie. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Dim 05 Juin 2022 - 2122 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Et voici le nouveau chapitre ! À présent, la situation va s'accélérer... >Chapitre suivant>>Chapitre 48La lame fendit l’air à une vitesse stupéfiante, contraignant Celric à se contorsionner pour l’éviter. — Bien ! s’exclama-t-il. Belle attaque ! Ylinia Jiroine lui répondit d’un sourire, avant de frapper à nouveau. Cette fois, Celric para d’un revers de son sabre et les deux lames azur s’entrechoquèrent dans un crépitement sonore. Le plus simple, pour le jeune Protecteur, aurait pu être de maintenir son adversaire dans cette position. Il avait l’avantage de la force brute et de l’expérience. Le problème, c’est qu’Ylinia n’agissait pas seule. Il repoussa la lame de son élève de façon à la faire reculer et bougea pour éviter l’attaque sur son flanc gauche, avec un coup de son sabre pour détourner celui de Corran Horn de son objectif potentiellement létal. Le Corellien grogna en constatant son échec. — J’y étais presque ! grommela-t-il, dépité. — Presque, confirma Celric. Mais pas tout à fait. Il le contraignit également à reculer, de sorte que ses deux adversaires se retrouvèrent côte-à-côte, près de la limite de l’espace qu’ils avaient délimité pour s’entraîner. Leurs armes étaient réglées à leur puissance minimale, et ne risquaient normalement pas d’entraîner des dommages permanents. Mais les contacts risquaient malgré tout d’être douloureux, voire d’abîmer un peu leurs tenues… Et Celric, qui portait l’uniforme des Protecteurs, tenait à ce que son armure reste impeccable. Il jeta un bref regard au reste du hangar vide qui avait été convertit en salle d’entraînement improvisée. Piotr Paveller, ses deux lames dégainées, affrontait lui aussi un duo d’adversaires, deux jeunes aspirants Protecteurs. Flynn Tharon et Gladys Sarn travaillaient ensemble face à une autre paire d’élèves. Du côté des Néo-Républicains, Mara Jade et Kyle Katarn, les deux seuls à avoir une expérience décente en la matière, entraînaient également des recrues à l’utilisation de cette arme noble mais exigeante qu’était le sabre laser. Ils s’étaient tous réunis ici pour attendre le Conclave Jedi qui devait avoir lieu sous peu, suite à l’Appel. C’était justement la raison de l’absence de Luke à cette séance il avait rejoint le République, vaisseau amiral de la flotte néo-républicaine de la station Exis, pour rencontrer quelques-uns des premiers arrivants et s’assurer de leur qualité de Jedi. Lysie Tavill s’était joint à lui, car elle pensait être en mesure d’identifier certains de ses anciens condisciples. Kam Solusar avait fait de même pour repérer d’éventuels infiltrateurs impériaux. La rencontre devait poser les jalons de l’Ordre Jedi restauré, et surtout permettre au Pacte de passer enfin à l’action après plus de deux semaines de conciliation entre la Nouvelle République et la Fédération Impériale. Le bruit du lancement d’une offensive courait dans les couloirs de la station ; on parlait même du lancement d’une campagne coordonnée par les amiraux Thrawn et Ackbar. Nous en saurons bientôt plus, je suppose. Celric revint vers ses deux opposants, dont les profils étaient à la fois différents et complémentaires. Ylinia était plus vive et plus offensive, ce qui n’était pas surprenant puisque c’était Piotr qui s’était chargé de l’entraîner lors des précédentes séances. Corran était plus réfléchi dans ses attaques. Il maîtrisait bien les trois cercles de défense et parait ou bloquait à merveille les coups. Il était en revanche plus hésitant quand il s’agissait d’attaquer. Non, pas hésitant, corrigea mentalement Celric. Plus économe. C’est un pilote, après tout. Il guette l’ouverture qui pourrait se présenter, la faille dans les boucliers. Leur synergie naissante était intéressante, mais il fallait avant tout les forcer à jouer des rôles qu’ils maîtrisaient moins pour les préparer à toutes les situations. — On va changer les rôles, annonça donc Celric. Corran, tu vas mener l’attaque ; Ylinia, tu l’épauleras. Moi, je défendrai. — Je croyais que le but était de nous préparer à affronter des Jedi Obscurs, remarqua le Corellien. — Précisément ! — Mais Luke et Kam ont expliqué pas plus tard qu’hier qu’il fallait avant tout savoir se défendre. Les Jedi Obscurs sont généralement des adversaires agressifs, rapides, puissants, et il faut d’abord savoir les contenir avant de les attaquer. Effectivement, c’était plus ou moins ce qui avait été expliqué la veille. Une vision à laquelle Celric souscrivait, mais qui était caduque dans la situation présente. — Aujourd’hui, vous avez l’avantage numérique pour vous, expliqua-t-il. Vous devez en tirer profit pour ne pas laisser à votre opposant une chance de s’échapper. Il vous faut donc apprendre à travailler de façon coordonnée, en forçant votre cible à se fatiguer pour pouvoir la capturer plus facilement. Il redressa sa lame. — La plupart du temps, les duels sont rapides. Ce sont des exercices épuisants qui font très vite apparaître les différences de niveau entre les combattants. Il tendit alors la main gauche, et un second sabre, jusque-là accroché à sa ceinture, vint s’y nicher. Il activa également la lame, elle aussi azur mais plus courte. — Je vais tenter de résister le plus longtemps possible à vos assauts, tandis que vous essaierez de me mettre hors de combat. Voyons combien de temps cela vous prendra. Il recula de deux pas sans les quitter des yeux, et vit avec satisfaction qu’ils échangeaient un regard pour se coordonner. S’immergeant autant qu’il le pouvait dans la Force, Celric se fondit dans le combat, bougeant ses bras pour se protéger avant même que les coups adverses ne partent. Il n’avait même pas à songer à ce qu’il devait faire tant son instinct agissait pour lui. Il songea néanmoins que ses progrès en la matière étaient impressionnants par rapport au niveau qu’il avait un an plus tôt. L’entraînement reçu sur Jomark, puis les leçons de Luke et l’affrontement du mont Tantiss… Tout cela avait contribué à le forger, à en faire un combattant capable de tenir tête à deux novices enthousiastes sans céder. Pas encore de quoi affronter un Seigneur Sith, mais un bon début quand même. Leurs échanges duraient depuis déjà une dizaine de minutes quand la présence d’un nouvel arrivant poussa Celric à interrompre l’entraînement. — Stop ! ordonna-t-il à ses adversaires. Vous avez bien combattu, mais je suis attendu ailleurs. Il se tourna vers l’homme qui attendait derrière la limite de la zone de combat. — En fait, le capitaine Horn est également demandé, annonça Ephin Saretti. L’assistant du Consul Poldrei, dans sa tenue impériale standard mais sans galons – il n’appartenait plus à l’Armée Impériale –, inclina légèrement la tête. — Tout comme vous, capitaine Katarn, ajouta-t-il en se tournant vers l’instructeur néo-républicain. Bien sûr, si vous avez besoin de vous rafraîchir légèrement avant… La proposition n’était pas superflue après un entraînement aussi intense, et les trois hommes regagnèrent leurs cabines pour se changer. Ils retrouvèrent Saretti quelques minutes plus tard devant la porte d’accès à la salle de réunion qui était devenue le centre névralgique de la station. — Ils vous attendent, annonça-t-il en s’écartant. Ils », en l’occurrence, ce n’étaient pas seulement le Consul Poldrei et la Conseillère Organa, le duo qui coordonnait le Pacte depuis cette base improvisée. Les deux dirigeants étaient installés derrière une table de conférence. Des militaires étaient aussi présents, certains en retrait et d’autres du côté de Celric, à commencer par le colonel Farlander, un officier et pilote sensible à la Force que le jeune homme avait croisé au moment de l’Appel. — Ah, vous voilà ! lâcha le Consul. Bien, commençons. Prenez place… — Je suis navrée de vous avoir convoqués de façon si cavalière, enchaîna Leia Organa Solo lorsqu’ils furent installés. Mais nous avons une affaire à régler de toute urgence si nous voulons avancer. Elle jeta un coup d’œil à Poldrei, puis regarda brièvement Celric, qui se redressa légèrement sur son siège. — La renaissance prochaine de l’Ordre Jedi nous oblige à songer à la place que nous voulons donner à la Force dans nos sociétés, reprit-elle. La Fédération a choisi sa propre voie en créant le corps des Protecteurs Impériaux. La Nouvelle République n’avait pas de tels projets ; cependant, le risque serait que les combattants sensibles à la Force dans ses rangs soient avant tout catalogués comme des Jedi… Ce que nous souhaitions avant tout éviter. — Nous ne voulons pas retrouver la situation de la Guerre des Clones, intervint Poldrei. Avant cela, l’Ordre était respecté partout dans la Galaxie. La guerre l’a rendu impopulaire, voire même haï, chez les Séparatistes. Et Palpatine s’est ensuite arrangé pour retourner les vestiges de la République contre lui. Un coup de maître, il faut le reconnaître… ajouta-t-il avec une grimace sans équivoque. — Exactement, approuva la Conseillère. Nous avons donc négocié, au sein du Pacte et à l’intérieur même de nos camps, pour trouver la solution adéquate. La dissolution des Protecteurs a été envisagée – Celric retint son souffle – mais elle n’a pas été retenue. Le Conseil Provisoire a donc choisi d’entériner la création d’une nouvelle unité, les Défenseurs de la République. Celric approuva le nom d’un hochement de tête distrait. Il commençait à deviner où Leia Organa Solo voulait en venir. — Les Défenseurs de la République seront des membres de notre armée, dotés de pouvoirs de la Force… Mais ils seront aussi des Jedi. — Tout comme les Protecteurs Impériaux, précisa Poldrei. La neutralité de l’Ordre Jedi sera officiellement reconnue par les deux camps. Il lâcha un bref soupir. — Ce n’était pas ce que je prévoyais à l’origine, admit-il, mais il faut se rendre à l’évidence nous devrons rendre les Jedi intouchables pour éviter qu’ils ne se retrouvent une fois encore au cœur d’un jeu politique d’où ils sortiraient broyés. Je suis conscient de la valeur des Jedi et de ce que nous leur devons, mais je ne sais pas qui me remplacera à la tête de la Fédération… Cette personne n’aura évidemment pas le même vécu que moi, les mêmes expériences, les mêmes convictions… Le même respect pour l’Ordre… — C’est la solution la plus sûre, insista Leia. — Oui, effectivement. Celric, dit Poldrei en se tournant vers son jeune compatriote, vous êtes bien sûr confirmé dans vos fonctions. — Merci, Excellence, salua l’interpellé en inclinant la tête avec déférence. J'essaierai de faire de mon mieux. — Pour la Nouvelle République, la désignation a été plus complexe, reprit Organa Solo. Luke ayant choisi de se consacrer à l’Ordre, il nous fallait choisir un autre commandant… Elle se tourna vers l’officier que Celric avait remarqué en entrant. — Colonel Farlander, nous aimerions vous confier ce rôle. Ledit colonel haussa un sourcil. — C’est un honneur, Conseillère. Et si vous m’en estimez digne… Je l’accepte. — Pour être tout à fait franche, nous avons envisagé d’autres noms, admit la jeune femme avec un sourire d’excuse. Le capitaine Horn est lui aussi un héros de guerre aux talents reconnus… Elle se tourna vers Corran. — …mais votre engagement au sein de la Nouvelle République est peut-être un peu trop récent, et vous n’avez pas encore commandé beaucoup d’unités, précisa-t-elle. — C’est exact, admit humblement le Corellien. — Quant à vous, capitaine Katarn, vous êtes celui qui avez le plus d’expérience en matière de Force… — Pour être franc, je m’en serais passé… signala l’intéressé. — …mais vous êtes plutôt un solitaire, alors que nous avons besoin de quelqu’un qui a le sens du commandement. Toutefois, nous souhaiterions que vous jouiez un rôle, tous les deux, au sein des Défenseurs. — De quelle façon ? demanda Corran. — Pour vous, il s’agirait de commander l’escadron des pilotes de l’unité. Celric le vit remuer légèrement sur sa chaise. — Et donc quitter les Rogues ? insista-t-il avec un regard en direction d’un officier que Celric n’identifia pas, mais qui semblait un peu embêté par la proposition, lui aussi. — Oui, admit Organa Solo. À terme, nous espérons dépêcher des Gardiens dans différents corps d’armée… Mais une unité d’élite permettrait de servir de vitrine… Tout comme les Rogues le sont pour notre Flotte. — Ça se tient… admit Corran, visiblement à regret. — Nous ne pourrons sans doute rien mettre sur pied avant la fin du conflit, si cela peut vous rassurer, précisa la Conseillère avec un sourire. Par contre, capitaine Katarn… Kyle… Nous avons besoin de votre expérience pour former des agents capables d’agir en solitaire en terrain hostile. — Et ce nous » implique également la Fédération, précisa Poldrei. Au moins jusqu’à la fin du conflit. Je sais que vous avez quelques griefs envers l’Empire… — C’est vrai, admit le commando. Mais je suis un homme pragmatique. Vous n’êtes pas vraiment un partisan de Jerec… Vous avez même fait descendre son sponsor. — Je… Poldrei lâcha un soupir. — Bon, admettons. La situation avec Ardus Kaine était un peu plus complexe que cela, mais bon… Il se redressa légèrement. — L’essentiel, c’est que vous semblez tous prêts à faire votre devoir. Et nous allons avoir besoin de combattants dévoués pour ce qui se prépare. Amiral Bel Iblis, nous vous écoutons. Il s’était tourné vers l’un des officiers en retrait, un humain de grande taille