Dessimilarits frappantes existent entre les positions de Hegel et Cheikh Anta Diop sur la question de lemploi des langues nationales dans lenseignement. Lamine Keta accuse Hegel dtre euro-chauvin pour avoir amput lAfrique dune de ses parties, lgypte. Pour Perter-Anton von Arnim, ce nest pas Hegel qui a amput lAfrique noire de sa partie gyptienne, ctait
Aujourdhui encore, l'identification des Égyptiens pharaoniques et des Nègres trouve ses partisans : « l'ancienne civilisation Ă©gyptienne pharaonique Ă©tait une civilisation nègre », Ă©crivait en 1955, dans Nations nègres et culture, le regrettĂ© Cheikh Anta Diop qui, Ă la suite de Volney, invoquait HĂ©rodote. C'est encore Volney qui servit de rĂ©fĂ©rence Ă
LeProfesseur Cheikh Anta Diop fut le plus grand savant au 20e siècle du continent africain. Parmi ses nombreuses qualités, il a été Égyptologue, physicien, anthropologue, historien. Mais le plus important, c’est que cet homme brillant a rendu à l’Afrique noire son passé véritable, sa mémoire collective, sa présence formelle et
CheikhAnta Diop est né le 29 décembre 1923 et mort le 7 février 1986. À l’occasion du 98e anniversaire de sa naissance, les Editions Makeba Sabas remettent en avant les thèmes de prédilection de celui qui fut historien, égyptologue et scientifique. Le Pr Théophile Obenga est cité en référence.
Ilobtient confirmation de sa pensée première concernant la race des anciens Egyptiens en visitant le Sphinx de Gizeh: " J Cheikh Anta Diop Volvey et le Sphinx. Adolphe Bossange : Notice sur la vie et les écrits de Volney shenoc le 11/09/06 [Peuples Noirs][litterature] ©2006 Shenoc. Tous droits réservés.
1] Obinga , Théophile Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx ; contribution de Cheikh Anta Diop à l’historiographie mondiale, Paris, Présence Africaine/Khepera, 1996, p.417 [2] Obinga Théophile, Origine commune de l’Egyptien ancien du copte et des langues Negro – Africaines modernes; introduction à la linguistique historique africaine, Paris,
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Histoire Générale du Sénégal Commissaire Keita salue l’initiative Durant les derniers siècles du second millénaire d’après la naissance de Jésus Christ, l’Afrique a subi successivement l’esclavage et la colonisation avant d’être balkanisée et enfin livrée à elle-même dans le contexte d’un 20ème siècle marqué par la fin de la seconde guerre mondiale, la reconstruction de l’Europe et du Japon, la montée en puissance de la Chine communiste et la guerre que plus d’un demi-siècle après l’avènement des indépendances, tous les pays qui en sont issus, sont demeurés pauvres et plus que jamais dépendants de leurs anciens colonisateurs. Alors que des milliers de milliards de dollars y ont été engloutis pour financer des projets de développement économique et social. Aujourd’hui encore, avec leurs générations actuelles de dirigeants, ces pays cherchent toujours à refaire leur retard. Autrement dit, à se tirer de cette situation de dépendance économique et d’une pauvreté intenable, mais heureusement que les peuples qui la connaissent, parviendront bien à la vaincre, en renouant avec leur passé de fondateurs de l’humanité, d’inventeurs et de bâtisseurs de grandes civilisations. En effet l’Afrique est