avec une imposante moustache et une crinière de longs cheveux blancs retombant sur ses épaules. — Merci, Excellence, répondit l’homme d’une voix solennelle. Certains d’entre vous ici le savent déjà nous préparons actuellement la première offensive d’ampleur du Pacte, qui doit nous permettre de reprendre l’intégralité du Secteur Corellien. Celric retint son souffle. Il avait eu vent de certaines rumeurs, mais l’entendre confirmer de façon aussi directe était une nouveauté pour lui. Il commençait à mieux comprendre la raison de sa présence. — Après le renversement du Diktat, les chantiers de Corellia sont devenus l’un des principaux ports de ravitaillement de la flotte palpatiniste dans la Galaxie, reprit Bel Iblis. D’après nos informations, les forces présentes en orbite sont conséquentes ; une cinquantaine de destroyers et pas moins de trois cuirassés stellaires, le Whelm, le Panthac et l’Assertor. Il fit un signe de la main, et la lumière baissa pour permettre à toutes les personnes présentes d’observer les hologrammes projetés au centre de la pièce. Les positionnements des différents vaisseaux apparurent. — Ce sera un combat difficile, annonça Bel Iblis. Nous avons réfléchi à une façon d’éloigner une partie de la flotte impériale, mais cela ne sera pas simple. Notre objectif est de faire croire à l’ennemi que nous voulons prendre position autour du Secteur Corellien avant d’attaquer son cœur. — Nous sommes en bonne voie pour y parvenir, signala Poldrei. L’attaque de l’amiral Nantz contre leur convoi de ravitaillement a désorganisé leurs plans. Notre indicateur l’a confirmé. — Et cela nous a fait gagner un temps précieux avant le lancement de cette flotte vers ses nouveaux objectifs, confirma Bel Iblis. Sans doute deux semaines. Corran leva alors la main. — Oui, capitaine Horn ? — Excusez-moi, Amiral, mais ne faudrait-il pas justement attendre que la flotte ait quitté Corellia avant de passer à l’attaque ? demanda l’aspirant Jedi. On peut supposer qu’elle finirait par se diviser, à un moment ou un autre. — Oh, oui, elle le ferait, confirma Bel Iblis. Et nous perdrions sans doute Fondor, Sullust, Sluis Van et d’autres mondes essentiels à notre effort de guerre. Même sans invasion, ces cuirassés pourraient faire des dégâts considérables contre nos installations stratégiques. Il faut les détruire avant que cela ne se produise. Bien sûr, Corellia est une excellente base pour eux. Les défenses de la planète sont puissantes… — Et il y a ce Jedi Obscur, intervint une nouvelle fois Poldrei. Sedriss. — J’allais y venir, répondit l’amiral avec une pointe d’agacement. Un agent de l’Empereur, maîtrisant la Force, est présent sur place. Il y en a peut-être d’autres, pour autant que nous sachions. Ce sera donc le rôle de nos Défenseurs et Protecteurs, et des Jedi qui seront volontaires, bien sûr, de se charger de les neutraliser. Poldrei sembla vouloir ajouter quelque chose, mais le plissement des yeux de Bel Iblis le dissuada de parler. — Colonel Tavill, ajouta le Corellien en se tournant vers Celric, j’ai entendu dire que vous aviez travaillé une technique de la Force améliorant les capacités des troupes pendant les batailles. Le jeune homme acquiesça. — La méditation de combat… C’est le clone fou, C’baoth, qui nous y a entraînés. Piotr, Flynn et Gladys savent aussi comment s’en servir. — Excellent. Nous en aurons besoin, car le camp d’en face a peut-être lui aussi un atout du genre, et il n’hésitera pas à l’employer. Celric acquiesça avec gravité. — Les défenses planétaires demeurent pour l’heure notre principal problème. Nous manquons d’informations récentes à leur sujet. C’est la raison pour laquelle nous vous avions convoqué, capitaine Donos, précisa Bel Iblis en se tournant vers un homme en uniforme de pilote. Le général Antilles – il désigna l’un des officiers présents à ses côtés – m’a appris que vous étiez un ancien des Forces armées corelliennes. Quant à vous, capitaine Horn, vos antécédents au sein de la CorSec vous ont peut-être donné quelques indications… Donos s’avança pour répondre, tandis que Celric essayait de regarder discrètement le légendaire Wedge Antilles, leader du non moins célèbre Escadron Rogue. Évidemment, se dit-il. C’est l’homme qui semblait embêter de voir Corran promu à de nouvelles fonctions. Il a perdu un élément de valeur pour son équipe. Un souvenir fugace l’amena alors à sourire. Dire que je les ai combattus tous les deux à la bataille d’Ord Mantell, et que je m’en suis sorti vivant ! — J’ai servi dans une équipe au sol, pas dans la défense spatiale, expliqua Donos. Mais j’en connaissais les grandes lignes. La dernière fois que je suis allé sur Corellia, j’ai remarqué que le réseau de satellites de défense s’était grandement densifié. — C’était à quel moment ? Avant de rejoindre la Nouvelle République ? — Non. J’y suis retourné il y a un an. Bel Iblis haussa un sourcil. — Vous avez pu passer les contrôles du Diktat, malgré votre statut de pilote de l’Escadron Rogue ? — C’est… Donos semblait embêté. — J’ai une bonne amie sur place, lâcha-t-il finalement. Elle m’a aidé à franchir les douanes grâce à une fausse identité pour moi et mon vaisseau. Ça n’a rien d’exceptionnel sur cette planète. — Non, en effet, confirma Bel Iblis. Les contrebandiers font pareil depuis des siècles. Sous l’Ancienne République, la CorSec se plaignait déjà du manque d’efficacité de la surveillance passive. Mais il me semblait que les systèmes informatiques avaient été remplacés après l’arrestation du Moff Vorru… — C’est le cas, intervint Corran. Mais les nouveaux ont rapidement été craqués. Mon père et mon grand-père l’évoquaient souvent. Mais cela fait partie de la stratégie sécuritaire de Corellia. Les défenses satellitaires doivent prévenir un assaut de grande envergure, comme celui que vous envisagez ; à la CorSec d’intercepter la contrebande. — Alors, le plus simple serait peut-être de faire appel à un contrebandier, signala une nouvelle voix. Elle venait d’un autre homme en tenue crème d’officier de la Nouvelle République. Il sembla familier à Celric, qui le reconnut finalement au bout de quelques instants d’observation. Han Solo, après tout, était plus connu avec sa tenue de capitaine civil qu’avec l’uniforme qu’il portait ce jour-là. — Pourriez-vous préciser vos propos, amiral ? demanda Bel Iblis. — C’est simple, non ? Toute cette opération a été pensée depuis le début comme une attaque purement militaire, expliqua Solo. L’espace, puis le sol. Mais nous pourrions peut-être envisager de faire l’inverse prendre le sol, puis l’espace. — Vous oubliez les cuirassés, rappela alors Poldrei. Même si vous parveniez à trouver la clé pour passer à travers les satellites, je doute que les senseurs des vaisseaux ne repèrent pas nos transports… Et ils seraient toujours en mesure de bombarder nos troupes au sol. Corellia a un bouclier planétaire, mais il serait incapable de résister à un assaut d’une telle puissance. — Je ne pensais pas à débarquer avec des chars, des compagnies de soldats et tout le reste. Juste une prise de contrôle des centres névralgiques. Je ne suis pas très familier des protections du système ; j’étais trop jeune pour y prêter attention, à l’époque où je traînais dans le coin, et j’ai plus bossé dans l’espace Hutt par la suite. Mais s’il s’agit vraiment d’un système automatisé, alors il y a un programme, quelque part, sur un serveur informatique. Et les contrebandiers du coin ont découvert comment le neutraliser. — Donc, il nous faudrait trouver un contrebandier corellien, résuma Poldrei. — Et un qui sache comment neutraliser ce système, ajouta Bel Iblis. — Et tout ça le plus rapidement possible, sans attirer l’attention de l’Empire. Celric sentit alors une certaine appréhension, voire de la détresse, juste à côté de lui. Il tourna légèrement la tête et vit que le visage de Corran s’était tendu. Pourtant, il se leva quelques instants plus tard. — J’ai peut-être l’homme qu’il vous faut, annonça-t-il. Mais ça ne va pas vous plaire. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par Uttini » Dim 05 Juin 2022 - 2131 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Faut que je lise ça dès que j'ai un peu de temps...ça m'a l'air sympa. “Quelle est la différence entre les yeux qui ont un regard et ceux qui n'en ont pas ? Cette différence a un nom c'est la vie. La vie commence là où commence le regard” — Amélie Nothomb — Métaphysique des tubes Uttini Modérateur Messages 21058Enregistré le 25 Sep 2006Localisation Nancy Site Internet mat-vador Jedi SWU Messages 3169Enregistré le 24 Mai 2016 Répondre en citant le message par L2-D2 » Mar 07 Juin 2022 - 1810 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 48 lu !Un Chapitre de malade ! Un sacré game-changer, comme on dit ! Entre un entraînement commun aux Impériaux et aux Néo-Républicains, la fondation d'une nouvelle unité d'individus sensibles à la Force mais affiliés à la Nouvelle République donc il y aura 3 factions d'individus sensitifs dans la galaxie... 4 en tenant compte de l'Empire de Palpatine, en fait !, la présence de Han Solo dans son uniforme crème et là, je vois l'illustration le représentant dans l'Essential Reader's Companion, la mission imminente sur Corellia du tout bon !Et je pense au même suspect que mat, tiens. A voir si tu nous prépares un petit twist de derrière les fagots ! Vivement la suite ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Mar 07 Juin 2022 - 2151 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci à tous ! Uttini a écritFaut que je lise ça dès que j'ai un peu de temps...ça m'a l'air que ça te plaira ^^ Mais à la limite, si tu dois commencer le premier tome, je te conseillerais d'attendre quelques mois... ^^mat-vador a écritLa petite Siveline qui réintégre un escadron, ça fait plaisir !! La petite confrontation avec papa ... mais j'ai adoré surtout la partie briefing ! J'aime énormément quand ça parle de tactique, de stratégie militaire ! Et évidemment les nombreuses références Legends !Et c'est pas fini niveau briefings ! L2-D2 a écritUn sacré game-changer, comme on dit ! Entre un entraînement commun aux Impériaux et aux Néo-Républicains, la fondation d'une nouvelle unité d'individus sensibles à la Force mais affiliés à la Nouvelle République donc il y aura 3 factions d'individus sensitifs dans la galaxie... 4 en tenant compte de l'Empire de Palpatine, en fait !, la présence de Han Solo dans son uniforme crème et là, je vois l'illustration le représentant dans l'Essential Reader's Companion, la mission imminente sur Corellia du tout bon !On est clairement et définitivement entrés dans l'Infinities, donc oui, ça évolue, et ça va se poursuivre dans cette direction. mat-vador a écritJ'ai ma petite idée sur "l'homme qu'il vous faut " Booster Terrik ?L2-D2 a écritEt je pense au même suspect que mat, tiens. A voir si tu nous prépares un petit twist de derrière les fagots ! Nan, ce coup-ci pas de coup fourré, c'était effectivement assez prévisible. Mais sera-t-il seul ? Et surtout, quel sera son prix ? “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Dim 19 Juin 2022 - 2240 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] La suite ! >Chapitre suivant>>Chapitre 49En tant que général, Grodin avait théoriquement un rang équivalent à l’homme qui lui faisait face. Il bénéficiait également de l’avantage qui lui conférait l’aînesse, et plus que largement d’ailleurs ; il aurait presque pu être le père de son interlocuteur. Pourtant, il se contentait d’écouter sans broncher les ordres transmis par Ahris Garind. — Le Stratège s’inquiète de l’évolution de la situation, expliquait le jeune amiral, les bras posés sur son bureau presque vierge d’objets. Comme vous avez pu le constater vous-même sur Kuat, ces armes déployées par Palpatine sont d’une capacité de nuisance et de dévastation peu communeL’ex-Garde ne put qu’acquiescer en attendant de voir où le Polcaphréen voulait en venir.— En concertation avec son homologue reb… néo-républicain, l’amiral Ackbar, le Grand Amiral Thrawn a décidé de faire de la destruction des Dévastateurs de Mondes son objectif prioritaire. Le Guardian et le Home One, ainsi que leurs vaisseaux auxiliaires, suivent à distance les Dévastateurs en prenant garde à rester hors de leur portée. — Ça paraît sage, lâcha Grodin qui n’avait pas oublié le sort du Borosk et du Muunilinst, en dépit de leurs formidables capacités offensives. — Comme vous dites. Selon eux, un vaisseau d’une taille supérieure à une frégate n’aurait aucune chance d’échapper à une destruction rapide. Des corvettes anti-chasseurs, capables de détruire les appareils déployés par les usines internes des Dévastateurs, seraient la meilleure solution pour les approcher. — Ça semble plausible… — Sauf que nous ne voulons pas seulement les approcher, nous voulons les détruire, rappela Garind. Leur infliger des dommages considérables, jusqu’à l’anéantissement total. — Oui, bien sûr… Garind l’observa en silence. Il semblait le jauger du regard. Ne sachant pas comment réagir, Grodin préféra lui laisser l’initiative. — Général Tierce, nous aurons besoin de vos compétences pour mener cette attaque, annonça finalement l’amiral. C’était ce que l’ex-Garde soupçonnait depuis le début de la conversation. Ce qu’il redoutait, même. Il n’avait aucune envie de se retrouver à nouveau face à ces super-armes. Il décida de jouer la carte de la prudence. — Je vois. Il tapota des doigts l’accoudoir de son fauteuil, avant de reprendre — Je suis actuellement affecté à la conduite d’une des opérations au sol sur Corellia… — Considérez que c’est réglé. Nous avons davantage besoin de vous à bord du Guardian. — D’autres seraient plus capables de mener cette opération… — Le Grand Amiral a spécifiquement requis vos services. Vous avez après tout participé au succès de Sluis nom alarma aussitôt Grodin. — Vous prévoyez un abordage ? — C’est l’hypothèse privilégiée à cette heure. Le blindage et les boucliers des Dévastateurs semblent résister à des assauts d’une grande violence. Une attaque plus ciblée sur des systèmes internes pourrait en revanche avoir un impact considérable. N’oubliez pas que nous sommes à présent coalisés avec les anciens Rebelles… Ils s’y connaissent en destruction de super-armes, et ils ont raison sur un point dès que l’on peut passer le blindage initial, elles deviennent facilement destructibles. Ces Dévastateurs ont sans doute le même point faible que les Étoiles de la Mort un besoin énergétique immense qui rend leurs réacteurs instables. — Ça se tient, admit le général. Mais mon unité au sol…— Si certains de vos hommes vous semblent convenir au travail qui se prépare, sélectionnez-les. Ils gagneront le Guardian avec vous. Les autres resteront dans l’unité initiale et seront placés sous l’autorité d’un nouveau commandant. — Ah. Bien. — Le colonel Carson, en particulier, semble tout à fait indiqué pour cette mission… — Oui… Grodin ferma un instant les yeux, pour trouver en lui-même le courage d’exprimer ce qu’il pensait. Quand il les rouvrit, la question jaillit de sa bouche — Est-ce une façon de m’écarter de Celric Tavill ? Garind ne répondit pas immédiatement, et son visage était resté impassible, mais le général devina qu’il avait vu juste. — Le Consul Poldrei est… contrarié par cet incident, admit-il finalement. Comme vous le savez, des Jedi affluent actuellement vers notre station. Le colonel Tavill doit représenter auprès d’eux un modèle de ce que la Fédération peut offrir comme avenir… Ce qui s’est passé avec vous est fâcheux, car cela le perturbe. En soi, même s’il appréciait Edwin Tavill, le Consul ne vous reproche pas directement sa mort ; il a conscience que vous ne faisiez que votre devoir. Mais il souhaiterait effectivement s’assurer que vous ne recroiserez pas Celric Tavill avant longtemps. L’amiral hésita, puis ajouta — À titre tout à fait confidentiel… Nous espérions que votre expérience de Garde, l’entraînement que vous avez subi pour obtenir votre rang, aurait pu former la base d’une formation au combat que vous auriez dispensée aux Protecteurs Impériaux. Maintenant, bien sûr, ce n’est plus envisageable… — Ça n’aurait pas été opportun, assura Grodin. De cela, au moins, il était certain. Il ne pouvait pas imaginer d’environnement plus éloigné de l’image qu’il se faisait des Jedi que le cercle de duel de Yinchorr et ses fantômes. — Si vous le dites… Cependant, ne voyez pas tout du mauvais côté, Général. Vous avez une occasion en or de prouver une nouvelle fois votre valeur au Grand Amiral Thrawn, vous et le colonel Carson… Ce qui sera bien utile le jour où le récit véritable des événements du Mont Tantiss lui parviendra aux oreilles. Grodin ne répondit rien, se contenant de regarder son interlocuteur dans les yeux. Le secret aurait dû être gardé par le Consul Poldrei et lui seul. Décidément, Garind savait beaucoup de choses… Trop, sans doute, pour que cela n’enclenche pas quelques alertes dans le cerveau du général. Il avait vu trop de courtisans du temps où il revêtait l’habit rouge pour ne pas reconnaître un ambitieux quand il en voyait un. — Vous avez raison, répondit-il prudemment. L’amiral acquiesça et lui remit les documents concernant la navette qui lui était affectée, prête au départ sous deux heures. Puis il congédia Grodin, qui regagna ses quartiers afin d’empaqueter ses rares affaires. Mais, en chemin, il fit étape à la cabine de Daiven pour le prévenir de la tournure des événements. — Au moins, on retourne au combat, répondit son ami en haussant les épaules lorsqu’il lui apprit quelle était leur nouvelle mission. Je n’en pouvais plus d’être coincé ici. — Sauf qu’on nous envoie face à ces énormes machins qui ont déboulé sur Kuat, rappela Grodin. Ce ne sera pas une promenade de santé. — Bah, ça fait partie des risques du métier. — Tu ne t’inquiètes vraiment pas ? Daiven ne répondit pas tout de suite, continuant en silence de rassembler ses affaires en vue de les empaqueter. — Bien sûr que je m’inquiète, finit-il par répondre. J’ai vu de quoi ces choses étaient capables. Mais on peut tout aussi bien mourir d’un accident lors d’une mission de routine… Alors, quitte à risquer ma vie, autant le faire pour quelque chose en quoi je crois. Il y avait dans sa voix une pointe d’amertume qui alerta Tierce. — Je crois que je comprends où tu veux en venir…— Pourquoi ai-je été créé, Grodin ? L’ex-Garde se mordit les lèvres, ne sachant quoi répondre à la question posée de façon si abrupte. — Les gens comme toi existent pour exister, poursuivit Daiven. Votre existence est le fruit des hasards de la nature, d’un concours de circonstances, d’une rencontre, d’une alchimie… Mais certainement pas liée à un but. Moi, si. On a sélectionné mes gènes pour créer un soldat efficace et obéissant. Un droïde de chair, voilà comment on m’a imaginé. Prêt à faire le sale boulot. Seulement… Seulement, je suis capable de réfléchir par moi-même, de voir au-delà de ma mission. Je pense. J’ai des sentiments. Et plus le temps passe, plus je comprends que la raison pour laquelle j’ai été créé est contraire à tout ce à quoi j’ai fini par croire. — C’est l’entretien de Poldrei et Organa Solo qui t’a mis dans cet état, n’est-ce-pas ? devina Grodin. — J’y pensais déjà avant, mais oui, ça n’a pas arrangé la situation. Daiven plongea son regard dans celui de son ami. — Toi aussi, tu étais dans un sale état, quand tu as appris pour Palpatine. — C’est vrai. — Il m’a fallu un peu plus de temps pour être affecté à ce point, mais tu vois que ça a fini par m’arriver…— Ouais. — Comment tu as fait pour t’en remettre ? Ce fut au tour de Grodin de prendre son temps avant de répondre. Pouvait-il inventer quelque chose de plausible ? Ça lui semblait bien difficile. Au combat, il était capable d’innover, d’agir de façon complètement imprévisible de façon à prendre l’ascendant sur l’adversaire. Avec les mots, c’était une autre affaire. De plus, Daiven méritait de connaître la vérité. — Je ne m’en suis pas remis, avoua-t-il finalement. Le colonel, qui empilait ses maillots dans son sac de voyage, interrompit son geste. — Vraiment ? — Ouais. Mais j’essaie de ne pas y penser. Je me focalise sur l’instant présent. Ça me permet d’éviter de ressasser sans arrêt mes erreurs, de me demander comment j’ai pu me retrouver là… Je crois que c’est ce dont on a tous besoin aller de l’avant. Je pense qu’on est beaucoup dans ce cas-là. Même les Rebelles. On en a tué des tas, quand même, et maintenant on se bat ensemble. — C’est vrai… On est dans le même vaisseau, à présent. Daiven referma d’un geste sec son sac de voyage. — Et il est temps de le montrer. Passons à l’action. Grodin ne pouvait qu’approuver. Après tout, se battre était ce qu’il savait faire de mieux. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par L2-D2 » Lun 20 Juin 2022 - 1004 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 49 lu !Hmmm... Tierce et Carson qui repartent en mission, ça c'est cool. Et contre les Dévastateurs de Monde en plus, la mission se rapproche et c'est tant mieux !Mais je m'interroge sur le devenir de Tierce à l'issue de tout ceci. Et sur Garind, aussi, qui lui rappelle donc l'aspect "courtisan" de la cour de Palpatine. Il menace juste ce qu'il faut, l'amiral. Et Tierce semble un peu fataliste, à accepter son sort avec une forme de résignation. Mais pour combien de temps ? Sera-t-il amené à recroiser Kir Kanos, tiens ? Vivement la suite ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Dim 03 Juil 2022 - 2016 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci à vous deux ! Réponses plus bas. Et, d'ici là, un nouveau chapitre... Qui sera sans doute le seul d'ici à fin juillet, vu que je vais m'éloigner un peu de mon ordinateur. J'espère pouvoir revenir ensuite à mon rythme hebdomadaire qui a rarement été respecté depuis le début de cette partie... >Chapitre suivant>>Chapitre 50Même sans faire usage de la Force, Leia pouvait sentir croître l’agacement de Carth Poldrei. — Je veux récupérer l’Aventurier Errant, martela Booster Terrik pour ce qui lui semblait être la cinquantième fois. — Je pense l’avoir compris, répondit le Consul. Mais je vous ai déjà livré ma réponse et elle ne varie pas le Virulence a repris du service au sein de la Flotte impériale, après d’importants travaux de réfection. — Moi aussi, j’en avais fait, des travaux, et vos gars… — Nos équipes ont récupéré un destroyer capturé en temps de guerre, signala Poldrei. D’accord, vous l’aviez volé à la flotte privée d’Isard, mais il compte quand même comme une possession impériale. Le Liberté du commandant Yonka, qui était dans une situation similaire, a été remis à nos forces en vertu des accords d’échange du Pacte. — Je ne suis pas membre de la Nouvelle République ! tonna le contrebandier. Ce qu’ils ont signé ne me regarde pas ! — Je reconsidérerais mes propos, si j’étais vous. Votre statut de citoyen de la Nouvelle République vous protège. Si vous étiez citoyen impérial, voire d’un monde indépendant, vous seriez à cette heure accusé de piraterie et enfermé dans une de nos prisons. — Il a raison, Booster, signala alors Talon Karrde à son partenaire en affaires. Inutile d’indisposer nos amis du Conseil Provisoire. Il inclina légèrement la tête en direction de Leia, avec une déférence qui n’était pas sans charme. Cet homme était un séducteur, elle le savait. Par certains aspects, il lui rappelait Han. Mais, comme ce dernier, il était bien davantage que ce qu’il voulait paraître. Malgré son air de mauvais garçon de l’espace rangé des vaisseaux, Karrde avait l’habileté d’un vrai politicien. Il aurait pu être sénateur, s’il l’avait voulu, réalisa Leia. Mais il a sans doute davantage de pouvoir – et moins d’ennuis – ainsi. Il s’était plus ou moins imposé comme conseiller de Booster Terrik dans ses négociations avec le Pacte, même s’il agissait plutôt comme un intermédiaire. La Conseillère devinait toutefois que son intervention n’avait rien de désintéressé. — Je refuse de me faire dépouiller, insista le vieux contrebandier. J’ai des droits sur ce vaisseau, et des informations qui le valent bien. Le problème, c’est qu’il a raison, songea Leia avec un profond embarras. L’objectif fixé par l’amiral Bel Iblis avait été d’obtenir des codes permettant de contourner les défenses automatiques de Corellia. Mais Terrik pouvait leur offrir mieux les plans du système de défense et des codes permettant d’en prendre le contrôle depuis une station de surveillance isolée à l’est de Coronet. — Ça paraît trop beau pour être vrai, avait remarqué Leia. Terrik s’était fendu d’un rire sonore. — N’est-ce-pas ? Mais vous sous-estimez le pouvoir de la corruption, Conseillère. C’est cette vieille canaille de Flirry Vorru qui était le Moff de la planète à l’époque où ce système a été mis en service. Vous le connaissez il a toujours eu quelques combines en route. Il travaillait déjà avec le Soleil Noir sur des opérations de contrebande qui rapportaient gros. Disposer de ce poste de contrôle dérivé était un sacré atout pour lui il suffit d’une équipe réduite pour prendre la main sur le système de défense et assurer le passage des vaisseaux concernés. Moins de pattes à graisser parmi les contrôleurs officiels, plus de bénéfices à la sortie. Karrde avait ensuite proposé de mettre à disposition son meilleur craqueur de codes pour reprogrammer le système de défense. Avec un peu de chance, il serait même possible de l’utiliser pour attaquer les vaisseaux palpatinistes. Un atout inespéré, et donc inestimable. Leia cherchait donc comment amadouer Booster Terrik et son associé ; mais Poldrei passa à l’attaque avant qu’elle n’ait pu envisager une stratégie. — Et vous, capitaine Karrde ? Que comptez-vous retirer de cette affaire ? — Ma participation est purement amicale et liée à l’estime que j’ai pour Booster, assura l’élégant vaurien avec un geste d’apaisement. Terrik grommela ostensiblement. — Lequel m’a offert une participation à son entreprise en échange de mon soutien dans cette épreuve, ajouta Karrde. — Vous auriez donc des parts de son vaisseau, s’il parvient à l’obtenir. — Effectivement. À dire vrai, il faut que je pense à l’avenir de mon équipe. Le commerce de fournitures indisponibles… — La contrebande, corrigea Leia en haussant un sourcil. — Tout juste. Cette activité s’accommode mal des régimes plutôt libéraux que vous ambitionnez, et encore moins des périodes de paix. Le commerce d’objets rares mais légaux, comme les antiquités ou les œuvres d’art, est à la fois moins risqué et bien plus lucratif. Quant au négoce d’informations, il a l’avantage de ne requérir que peu de places. — Vous pensez donc utiliser le vaisseau du capitaine Terrik comme base d’opérations. — Tout juste. Toutefois, un arrangement est toujours possible. J’appréciais particulièrement mon ancienne base de Myrkr… Le visage du Consul Poldrei demeura impassible, mais Leia sentit nettement son trouble au sein de la Force. Derrière son visage impassible, le Polcaphréen était réellement inquiet. — Myrkr est une zone d’exclusion impériale, rappela-t-il d’une voix soigneusement contrôlée. — Ça ne m’a pas échappé. — Je m’en doute. Et il ne vous aura pas échappé non plus, j’imagine, que les ysalamiris sont une ressource bien trop stratégique pour être accessible à tout un chacun. — Bien sûr. L’explication était plausible, constata Leia. Mais je suis certaine qu’il y a autre chose. Quelque chose que Carth Poldrei tient absolument à garder secret. C’était en tout cas ce que la Force lui soufflait. Elle avait aussi le sentiment que cela ne risquait pas de lui porter préjudice ; aussi décida-t-elle d’aller de l’avant et de remiser cette information dans un petit coin de sa tête. — Capitaine Terrik, je crois me souvenir que vous avez géré une station spatiale, pendant la guerre du Bacta, suggéra la Conseillère. Je suis sûr que nous pourrions trouver un arrangement… — Et me refiler ce vieux tas de ferraille ? ricana le contrebandier en désignant du pouce le plafond. Merci bien ! Je rendais service à Wedge, c’est tout. J’ai l’étoffe d’un aventurier, pas d’un administrateur casanier. — Alors ce sera un vaisseau, lâcha Poldrei. Mais pas un destroyer impérial. Terrik se tourna vers lui. — Vous allez me refiler quoi ? Un Acclamator à moitié rouillé ? Un Venator datant de la Guerre des Clones ? — Vous n’êtes pas loin, mais vous vous trompez de camp, répondit le Consul. En prenant possession du Secteur Corporatif, la Fédération a mis la main sur un ensemble de vaisseaux lourds séparatistes. Nous pouvons vous céder un classe-Lucrehulk en échange de vos informations. Leia se mordit discrètement les joues. C’était particulièrement osé, et même assez discourtois de la part de Poldrei de proposer des vaisseaux qui, selon les termes du Pacte, ne lui appartenaient plus. — C’est vieux, lâcha Terrik. — Mais solide. Avec des besoins en équipage réduits… et une capacité de stockage inégalée. — Acceptez, Booster, conseilla Karrde. Vous savez que vous n’obtiendrez pas mieux, même en insistant. — J’aurais dû demander un cuirassé stellaire… — Vous seriez parvenu au même résultat. Le Corellien soupira. — Très bien, dit-il en s’enfonçant un peu dans son siège. Vous aurez vos codes et toutes les informations qui vont avec… Ils passèrent la demi-heure suivante à négocier les détails de la transaction, puis remirent les cartes de données récupérées aux équipes du général Cracken. Ce n’est que lorsqu’ils quittèrent le bureau de celui-ci que Leia trouva l’occasion de dire le fond de sa pensée à son homologue. — Vous êtes très généreux avec les biens des autres, lui fit-elle remarquer. L’ex-Moff resta silencieux pendant de longues secondes. — La Fédération va engager un million de soldats dans la bataille de Corellia, déclara-t-il finalement. Sans compter les équipages de nos vaisseaux de guerre, qui vont au moins faire doubler ce nombre. Et tout cela pour une planète qui vous reviendra après la bataille. Vous serez donc d’accord pour dire que ma générosité n’est pas à sens unique. — Je ne voulais pas remettre en question votre aide, contra Leia. — Qu’alliez-vous faire de ces vaisseaux ? Les vendre à la ferraille ? Nous savons tous deux que vous n’auriez pas pu les intégrer dans votre flotte régulière, pas au moment où vous souhaitez la moderniser. L’ère de la Rébellion est terminée. — Tout de même… — D’ailleurs, l’idée n’est pas de moi mais de Thrawn, poursuivit le Consul. Quand j’ai appris que Talon Karrde s’était invité aux négociations, je l’ai averti. Il avait déjà eu affaire à lui et a assez bien cerné l’homme. Ses analyses étaient remarquablement pertinentes… Comme toujours, devrais-je dire. Ah, Celric ! Leia se tourna pour regarder dans la même direction que lui et vit arriver le jeune chef des Protecteurs Impériaux, dans son armure élégante. — Navré de vous interrompre, Excellences, les salua-t-il. Luke m’a demandé de vous signaler que la plupart des participants sont arrivés et que les derniers seront là dans quelques minutes. — Nous arrivions justement, répondit Poldrei avec un regard en coin en direction de Leia. Passez devant. Le Protecteur salua de façon formelle, mais un peu maladroite, comme s’il était encore mal à l’aise dans son uniforme rutilant. Il est jeune, songea la Conseillère. Pas autant que Luke et moi au moment de la bataille de Yavin… Mais jeune quand même pour quelqu’un qui doit porter de telles responsabilités. Elle l’appréciait néanmoins. Même s’il avait vécu des moments difficiles – mais qui n’était pas dans ce cas, après trois décennies de guerre ? –, il avait su garder une certaine naïveté, une candeur rafraîchissante, un optimisme revigorant. — Votre mère a retrouvé certaines de ses connaissances ? lui demanda Leia avec douceur tandis qu’ils entraient sur la passerelle d’observation où la réunion devait se tenir. — Des gens qu'elle avait croisé, répondit Celric en regardant la foule bigarrée qui s’était réunie là. Depuis l’entrée qu’ils avaient empruntée, en surplomb, ils pouvaient l’observer en détail. Elle était principalement composée d’humains. À ce qu’elle avait compris, nombre de Jedi ayant survécu avaient appartenu à l’espèce majoritaire, se cachant parmi la foule de leurs semblables. Il y avait hommes et des femmes dans des tenues civiles et militaires, pour certains des officiers qui étaient présents en tant qu’observateurs. Elle échangea un bref signe de tête avec l’amiral Garind, qui discutait avec un Protecteur semblant encore plus jeune que Celric. Elle repéra aussi Luke, un peu plus loin, discutant avec une poignée d’inconnus. — Quelques-uns, reprit Tavill. Mais la plupart de ses amis sont morts lors de l'assaut du Temple. Les Jedi qui sont là... Il laissa sa phrase en suspens. — Pour ma part, je n'en reconnais aucun, lâcha Poldrei, qui regardait la scène les mains dans le dos, une expression indéfinissable, peut-être un peu nostalgique, sur le visage. Ce qui n'a rien d'étonnant. La plupart ont l'air d'avoir mon âge, ou moins encore. Les Jedi qui se sont distingués au cours de la Guerre des Clones étaient pour la plupart des vétérans, des gens qui auraient pu servir de ralliement à un mouvement contre-impérial et que Palpatine a voulu à tout prix... Il n'acheva pas sa phrase. Leia vit que son regard s'était fixé sur un point derrière elle ; elle se retourna et aperçut l'être qui avait surpris son homologue. Un imposant Whipid à la fourrure argentée venait de faire son entrée sur la passerelle d'observation, et sa tenue traditionnelle ne laissait aucun doute sur sa qualité. — Oh, bon sang, souffla le Consul. Lui, je le connais. Et ce qu'elle ressentait au sein de la Force chez le Polcaphréen confirmait bien son trouble. Sans prononcer un mot de plus, il se dirigea vers le nouvel arrivant, et Leia le suivit par curiosité. Le Whipid les vit s'approcher et resta là à les attendre. La Conseillère connaissait un peu les êtres de son espèce pour en avoir côtoyé quelques-uns à l'époque de la Rébellion, et elle savait qu'ils avaient le sang chaud et une patience assez limitée. Mais ce n'était pas ce qu'elle percevait chez lui, bien au contraire ce Jedi semblait parfaitement fidèle aux préceptes de sérénité de l'Ordre. Poldrei se plaça face à lui et s'inclina légèrement. — Vous êtes le général K'Krukh, n'est-ce pas ? La question arracha ce qui semblait être un petit rire au Whipid. — Il y a longtemps qu'on n'avait pas utilisé ce grade pour me désigner, répondit-il d'une voix grave aux résonances profondes. — Les vieilles habitudes, dit le Consul avec un sourire d'excuse avant de désigner son accompagnatrice. Vous connaissez sans doute la Conseillère Leia Organa Solo de la Nouvelle République, au moins de réputation... — J'ai passé les trois dernières décennies à me tenir aussi éloigné que possible du reste de la galaxie, répondit K'Krukh. Mais j'ai beaucoup appris depuis que j'ai quitté mon isolement ces derniers jours, et je sais qui vous êtes, ajouta-t-il avec un signe de tête en direction de la jeune femme. J'ai combattu aux côtés de votre père à quelques reprises. Savoir ce qui lui est arrivé m'attriste... Mais je me réjouis qu'il ait, finalement, retrouvé la voie de la Lumière. — Merci, répondit Leia avec sincérité. C'est un honneur de faire votre connaissance. — Pour ma part, je suis Carth Poldrei. J'ai servi sous vos ordres sur Saleucami, poursuivit Poldrei. Très brièvement, bien sûr. Je faisais partie du Corps de formation des officiers de terrain qui a été dépêché sur place pour sécuriser la planète après la victoire. — À la fin de la guerre, se souvint le Jedi. — Oui. Mais je vous connaissais déjà avant, précisa le Consul. J'étais assez admiratif de la façon dont vous aviez défié l'Ordre au début du conflit, en refusant de mener des troupes au combat dans une guerre qui vous semblait échapper à toute logique. Et la suite a démontré que vous aviez vu juste, avant les autres. — J'aurais préféré me tromper, admit calmement K'Krukh. Mais il est impossible de changer le passé. On peut seulement s'efforcer de construire un avenir meilleur. — C’est ce que je m’efforce de faire, assura Poldrei. Ils échangèrent encore quelques paroles polies avant que Luke n’arrive pour accueillir le vétéran Jedi. Son intervention amusa Leia. D’ordinaire, c’était elle, la maîtresse des cérémonies dont son frère était l’invité d’honneur. Mais elle ne se plaignait pas de cette inversion des rôles. Elle savait à quel point la renaissance de l’Ordre Jedi tenait à cœur à Luke, et elle était décidée à l’y aider, à sa façon. En organisant le rendez-vous, ils s’étaient mis d’accord sur un protocole un peu officiel, qui marquerait formellement le début de cette nouvelle aventure dans laquelle ils s’engageaient. Quelques holocams étaient présentes, avec une poignée de journalistes sélectionnés avec soin par les dirigeants du Pacte pour suivre les événements de la station Exis et ceux qui viendraient ensuite. Les objectifs étaient fixés sur le podium et ne manquèrent rien du premier intervenant. — Quand je ne serai plus, le dernier des Jedi tu seras. La voix de Luke résonna clairement dans la salle devenue silencieuse. — Voici ce que maître Yoda m’a déclaré, peu avant sa mort. C’était, vous l’imaginez bien, un poids énorme qui s’abattait sur mes jeunes épaules. Nous étions juste avant la bataille d’Endor. L’Empereur Palpatine dirigeait encore l’essentiel de la galaxie, avec mon père à ses côtés. La situation semblait désespérée. Mais nous avions récupéré Han, songea Leia, un sourire en coin en repensant à leurs retrouvailles. — Yoda m’avait cependant donné une instruction, reprit Luke. Transmets ce que tu as appris. Il m’a fallu du temps pour savoir comment le faire. Du temps, et de nombreuses recherches, qui m’ont permis de trouver aussi des alliés. Aujourd’hui, me voilà devant vous les Jedi de demain… Et ceux d’hier, aussi, qui ont retrouvé le chemin de leur devoir. Sa gestuelle était moins celle d’un discours officiel que d’un prêche religieux, tant il croyait avec conviction à chacun des mots qu’il prononçait. En cet instant, Luke dégageait un charisme qui étonnait jusqu’à sa sœur qui l’observait avec attention. — Je sais quelles sont vos craintes. Vous ressentez, comme moi, le sentiment d’un danger imminent, mais aussi celui d’un nouvel espoir. L’Ordre Jedi restauré – le Nouvel Ordre Jedi – durera, quelles que soient les forces des Ténèbres qui tenteront d’en éteindre la flamme. Nous tirerons la leçon des erreurs du passé, nous tenterons de ne pas en commettre d’autres à l’avenir, et nous irons de l’avant pour le bien de cette galaxie. Une fois les applaudissements éteints – ils avaient duré plus d’une minute –, le jeune Jedi céda la place au Consul Poldrei. Leia l’écouta tout en préparant sa propre intervention. — Je ne peux qu’approuver les propos de maître Skywalker, déclara le Polcaphréen. Nombre d’entre vous, en particulier parmi ceux qui ont survécu à l’Ordre 66, s’étonneront de voir un ancien officier impérial tel que moi parler du respect qu’il éprouve envers les Jedi. De fait, les rancunes existent et sont tenaces. C’est là tout le génie maléfique de l’homme que nous affrontons à présent. Avant la Guerre des Clones, les agents du Département Judiciaire et les Jedi travaillaient main dans la main. Je n’en faisais pas partie à cette époque, mais les vétérans que j’ai côtoyés m’en ont parlé avec une certaine nostalgie. Il adressa un signe de tête à un homme au fond de la salle, installé avec une poignée d’autres officiers des deux camps, que Leia identifia comme étant l’amiral Pellaeon. — Lorsque le conflit a éclaté, Palpatine a manœuvré avec une habileté remarquable. Il a fait des Jedi, qui étaient jusqu’alors les gardiens de la paix, les meneurs de cette guerre. Au sommet de la hiérarchie, sous le feu des projecteurs également. Ils sont réellement devenus les symboles du conflit, tandis qu’en arrière-plan, les soldats et les officiers qui se battaient avec autant de courage étaient rejetés dans l’oubli. De cette façon, Palpatine gagnait sur les deux tableaux les Jedi perdaient l’affection d’une part importante de la population, tandis que le corps des officiers se mettait à éprouvait de la rancœur à leur sujet. Et il y en eut bien peu, effectivement, pour protester contre l’Ordre 66 ou pour se rebeller dans les premiers jours de l’Empire. Même ceux qui ont ouvert les yeux par la suite – cette fois, il regarda en direction de vétérans rebelles, au premier rang desquels Adar Tallon et Jan Dodonna – ont servi un temps dans les rangs de l’Empire après le massacre des Jedi. Je sais que, pour beaucoup d’entre vous, il sera difficile de passer outre les fractures nées à cette époque. Pour ceux qui ont été trahis et traqués, il sera difficile de faire à nouveau confiance à quelqu’un qui a revêtu l’uniforme gris ou l’armure blanche de l’armée impériale. Il releva légèrement la tête. — Mais nous devons passer outre, ensemble, si nous voulons… Il s’interrompit, le regard tourné vers sa droite. Leia bougea légèrement pour apercevoir du mouvement dans la foule à ce niveau-là. Elle vit alors plus distinctement le visage de l’élément perturbateur ; c’était l’amiral Garind, un comlink à la main, qui se dirigeait vers le podium des orateurs. — Excellence, nous avons un problème, annonça-t-il en émergeant de la foule. Poldrei acquiesça brièvement. — Une attaque ? Leia se mordit discrètement les lèvres. Une attaque, de fait, n’aurait rien eu de surprenant. C’était même l’un des buts de la réunion pousser l’Empereur à agir de façon inconsidérée, irréfléchie, en lançant ses forces pour détruire ses ennemis éternels. Un contingent important de la flotte avait été positionné à quelques minutes-lumières de là, prêt à intervenir pour aider les vaisseaux défendant la station Exis si le besoin s’en faisait sentir. — Pas celle que nous attendions, répondit Garind. Les senseurs longe distance ont détecté un vaisseau, seul, petit gabarit – pas plus gros qu’une corvette, au plus. — Un seul appareil ? répéta Poldrei, visiblement surpris. Leia échangea un regard avec son frère. Tout cela ne lui disait rien qui vaille. Elle se tourna vers les officiers et vit qu’ils avaient déjà réagi. L’une des baies d’observation s’opacifia pour devenir un écran représentant le point d’émergence supposé de l’ennemi. La Conseillère se mit à compter les secondes. Elle n’avait pas atteint les dix quand l’image se brouilla pour laisser apparaître le vaisseau. Enfin, le vaisseau… Leia sentit son cœur accélérer. Les dimensions étaient celles d’une petite corvette, et les formes rappelaient les canonnières corelliennes des débuts de la Rébellion… Mais ce n’était pas un vaisseau. Seulement un missile. Elle se tourna vers son frère et vit son regard résolu, tandis que Poldrei, lui, était clairement effrayé. — Il faut le faire abattre ! ordonna-t-il à Garind. — J’ai déjà donné des instructions, répondit l’amiral. De fait, sur l’écran, les vaisseaux fédéraux et néo-républicains avaient ouvert le feu, tirant leurs salves plasmiques et ioniques en direction du projectile à hyperdrive. Mais rien ne semblait pouvoir l’arrêter, et il fonçait toujours vers sa cible – la station, évidemment – en frôlant les coques des croiseurs et destroyers, sans se préoccuper de leurs attaques qui étaient comme des piqûres d’insectes sur son blindage. — Les rayons tracteurs ! lança Poldrei. — Ils ne serviront à rien, intervint alors K’Krukh qui s’était rapproché d’eux. Leia le vit échanger un regard avec son frère. — La Force, comprit Luke. Seule la Force pourra l’arrêter. La jeune femme espéra qu’il avait vu juste. Il ferma les yeux et tendit la main devant lui, dans une direction qui aurait pu paraître approximative mais qui était – elle le ressentait – celle du missile fonçant sur eux. K’Krukh l’imita. Puis Celric, et une poignée d’autres Jedi. Leia repensa alors au récit que son frère lui avait fait de son entraînement avec Yoda. Le vénérable Jedi avait su montrer à Luke comment utiliser ses pouvoirs pour soulever un chasseur embourbé. La taille ne compte pas, avait-il proclamé. Mais il avait aussi dit autre chose, plus tard, avant de mourir. Une phrase que Luke avait lui-même répétée, sur Endor, en avouant à sa sœur ses véritables origines. La Force est puissante dans notre famille. Leia se joignit alors aux autres Jedi, s’abandonnant pour la première fois à cet héritage qu’elle avait longtemps redouté. Elle tendit la main, ferma les yeux et sentit son esprit se joindre à celui de tous les autres êtres de Lumière présents. Oui, je sais, je vous laisse un peu sur un cliffhanger... sam sanglebuc a écritContrairement à certaines séries, on prend ici le temps de rencontrer les personnages; ha ! Ça fait du l'idée de ces chapitres un peu plus intimistes, même s'il y en a peut-être moins que dans le premier tome. L2-D2 a écritMais je m'interroge sur le devenir de Tierce à l'issue de tout ceci. Et sur Garind, aussi, qui lui rappelle donc l'aspect "courtisan" de la cour de Palpatine. Il menace juste ce qu'il faut, l'amiral. Et Tierce semble un peu fataliste, à accepter son sort avec une forme de résignation. Mais pour combien de temps ? Sera-t-il amené à recroiser Kir Kanos, tiens ? Je dirai juste que tu te poses de très bonnes questions, mais que je ne peux y répondre au risque de spoiler la fin de ce tome. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par Alfred M. » Lun 04 Juil 2022 - 1052 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Ayé le Canon Galactique est Booster ne récupérera pas son vaisseau... du moins pas dans l'immédiat .Et le retour d'un personnage que tout le monde aime bien faire un bon chapitre, je vais profiter de l'intermede pour me faire L'Avenement de l'Amiral que j'ai mis sur ma liseuse. Alfred M. Pigiste Messages 4225Enregistré le 19 Avr 2016Localisation Impstar Deuce "Invidious" Répondre en citant le message par L2-D2 » Lun 04 Juil 2022 - 1937 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 50 lu !Etait-ce voulu pour le Chapitre 50 ? Toujours est-il qu'il se passe plein de choses dans ce Chapitre ! Superbe apparition de Booster Terrik, chouette discussion entre Leia et Poldrei j'aime beaucoup les quelques répliques sur la générosité des uns et des autres, je les ai trouvées très crédibles !, Luke qui prend la parole, qui lance son Nouvel Ordre Jedi que d'émotion ! et le retour de l'incroyable K'Krukh, en chair et en os ! En voilà un personnage fantastique, avec des nouveaux liens de ton récit avec les comics Republic ! Ca donnerait presque envie de refeuilleter le tome 9 du Clone Wars de Delcourt, à la recherche de Jagen Eripsa, justement, dans l'une des cases en arrière-plan sur Saleucami à la manière d'une Mara Jade dans Le Retour du Jedi ! Et on termine avec un cliffhanger dont on se doute de la résolution... à moins que le Chapitre 51 ne ressemble à ça Plus sérieusement, voir Leia se joindre aux autres utilisateurs de la Force fait plaisir !Vivement la suite ! Dans l'attente, profites-en bien, bonne coupure, repose-toi et reviens-nous en forme et surtout avec plein d'idées pour la suite de ce Tome 2 ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par mat-vador » Lun 04 Juil 2022 - 2147 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Lu !Et j'ai kiffé le retour de notre K'kruhk ! J'ai tellement adoré ce Jedi dans la série Républic et Legacy aussi ... grosse émotion de le voir interagir avec notre Carth. Le fameux Canon Galactique en action ! Suspense...Bonne vacances à toi ! mat-vador Jedi SWU Messages 3169Enregistré le 24 Mai 2016 Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Mar 05 Juil 2022 - 906 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci à tous ! Ravi de voir que le retour de ce cher vieux Whipid vous plaît tant. mat-vador a écritEt j'ai kiffé le retour de notre K'kruhk ! J'ai tellement adoré ce Jedi dans la série Républic et Legacy aussi ... grosse émotion de le voir interagir avec notre Carth. J'avais aussi beaucoup apprécié sa présence dans ces séries, en particulier la case avec son introduction dans Legacy. L2-D2 a écritEtait-ce voulu pour le Chapitre 50 ?Même pas ! L2-D2 a écritCa donnerait presque envie de refeuilleter le tome 9 du Clone Wars de Delcourt, à la recherche de Jagen Eripsa, justement, dans l'une des cases en arrière-plan sur Saleucami à la manière d'une Mara Jade dans Le Retour du Jedi ! De Carth Poldrei plutôt, non ? L2-D2 a écritEt on termine avec un cliffhanger dont on se doute de la résolution... à moins que le Chapitre 51 ne ressemble à ça Non, je vais quand même développer un peu plus. Alfred M. a écritFinalement Booster ne récupérera pas son vaisseau... du moins pas dans l'immédiat .Il en aura un autre qui vaudra largement le coup. Alfred M. a écritEncore un bon chapitre, je vais profiter de l'intermede pour me faire L'Avenement de l'Amiral que j'ai mis sur ma va quand même falloir que je la termine, cette histoire... “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par L2-D2 » Mar 05 Juil 2022 - 1050 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Jagen Eripsa a écritDe Carth Poldrei plutôt, non ? Mais oui bien sûr ! J'ai confondu avec notre bon Amiral des Chroniques de la Marine Républicaine appel du pied pour la suite ! ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Dim 14 Aoû 2022 - 2056 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Le retour de la Fédération Impériale, épisode je-ne-sais-plus-combien ! Avec un chapitre tout frais, qui a été écrit d'une traite en plus ou moins quatre heures de temps. >Chapitre suivant>>Chapitre 51 Au cœur du système Beshqek, en orbite au-dessus de la planète Byss, le Canon Galactique venait de connaître son tir inaugural. Il n’y avait pourtant pas d’effervescence dans le centre de commandement. Les opérateurs de l’arme, comme la plupart des hommes de l’armée impériale, étaient habitués à masquer toutes leurs émotions, et ils s’y astreignaient d’autant plus assidûment lorsqu’ils se trouvaient, comme aujourd’hui, sous le regard de leurs supérieurs. En particulier quand le plus important d’entre eux se trouvait là. L’Empereur Palpatine ne leur prêtait pourtant pas la moindre attention. Debout sur la plateforme qui surplombait la passerelle de commandement, entouré par quatre Champions de la Garde Impériale, il semblait observer la superstructure longiligne, bien plus imposante que la plupart des destroyers qui croisaient aux alentours. Mais son esprit, en réalité, était ailleurs. Dans le système Teedio. Face à la station Exis. Il avait suivi à travers la Force le projectile lancé quelques heures plus tôt dans l’hyperespace. Équipé de ce qui se faisait de mieux en matière d’hyperpropulseurs, il avait traversé des dizaines de systèmes à l’insu de tous, en particulier des Néo-Républicains et des Impériaux séditieux. Palpatine avait senti tout cela, sa sombre volonté accompagnant l’arme jusqu’à destination. Il l’avait sentie émerger de l’hyperespace bien avant que l’ingénieur en chef et superviseur de l’arme, Umak Leth, ne lui signale que l’impact était imminent. Ils étaient là, il le sentait. Les Jedi. Oh, il en resterait peut-être quelques-uns après ce jour. Une poignée. Bien moins qu’après l’Ordre 66… L’Empereur sentit les pathétiques attaques des vaisseaux coalisés. Rien d’inquiétant pour le missile. Chaque projectile représentait un investissement de plusieurs millions de crédits… mais cela valait largement le coup. Ils étaient protégés par des boucliers à rayonnement de dernier cri qui garantissaient une explosion au moment opportun. Et il ne tarderait pas à arriver. Il perçut la terreur de milliers d’âmes, et cette sensation renforça sa hâte d’en finir. D’achever ce qu’il avait entamé trente ans plus tôt. Il ressentit soudainement la présence d’autres esprits au sein de la Force. Les Jedi, bien sûr. Il s’y était attendu. Il allait enfin avoir une occasion de leur prouver la toute-puissance du Côté Obscur.* * * Sous le regard stupéfait des dignitaires et officiers terrifiés présents sur la passerelle d’observation de la station Exis, les Jedi entrèrent dans une transe qui devait protéger chacun des êtres présents à bord. Tous, du vénérable maître K’Krukh au plus humble des apprentis Protecteurs Impériaux, se concentrèrent pour résister à la tempête ténébreuse qui accompagnait le missile fonçant sur eux. Mais deux êtres ressortaient au cœur de ce maëlstrom de lumière. Luke Skywalker et sa sœur, Leia Organa Solo, étaient au centre de l’assemblée physique, mais aussi de son équivalent spirituel. Même pour Luke, qui avait pourtant acquis en dix ans une expérience respectable en tant que Jedi, ce qui se produisait en cet instant avait quelque chose d’inédit. Autant dire que sa sœur peinait bien plus encore à comprendre ce qui lui arrivait. Leia percevait la Force comme jamais auparavant, imprégnant le moindre fragment de son corps, la moindre parcelle de son âme. Elle coulait à travers elle comme le flot furieux d’une rivière gonflée par un violent orage. C’était… C’était… C’était trop. Trop de choses à la fois pour qu’elle soit en mesure de le décrire. Trop pour qu’elle puisse l’expliquer. Elle ressentit néanmoins, au cœur de la tempête, une nouvelle présence qui se joignait au combat contre le Côté Obscur. Elle semblait à la fois proche et familière et, pour un peu, elle l’aurait prise pour celle de Han. Son époux, resté à bord de son croiseur, n’était pas très loin, et il devait sûrement être extrêmement inquiet en cet instant, l’accompagnant de ses pensées… Mais il n’était pas sensible à la Force, surtout pas à ce niveau-là d’affinité. Une solution s’imposa dans l’esprit de Leia, folle, vraiment folle, et pourtant la seule qui soit réaliste. C’est mon enfant, comprit-elle. Le fils que je porte. Elle savait que c’en était un. Elle comprit aussi, en cet instant, qu’il était très différent de Jacen et Jaina, qui étaient pourtant eux aussi dépositaires de l’héritage de la lignée Skywalker. Leur puissance était sans commune mesure avec celle de leur frère à naître. Leia sut alors comment elle allait devoir l’appeler. Un seul nom semblait convenir. Han ne va pas apprécier, songea-t-elle fugacement. Mais ce n’était pas le moment de s’en préoccuper. Si elle voulait que cet enfant voie le jour, il lui fallait remporter, aujourd’hui, ce combat. Il fallait qu’elle soit en mesure de repousser cette attaque. Elle jeta cette détermination nouvelle dans le combat mental qu’elle menait aux côtés du reste de l’Ordre nouvellement restauré. * * * Ils auraient déjà dû céder. Dark Sidious, le plus puissant des Seigneurs Sith de l’histoire galactique, s’étonna de la résistance dont faisaient preuve les Jedi. Ils n’étaient pas si nombreux, et pourtant, ils parvenaient à lui tenir tête… Ils auraient déjà dû céder. Mais ils tiennent. Il n’eut aucun mal à deviner qui menait le mouvement. Les enfants de Vador. Le pathétique Anakin Skywalker, qui croyait tellement être l’Élu, celui qui mettrait un terme à l’existence des Sith. Qui est mort en croyant qu’il m’avait tué. Mais je suis là, Vador, songea l’Empereur avec un rictus. La Mort a plié le genou devant moi, comme tu l’as fait en ton temps. Et comme tes enfants auraient dû le faire pour ne pas mourir. Oui, de toute évidence, c’étaient eux qui se trouvaient au cœur de cette résistance qu’on lui opposait. Il n’avait aucun mal à sentir que le missile avait ralenti sa course, qu’elle s’était même stoppée. L’opérateur qui le lui annonça aurait autant pu parler dans le vide tant son information était inutile pour l’Empereur. Ils pensent qu’ils peuvent gagner contre moi, songea Palpatine, sa rage se décuplant rien qu’en ébauchant en esprit cette idée. Il est temps de leur montrer l’ordre naturel des choses. Car il n’avait pas, jusque-là, déployé toute sa maîtrise des arts obscurs. L’énergie sombre qui régnait dans la galaxie afflua vers lui à son appel il en était devenu l’unique vecteur, le catalyseur, le seul capable de la déchaîner. Même les Gardes expérimentés qui l’accompagnaient s’éloignèrent d’un pas quand ils virent les volutes d’énergie qui commençaient à jaillir de lui. Umak Leth, lui recula de plusieurs, horrifié par ce qu’il voyait. Palpatine savait quel était le prix à payer pour ces pouvoirs. Il s’en était déjà acquitté autrefois. Le corps cloné qu’il avait investi après Endor était bien plus jeune que son enveloppe naturelle détruite par Vador, mais il avait vieilli à grande vitesse au cours des cinq dernières années. Les pouvoirs du Côté Obscur prélevaient leur dû, il l’avait toujours su. Mais ce n’était rien comparé à ce qui se produisait en cet instant. Sa chair fumait, se tordait, se flétrissait comme elle l’avait fait jadis, face à Mace Windu, dans le Bureau Exécutif de la Chancellerie. À l’époque, cependant, c’était surtout l’illusion masquant la dégradation de ses traits qu’il avait fait disparaître ainsi il avait ôté son masque respectable pour laisser apparaître le prédateur en lui, se servant de l’excuse du combat contre le Grand Maître de l’Ordre pour tromper Skywalker sur sa nature. Cette fois, c’était bien l’énergie qu’il manipulait qui le réduisait à l’état de carcasse fumante. Le processus était douloureux, à un niveau qui aurait été insupportable pour le commun des mortels ; mais il était Dark Sidious, le Seigneur Sombre des Sith, l’être le plus puissant de cette galaxie. Il pouvait supporter tout cela. La douleur n’était qu’un carburant de plus destiné à alimenter sa rage incandescente. Oui, dans quelques instants, il allait l’emporter. * * * Leia perçut l’inquiétude de son frère une fraction de seconde avant de sentir à son tour le nouveau déchaînement de Force Obscure qui s’abattait sur eux. Elle ressentait la rage de leur adversaire, sa haine inextinguible, sa soif d’un pouvoir absolu, sans limite aucune. Aucun doute il n’y avait contre eux ni Inquisiteurs, ni autres Jedi Sombres, rien si ce n’est un homme l’Empereur Palpatine. Son admiration pour Luke monta d’un cran lorsqu’elle songea que son frère s’était dressé, seul, sur Endor, contre le tyran doté d’un tel pouvoir. Elle pensa à tous les Jedi qui avaient agi autrefois pour tenter de le détruire ; elle songea même à son père, ou plutôt à ses pères. Bail Organa, qui avait l’un des premiers à défier le monstre dans l’arène qui l’avait permis d’accéder aux plus hautes fonctions, le Sénat. Et Anakin Skywalker, qui était mort pour le vaincre et offrir à la Galaxie le répit dont elle avait besoin. Palpatine avait tué les deux, et maintenant c’est à elle qu’il tentait de s’en prendre. Elle n’allait pas le laisser faire. La seule chose qui peut disperser les Ténèbres, c’est la Lumière. Ces mots, c’était la voix de Luke qui les avait prononcés. Le jeune maître Jedi s’adressait à ses condisciples à travers la Force, et Leia s’imprégna de chacun de ses mots. Vous ressentez les désirs de l’Ennemi. Mort. Destruction. Pouvoir. Il est égoïste… Et il est seul. Plus seul que nous ne le serons jamais. Nous n’agissons pas seulement pour sauver nos vies. Elles ont une grande valeur, mais au même titre que celles de toutes les autres personnes présentes à bord de cette station, et de tous les habitants de la Galaxie… C’est pour cela que nous devons l’emporter. Il ne peut en être autrement. Nous sommes le bouclier face à l’Obscurité qui menace de déferler. Nous devons l’arrêter, ici et maintenant. Leia sentit l’espoir revenir en elle en entendant ces paroles, mais aussi une certaine appréhension. Luke avait raison. S’ils échouaient maintenant, c’en était fini des Jedi… Et c’était aussi la fin de l’espoir face à Palpatine. Il était tout simplement trop puissant pour être vaincu par quelqu’un ne maîtrisant pas la Force comme ils le faisaient. Il serait libre de s’en prendre à tout un chacun… Et Jacen et Jaina seraient vulnérables. Armée d’une résolution nouvelle, Leia se jeta dans la lutte de plus belle. Elle percevait aussi la détermination de ses congénères. Maître K’Krukh était d’un calme impressionnant pour un Whipid, et il semblait insuffler au groupe toute la sérénité qui lui avait été inculquée par des décennies de méditation. La fougue, elle, venait des plus jeunes, en particulier du binôme composé par Celric Tavill et Piotr Paveller. Les jeunes Protecteurs Impériaux étaient déterminés à l’emporter et ne cédaient pas un pouce de terrain mental à l’Ennemi. Leur hargne n’était cependant pas de la colère c’était plutôt une manifestation de volonté dans son expression la plus pure, un jusqu’au-boutisme qui ne souffrait aucune contradiction, un comportement qui n’était pas si différent de celui des premiers Rebelles qui avaient commencé le combat contre l’Empire, à l’époque où le rapport de force était à un contre un million. Nous allons l’emporter, comprit Leia. Il ne peut pas en être autrement. L’obscurité déferlait pourtant toujours sur eux, mais elle ne les faisait plus reculer ; au contraire, chaque nouvelle salve semblait renforcer la puissance du bouclier qui s’y opposait. Au milieu de ce combat invisible, le missile s’était figé, à une centaine de mètres à peine de la station Exis. Leia ayant les yeux fermés, elle ne pouvait le voir ; mais il était l’objet de l’attention constante des autres personnes présentes sur la passerelle, du moins celles qui n’avaient pas fui inutilement vers les capsules de sauvetage. Le projectile tremblait sous l’effet des puissances se concentrant autour de lui, et l’on en venait à redouter qu’il n’explose sans même percuter sa cible. Mais, soudainement, l’espace sembla se distendre autour de lui. C’était un phénomène inconnu pour les observateurs, et nombre d’entre eux auraient souhaité questionner les Jedi à propos de ce qu’ils voyaient. Cela n’aurait pourtant pas été d’une grande utilité. Leia et les autres n’en savaient pas plus à ce sujet. Ils percevaient bien la présence d’un nouveau phénomène, mais ce n’était pas vraiment obscur, cette fois… Et pas vraiment lumineux non plus d’ailleurs. Avant qu’ils aient pu formuler la moindre hypothèse à ce sujet, le missile se volatilisa sans exploser, comme s’il n’avait jamais existé. Privée de support sur lequel s’exercer, la tempête obscure s’évanouit. Fourbue comme si elle venait de se battre une journée entière, Leia mit quelques instants à ouvrir les yeux. Elle aperçut alors de nombreux visages complètement perdus… Dont celui de son frère. Puis, avant qu’ils aient pu échanger la moindre parole, une nouvelle perception les submergea ; le chaos, la destruction de masse. Le missile ne s’était visiblement pas volatilisé ; il avait explosé, mais ailleurs. — Une planète ? demanda-t-elle aux plus expérimentés des Jedi. — Je ne crois pas, répondit Luke. Un autre humain, d’une cinquantaine d’années, hocha la tête. — Ou alors, c’est une planète peu peuplée… — Non, répondit fermement K’Krukh en s’approchant d’eux. J’ai perçu la destruction d’Aldérande. C’était sans commune mesure avec ce qui vient de se produire. De nombreux êtres sont morts… Mais bien moins que si une planète, pleine de vie animale et végétale, avait été touchée. Non, c’est une sensation que j’ai déjà éprouvée par le passé… Sans doute une station spatiale… Et quelque chose d’autre. Vous songez à la même chose que moi, maître Skywalker ? — Je pense, oui. Luke fronça les sourcils. — Ça m’a rappelé Endor. * * * Haletant, fumant, l’Empereur se redressa, appuyé contre la rambarde de la passerelle d’observation. Umak Leth s’approcha doucement. — Votre Majesté… Il ne prêta pas attention à l’homme. Son esprit était encore concentré sur le combat qu’il venait de livrer… Et qu’il avait perdu, contre toute attente. — Nous… Nous avons perdu le contact avec le projectile. L’ingénieur tremblait et semblait à deux doigts de la crise de nerfs. Sans doute redoutait-il la punition qu’il savait inévitable. Mais Palpatine n’en avait cure. Il serait mort, dans quelques instants, avec tous les occupants du Canon Galactique, lui-même compris. Malgré sa fatigue, Sidious était encore capable de mobiliser ses pouvoirs les plus précieux. Il ne lui fallut qu’une poignée de secondes, et heureusement. À une vitesse défiant tout ce dont les hyperpropulseurs étaient capables, le projectile tiré contre la station Exis percuta le Canon Galactique. Palpatine entendit la structure de métal se fendre, se déchirer, exploser, il sentit l’air s’échapper, la chaleur, la douleur, les cris des autres occupants… Mais tout cela était tellement secondaire pour lui. Son corps détruit, il lui fallait en retrouver un nouveau. Certes, il était cette fois en orbite d’un monde où ses précieuses sauvegardes l’attendaient, alors qu’il avait dû traverser la moitié de la Galaxie depuis Endor lors de sa première mort. Mais les distances physiques n’avaient en fait pas une grande importance dans cette épreuve. Elles n’étaient rien au sein de la Force. Le plus redoutable, pour lui, était l’attraction que représentait le Chaos pour toutes les âmes sombres comme la sienne. Il sentait l’appel des Seigneurs Sith d’autrefois. Viens prendre ta place à nos côtés, Sidious, disaient-elles. Rejoins-nous pour connaître une autre forme d’éternité. Mais il ne le voulait pas. Il méprisait ses prédécesseurs qui avaient cédé à cet appel, qui s’étaient montrés incapables de déjouer la Mort. Il ne voulait pas leur ressembler. C’était de l’orgueil de sa part, mais aussi une forme de peur, car il savait qu’il retrouverait là son ancien maître, Plagueis, les apprentis qu’il avait trahis… Et sans doute certaines autres victimes parmi les utilisateurs de la Force Obscure dont il s’était débarrassé dans sa marche vers le pouvoir absolu. Il lutta, lutta et lutta encore, jusqu’à finalement parvenir à repousser cette attraction. L’obscurité qui l’entourait devint alors moins marquée il la reconnut comme étant celle du monde physique. Oui, il avait retrouvé un corps, et ses yeux étaient fermés. Il les ouvrit. La lumière l’éblouit ; elle n’était pourtant pas très prononcée, et teinte d’un verdâtre qui donnait à tous les humains qu’il voyait des airs de cadavres. C’étaient pourtant de jeunes hommes, en pleine forme, avec une peau lisse et de beaux cheveux roux ondulés. D’autres clones, prêts pour un usage ultérieur si besoin, flottant dans des cuves, comme lui en cet instant. Il n’avait pas l’intention d’y rester. D’une poussée de force, il brisa la vitre qui le séparait de l’air libre. Le liquide de stase s’écoula sur le sol de la chambre de clonage. Palpatine arracha son masque respirateur et sauta hors de la cuve, complètement nu. Ses pieds atterrirent sur du transparacier brisé ; c’était douloureux et le fit saigner, mais cela s’apparentait à une chatouille quand on avait traversé ce qu’il venait de traverser. Un regard au chrono affiché sur l’un des terminaux gérant les cuves lui apprit qu’il s’était écoulé six jours depuis sa mort. Il se dirigea vers le placard près de la sortie, qui contenait des robes et des chaussures spécialement préparés pour de telles occasions. Il y prit de quoi s’habiller, l’enfila rapidement et sortit. Le couloir l’amena rapidement à une porte, encadrée par deux immenses Sentinelles qui s’agenouillèrent lorsqu’il passa. Un aéropage de courtisans attendait un peu plus loin ; ils vinrent à sa rencontre dès qu’ils le virent. — Majesté… commença le premier d’entre eux, Sate Pestage. Nous sommes tellement heureux de vous revoir parmi nous… — Les pertes ? le coupa Palpatine d’une voix tranchante. Le vieil homme, qui approchait des quatre-vingt-dix ans, s’arrêta net. — Elles sont importantes, annonça alors une femme qui passa au premier rang. Le Canon Galactique est détruit, comme vous l’aviez sans doute deviné, Votre Altesse. Mais l’explosion a aussi sérieusement endommagé les chantiers navals de Byss. Plusieurs vaisseaux ont été intégralement détruits et l’Eclipse a subi des dégâts critiques. De multiples débris entravent la navigation… Pestage lança un regard furieux à celle qui venait d’annoncer toutes ces mauvaises nouvelles. Sans doute craignait-il un accès de colère de l’Empereur. Ou peut-être n’était-ce qu’un souvenir de sa haine envers Ysanne Isard. La Directrice des Renseignements Impériaux avait été à l’origine de la cabale contre lui, cabale qui avait abouti au meurtre de son clone sur Ciutric IV quelques mois à peine après Endor. Ironie de l’histoire, Isard aussi s’était servie d’un clone d’elle pour faire croire à sa mort. Le double y avait échappé face à l’escadron Rogue, pour finir assassiné lors de la prise de pouvoir de Poldrei… Sur Ciutric IV, également. Les deux étaient en disgrâce et le savaient, mais ils espéraient également que leurs états de service leur permettraient un jour de regagner la faveur impériale. Ils n’avaient pas compris, cependant, que l’Empire des Ténèbres n’était pas l’Empire Galactique, même si le chef était similaire. Privés de la moindre sensibilité à la Force, ils ne valaient rien au sein du Culte du Côté Obscur qui avait pris le pouvoir. De fait, c’est un Adepte qui les écarta pour s’agenouiller devant son maître. — Nous avons aussi perdu l’ingénieur Leth et quatre de vos Gardes Ledd, Mimbble, Groszn et Jax, annonça Savuud Thimram. Comme si je me souciais de leurs noms, ou même de leur existence, songea Palpatine. Les Gardes avaient rempli leur rôle en mourant au service de leur souverain ; quant à l’ingénieur, il avait échappé à bien pire que la mort. Il aurait pu subir le même sort que Bevel Lemelisk, le créateur de l’Étoile de la Mort. Sidious s’était livré sur lui à des expériences inédites… Il l’avait torturé au-delà de ce que l’être humain pouvait supporter. Et il en était mort. Plusieurs fois, même. Chaque fois, le Sith avait réincarné l’âme de son serviteur dans un nouveau corps cloné. Un moyen de s’assurer de sa loyauté… Et de son efficacité. Mais je n’ai eu ni l’un ni l’autre, songea avec irritation l’Empereur. La seconde Étoile de la Mort a été détruite avec autant de facilité que la première. La situation était toutefois bien différente cette fois, se dit Sidious en s’installant dans son trône. Leth n’avait pas démérité. Les Dévastateurs de Monde étaient en route pour Mon Calamari et allaient y prouver toute leur puissance dévastatrice en exterminant une race qui avait trop défié l’Empire. Quant au Canon Galactique… Eh bien, il avait fait ce qu’on attendait de lui. Le problème était autre. Les Jedi. Oui, c’étaient bien eux qui avaient fait échouer l’Empereur. J’ai sous-estimé leur Force, comprit-il avec colère. La dernière fois, Skywalker était avec moi. Cette fois, ses enfants sont décidés à me défier. Ils ont rassemblé tout ce qu’ils ont pu trouver, tous ceux qui ont bien voulu se joindre à eux. Pour me détruire. La menace était réelle. Il savait que ce n’étaient pas vraiment les Jedi qui avaient anéanti le Canon Galactique. Le combat avait juste provoqué… autre chose. Il ne pouvait définir avec certitude de quoi il s’agissait, mais avait reconnu cette étrange sensation qui avait ébranlé la Force. La dernière fois qu’il l’avait ressentie, il n’était encore qu’un apprenti œuvrant avec son maître, Dark Plagueis, à bouleverser l’équilibre galactique. Ils y étaient parvenus, et la Force avait réagi. Ils n’avaient découvert que dix ans plus tard le résultat de cette réaction le bouleversement avait provoqué la naissance d’Anakin Skywalker. L’élu. Ce n’était pas exactement ce qui s’était produit cette fois. L’espace et le temps avaient été distordus, comme une réponse aux pouvoirs déployés par l’Empereur. Il devait se le tenir pour dit la Force n’allait pas accepter qu’il déploie une telle puissance, sous peine de les retourner contre lui. Mais il lui fallait pourtant détruire les Jedi. Même s’il rechignait à l’admettre et ne l’avouerait jamais publiquement, ils étaient une menace pour lui. Les légendes de l’Ordre parlaient des anciennes techniques utilisées par des maîtres comme Nomi Sunrider pour couper les utilisateurs de la Force Obscure de leurs pouvoirs. Un tel châtiment pourrait se révéler fatal pour Sidious, puisqu’il l’empêcherait sans doute de faire appel aux techniques qui lui permettaient de tromper la Mort… Il était donc hors de question pour lui d’attaquer de front les Jedi à nouveau. Il se reposerait sur ses adeptes pour les vaincre. Mais eux n’allaient pas le laisser en paix, il le savait. Il allait être traqué, inlassablement traqué. Qu’ils viennent, décida-t-il. Byss était une forteresse inexpugnable. Les Sentinelles n’étaient qu’une des nombreuses armes qu’il pouvait déjà déployer pour faire face aux assaillants. Et il était en mesure d’en créer d’autres. Beaucoup d’autres. Sa bouche se tordit en un rictus de haine et de joie mauvaise mêlés. Qu’ils viennent. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par L2-D2 » Dim 14 Aoû 2022 - 2343 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 51 lu!Il s'est fait attendre, ce Chapitre... mais quel plaisir à la lecture! Quelle réussite, quelle plume! Quelle belle narration! Je me suis régalé à suivre ce duel à distance entre les défenseurs de la liberté et Palpatine! Palpatine qui recule mais ne cède pas! Néanmoins le voilà qui va se le tenir pour dit ce ne sera pas si facile que cela! Vivement la suite! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Dim 21 Aoû 2022 - 1952 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci à vous trois ! Réponses plus bas. >Chapitre suivant>>Chapitre 52 Les alarmes de bord, assourdissantes, occultaient la plupart des autres bruits de la passerelle de commandement du Guardian. Le cuirassé stellaire n’avait plus que quelques instants avant son entrée dans l’espace de Boonta, et sa capitaine tenait à s’assurer que chaque membre de l’équipage était prêt à accomplir la mission qui lui était assignée. Elle-même se tenait face à la baie d’observation, entre les deux fosses où étaient gérés les principaux systèmes de contrôle du gigantesque vaisseau. — Retour dans l’espace réel imminent ! annonça l’opérateur de vol. Passage en vitesse subluminique dans cinq, quatre… Au moment où il achevait son énumération, le tourbillon caractéristique de l’hypesespace qui avait accompagné leur voyage s’évanouit pour laisser voire le vide parsemé d’étoiles de la Bordure Extérieure. — Déployez les escadrons, ordonna aussitôt Anthara. Formation Kesh-3. — À vos ordres, capitaine, répondit l’officier de liaison avec les chasseurs. La formation en question plaçait deux TIE standards en escorte de chaque bombardier. Les intercepteurs et autres appareils de pointe allaient quant à eux partir en avant-garde afin d’abattre le plus d’ennemis lors de leur premier passage, soutenus par des corvettes Lancer spécialement adaptées à la lutte anti-chasseurs. — Où en sont les senseurs ? demanda alors la commandante du Guardian. Les appareils ennemis sont toujours dans le système ? — Analyse en cours, répondit la chargée d’analyse depuis son poste. — Contactez immédiatement le contrôle spatial de Boonta, décida Anthara en s’adressant au responsable des communications. Jusqu’à ce que nous en sachions en plus, gardez les batteries longue portée en alerte prioritaire et les armes de proximité en astreinte. Concentrez les boucliers autour des points critiques de la superstructure. Je ne veux pas de mauvaise surprise ! Nous en avons déjà eu assez au cours de ce fichu voyage, ajouta-t-elle mentalement pour elle-même. Le temps que ses ordres soient exécutés, elle s’approcha de la baie d’observation pour effectuer un rapide contrôle visuel. Rien, remarqua-t-elle avec inquiétude. Rien de visible, en tout cas. Soit ils sont déjà partis, soit ils sont sur une autre face… Soit ils ne sont pas encore arrivés. Les renseignements de la Nouvelle République étaient pourtant formels Boonta était la destination la plus probable pour les Dévastateurs de Monde, après leur escale sur Bimmisaari. — Capitaine, Contrôle Boonta est en ligne, annonça alors le lieutenant en charge des communications. — Très bien, connectez-nous. L’opérateur s’exécuta ; dans le même temps, le son de l’alarme s’atténua pour ne devenir qu’un bruit de fond qui semblait lointain. — Contrôle Boonta, ici la force d’intervention spéciale Cresh du Pacte, capitaine Anthara Brenko, commandante du Guardian. Nous sommes à la poursuite d’une flotte hostile qui se dirigeait vers votre monde. Quel est votre statut ? — Capitaine Brenko, nous vous mettons en relation avec le gouverneur Irkka. Restez en ligne, s’il vous plaît. — Ils sont polis, au moins, remarqua doucement un des hommes de la fosse, suscitant quelques rires. Anthara les foudroya du regard et ils se raidirent. Elle comprenait la remarque de son subalterne, la volonté de détendre l’atmosphère très tendue de la passerelle – mais ce n’était pas du tout le moment de rire. Une diode clignotante sur le terminal des communications indiqua que l’interlocuteur souhaitait un échange holographique. La capitaine acquiesça et se plaça dans la zone d’effet de la caméra tridimensionnelle. Dans le même temps, l’image du gouverneur se forma au-dessus du projecteur. Anthara retint de justesse une grimace c’était un Hutt. — La bienvenue sur Boonta, lança le non-humain d’une voie gutturale. Ravi de vous accueillir sur mon monde. Ou plutôt, le serais, sans l’attaque que nous venons de subir. — Gouverneur Irkka, je suis la capitaine Anthara Brenko, se présenta l’officière en espérant que son flegme tiendrait le temps de la conversation. Nous sommes à la poursuite… — Oui, oui, on l’a dit à moi. C’est ce que vous prétendez. Mais vous croire ? Anthara n’était pas spécialiste de la morphologie des Hutts, mais celui qui lui faisait face semblait être un spécimen assez jeune… Et plutôt énervé, à en croire son visage et son ton. À mesure qu’il s’énervait, son basic se faisait plus brouillon, témoignant de sa connaissance assez approximative de la langue commune galactique. — Vos chasseurs ! cracha-t-il. Les mêmes que ceux qui escortaient les engins qui ont détruit ma station de réparation. Des centaines de milliers de crédits envolés ! Des investissements perdus ! Des dettes non remboursées ! — Je compatis, répondit la capitaine en tentant de garder son calme. Qu’en est-il de la garnison de la Nouvelle République ? Elle avait reçu l’ordre d’évacuer la zone… Elle a dû vous prévenir de ce qui arrivait… — Partis ! Comme les autres Impériaux ! — Nous ne sommes pas dans le même camp, assura Anthara. Nous les traquons justement… — C’est ce que vous dites ! Mais comment croire vous ? Je ne connais pas vous ! — Gouverneur Irkka… — Gouverneur, vous me connaissez sûrement, moi. La voix qui s’était élevée dans le dos de la capitaine fit taire les vociférations du Hutt. Il sembla même à la jeune femme qu’il avait légèrement pâli, pour autant qu’un Hutt en soit capable. Revêtu de son uniforme immaculé, le Grand Amiral Thrawn s’avança vers l’holoprojecteur. — Gr… Vous… — Trêve de bavardages, intima le Stratège de la Fédération. À moins que les forces adverses aient détruit tous vos capteurs planétaires, et je doute qu’elles en aient pris le temps, vous avez des relevés qui peuvent nous aider à confirmer que la flotte des Dévastateurs de Monde a pris la direction de Jabiim. Transmettez-les-nous dans les plus brefs délais. — Oui… Oui, comme voulez vous… — Je vous laisse en contact avec nos opérateurs qualifiés pour régler ces détails pendant que nous préparons notre départ. Il s’éloigna sans un mot de plus à destination du gouverneur. Anthara hésita un instant, puis s’engagea à sa suite. — Les Hutts devraient apprendre à ne pas mépriser leurs interlocuteurs, lâcha le Grand Amiral alors que la capitaine se portait à sa hauteur. Leur orgueil leur a déjà coûté un empire, mais ils persistent dans leurs erreurs comme s’ils n’en avaient jamais tiré la moindre leçon. — Ils sont réputés pour leur arrogance, répondit la jeune femme. — L’arrogance doit être dosée. Mon peuple n’hésite pas à faire preuve d’assurance. Certains prennent cela pour de l’arrogance, mais il y a une différence cruciale entre les deux l’assuré a toutes les cartes en main, tandis que l’arrogant fait comme s’il les avait. Le gouverneur Irkka a oublié un peu vite que vous êtes la commandante d’un vaisseau capable de réduire en cendres son misérable tas de cailloux. C’est bien la première fois que je le vois tenir un discours aussi long et passionné avec moi, remarqua Anthara. Était-ce parce qu’il s’était senti lui-même insulté par les remarques du Hutt ? Ne souhaitant pas lui poser directement la question, la capitaine ne pouvait que le supposer. Une chose était néanmoins certaine elle enviait cette capacité qu’avait Thrawn à impressionner ses adversaires avec juste quelques mots et une apparition. Elle résolut de travailler de toutes ses forces pour acquérir un jour, à son tour, une réputation capable de fermer le clapet de tous les Hutts de la galaxie. Le Grand Amiral longea la baie d’observation, ses yeux ardents ne cessant pas d’observer Boonta, planète jaunâtre, terne, parcourue de vastes canyons, un monde dont Anthara n’aurait sans doute jamais entendu parler s’il n’avait été l’une des étapes des Dévastateurs de Monde dans leur progression vers Mon Calamari. — Nous ne sommes donc pas parvenus à les rattraper, une fois de plus, lâcha-t-elle à destination de son officier supérieur. C’est le même scénario que sur Kashyyyk et Bimmisaari à chaque fois, ils émergent de l’hyperespace, détruisent quelques installations orbitales et repartent aussitôt. — La récurrence est frappante, admit Thrawn sans la regarder. — Espérons que l’amiral Ackbar aura plus de chances sur Jabiim. Le Commandeur Suprême de la Nouvelle République avait emmené son vaisseau et son escorte de chasseurs et de corvettes directement en direction de cette planète, laissant au Guardian le soin de vérifier la situation sur Boonta. — Ce sera difficile, répondit Thrawn. Il faut absolument que nos forces arrivent après les Dévastateurs pour éviter d’être débordées et détruites. L’amiral Ackbar en a conscience, et je suis certain qu’il fera le nécessaire pour éviter à ses forces de prendre des risques déraisonnables. Nous allons prendre la piste de Jabiim, comme prévu, mais de là nous partirons directement sur Mon Calamari. — Ne pouvons-nous pas aller directement à destination ? — Jabiim est sur la route la plus courte, explique Thrawn. De plus, nous y avons rendez-vous avec l’équipe d’abordage du général Tierce. Il se trouve que j’ai quelques questions à lui poser… Il se tourna alors vers sa subalterne. — La station Exis a été attaquée voici quatre heures. Je viens tout juste d’en être informé, et c’est la raison pour laquelle j’ai interrompu votre entretien avec ce charmant gouverneur Hutt. — Attaquée ? répéta Anthara. Elle se serait inquiétée si elle n’avait pas vu le Grand Amiral aussi calme. — Oui, attaquée, confirma-t-il. Mais pas avec des forces conventionnelles… Juste un missile hyperspatial. Il me semble que c’est un concept d’armement sur lequel travaillaient les bureaux d’étude de l’Empereur et du Grand Moff Tarkin voilà quelques années. C’était surprenant, finement joué… Mais cela a échoué. — Si la flotte était déployée et a agi à temps… — Elle a tenté de le détruire, apparemment, mais sans succès. Non, l’Empereur a lancé une attaque arrogante – nous y revenons, une fois encore – en pensant que personne ne pourrait le contrer. Mais il y avait au même moment quelques dizaines de Jedi, proto-Jedi et Protecteurs Impériaux à bord de la station. D’après Poldrei, ils ont retenu le projectile juste avant l’impact et sont parvenus à le faire disparaître, sans qu’eux-mêmes sachent comment. La capitaine écarquilla les yeux. — Effectivement, ça n’a pas dû plaire à l’Empereur. — J’en suis persuadé… — L’attaque sur Corellia est-elle maintenue ? — Plus que jamais. Anthara acquiesça doucement. — Une belle victoire galvaniserait nos forces. — Et nous allons en avoir deux, annonça Thrawn. Corellia et Mon Calamari. — Vous êtes certain que le général Tierce trouvera les failles des Dévastateurs ? — C’est possible. Mais il ne sera pas seul. Cette attaque sur la station Exis m’a rappelé un détail que j’avais jusqu’ici négligé sur les super-armes de l’Empereur. Peut-être voyez lequel, capitaine ? Il aimait réellement la mettre à l’épreuve. Anthara y avait originellement vu une forme d’arrogance – une fois encore –, mais elle réalisait à présent que c’était une manière de lui enseigner ce qu’elle devait apprendre, une manière parfois un peu humiliante, certes, mais qui visait à faire d’elle une officière toujours plus compétente. Elle prit quelques instants pour réfléchir. Les super-armes de l’Empereur, avait dit Thrawn. Elle n’en connaissait que peu. Il y avait bien eu quelques projets expérimentaux, mais ils étaient généralement restés secrets, même après leur destruction par la Rébellion. Y avait-il un point commun entre les deux Étoiles de la Mort et ce missile auquel venait d’échapper le Pacte ? La réponse jaillit soudainement dans son esprit. — Skywalker, répondit-elle. Il était présent à chaque fois que l’une d’elles était détruite. — Il a fait preuve d’un grand talent dans ce domaine, admit Thrawn. Les Jedi en général pourraient être d’une grande aide contre les Dévastateurs. — Vous pensez demander leur aide, Amiral ? s’enquit Anthara. Le Grand Amiral se fendit d’un nouveau rictus amusé. — C’est déjà fait. L2-D2 a écritIl s'est fait attendre, ce Chapitre... mais quel plaisir à la lecture! Quelle réussite, quelle plume! Quelle belle narration! Je me suis régalé à suivre ce duel à distance entre les défenseurs de la liberté et Palpatine! Palpatine qui recule mais ne cède pas! Néanmoins le voilà qui va se le tenir pour dit ce ne sera pas si facile que cela! Ce sera compliqué pour un camp comme pour l'autre ! mat-vador a écritAh, ce cher Palpou qui m'avait manqué ! Ce duel de volonté à distance entre Jedi et Sith, un régal ! La suite augure du bon, un parallèle sympa avec Dark Empire ! Il y en aura, mais on va s'éloigner toujours plus du canon Legends. sam sanglebuc a écritJe n'aime toujours pas cette période post ROTJ, mais c'est passionnant à lire !Merci ! Qui sait, peut-être qu'à la fin du récit tu parviendras à l'apprécier. ^^ “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par mat-vador » Dim 21 Aoû 2022 - 2143 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Lu !Après l'attaque avortée du Canon Galactique, les alliés du Pacte préparent la riposte ! Prochains objectifs Corellia et Mon Calamari !Voir les Hutt se faire remettre à leur place me procure un grand plaisir ! Après tout, c'est pas comme si ils avaient déjà pris des raclées de la part des Contispex pendant l'ère Pius Dea .J'ai hâte de voir tes extraits sur Corellia et notamment tes références UE Legends et à propos d'une certaine famille Eripsa, prestigieuse et lointaine !La suite ! mat-vador Jedi SWU Messages 3169Enregistré le 24 Mai 2016 Répondre en citant le message par Alfred M. » Lun 22 Aoû 2022 - 1525 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Bon ben j'ai lu le 52 avant le 51 mais c'est pas bien grave. Toujours aussi plaisant à lire, j'aime beaucoup ta caractèrisation de Palpy. L'idée que la naissance d'Anakin soit une réponse au retour de l'Empereur est géniale. Le retour à l'envoyeur du missile me laisse un peu dubitatif par contre. Mais ce qui m'énerve au plus au point c'est de faire revenir de la mort un personnage souvent un antagoniste pour ne rien faire avec et faire du retcon quelque chose plus débile que l'incohérence. Les deux pires étant à mon gout Shadowspawn et Pestage qui meurent en 5 ABY mais reviennent à la vie pour justifier qu'ils soient mentionné dans un guide... Leurs morts avaient une signification dans les oeuvres où elles se produisaient alors que leur histoire confuse et entremélée après les événements de 5 ABY n'a à mon sens aucun interet. Voilà c'était une des rares fois où vous me verrez raler face à la continuité Legends hors de l'influence de TCW bien sur. Du coup d'un côté j'ai envie de que tu fasses quelque chose de ce personnage pour changer, d'un autre le voir encore risque de m'énerver à nouveau .Bien sur ce n'est pas le cas d'Isard car Stackpole en avait fait l'antagoniste d'un roman de plus. Mais je m'étonne de la voir revenir sans avoir tenté de reprendre son joujou .Et finalement je note que tu as évacué la problématique du sabotage des clones avec son instigateur. Alfred M. Pigiste Messages 4225Enregistré le 19 Avr 2016Localisation Impstar Deuce "Invidious" Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Lun 22 Aoû 2022 - 1719 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci à vous deux ! mat-vador a écritVoir les Hutt se faire remettre à leur place me procure un grand plaisir ! Après tout, c'est pas comme si ils avaient déjà pris des raclées de la part des Contispex pendant l'ère Pius Dea .J'ai failli en dire un mot, vu que Boonta a fait partie des planètes ciblées, mais ç'aurait été un peu hors propos. mat-vador a écritJ'ai hâte de voir tes extraits sur Corellia et notamment tes références UE Legends et à propos d'une certaine famille Eripsa, prestigieuse et lointaine !Je pense que tu seras surpris. Alfred M. a écritBon ben j'ai lu le 52 avant le 51 mais c'est pas bien grave. Toujours aussi plaisant à lire, j'aime beaucoup ta caractèrisation de suis ravi ! C'est un personnage qui n'est pas facile à écrire pour moi. Comme beaucoup d'auteurs, j'ai tendance à parfois m'identifier un peu à mes personnages, ou en tout cas à les identifier un peu à moi... Ce n'est pas du tout le cas avec Palpatine. Alfred M. a écritL'idée que la naissance d'Anakin soit une réponse au retour de l'Empereur est géniale. Après tout, la naissance du premier Anakin était déjà une réponse de la Force aux Sith. Alfred M. a écritMais ce qui m'énerve au plus au point c'est de faire revenir de la mort un personnage souvent un antagoniste pour ne rien faire avec et faire du retcon quelque chose plus débile que l'incohérence. Les deux pires étant à mon gout Shadowspawn et Pestage qui meurent en 5 ABY mais reviennent à la vie pour justifier qu'ils soient mentionné dans un guide... Leurs morts avaient une signification dans les oeuvres où elles se produisaient alors que leur histoire confuse et entremélée après les événements de 5 ABY n'a à mon sens aucun interet. Voilà c'était une des rares fois où vous me verrez raler face à la continuité Legends hors de l'influence de TCW bien sur. Du coup d'un côté j'ai envie de que tu fasses quelque chose de ce personnage pour changer, d'un autre le voir encore risque de m'énerver à nouveau .Bien sur ce n'est pas le cas d'Isard car Stackpole en avait fait l'antagoniste d'un roman de plus. Mais je m'étonne de la voir revenir sans avoir tenté de reprendre son joujou .Aloooors... Comment dire... Je suis d'accord ? Les retours d'entre les morts m'ont toujours un peu énervés sur cette période de l'UEL. Avec Palpatine, ils sont parvenus à nous trouver une justification qui tient la route, ils ont construit d'autres références dans l'UEL autour de ce sujet, donc finalement je trouve que ça passe. Thrawn, le retour qui n'a pas eu lieu, mais qui était surtout envisagé au final comme une sauvegarde en vue de la lutte contre des ennemis autrement plus redoutable que les Rebelles, je trouve aussi que ça fonctionne. C'est avec Isard que j'ai décroché. J'aime beaucoup Stackpole, mais l'histoire de clone était de trop, elle n'était pas nécessaire. Elle était parvenue à survivre, point. Le roman aurait pu fonctionner comme ça. Avec Pestage, ça devient même ridicule sa mort sur Ciutric dans les comics était parfaite. Pour Shadowspawn, je suis assez dubitatif sur le personnage dans son ensemble, donc...Tout ce que je peux dire sur la suite, c'est que Pestage et Isard ont un destin qui est déjà écrit, et que dans mon récit, ils regretteront sûrement de ne pas être morts au combat. Pour le joujou en question, elle l'aurait sans doute souhaité, mais la situation est différente dans cette histoire puisque la mort de sa clone a eu lieu en parallèle de la bataille de Bilbringi. Et les choses sont allées très vite ensuite. Alfred M. a écritEt finalement je note que tu as évacué la problématique du sabotage des clones avec son dirais même que j'ai atomisé le problème. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Répondre en citant le message par L2-D2 » Lun 22 Aoû 2022 - 2223 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Chapitre 52 lu !Ah oui, je ne m'étais pas fait la remarque lors de ma lecture du précédent Chapitre, mais Thrawn n'était pas là lors de l'attaque de la station Exis, puisqu'il était déjà parti en mission ! C'était évident, pourtant ! Et si la discussion avec le Hutt qui parle basique, c'est original ! est intéressante, c'est bien la deuxième partie, avec ce qui s'annonce comme bataille spatiale - et surtout l'implication de Luke Skywalker dedans - qui a retenu mon attention ! Vivement la suite ! Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke SkywalkerStaffeur fan-fictions & publications VF littéraires L2-D2 Modérateur Messages 7841Enregistré le 26 Fév 2013Localisation Nîmes Répondre en citant le message par Jagen Eripsa » Mar 23 Aoû 2022 - 1809 Sujet Re La Fédération Impériale [T2] Merci L2 ! L2-D2 a écritla discussion avec le Hutt qui parle basique, c'est original !Si je me souviens bien du Legends, la plupart des Hutts sont capables de parler en basic, c'est juste qu'ils estiment cela indigne d'eux. Et puis il y a Ziro, dans The Clone Wars, qui ne parle que basic ! Pour la bataille, on en saura plus au prochain chapitre. “Nulla dies sine linea.” - Pline l'Ancien Jagen Eripsa Modérateur Messages 21638Enregistré le 07 Fév 2012Localisation Aunis Prime Site InternetPage FacebookTwitter Retourner vers Fan-Fictions Qui est en ligne Utilisateurs parcourant ce forum Aucun utilisateur enregistré et 0 invités Modérateurs Jagen Eripsa, L2-D2, Zèd-3 Èt

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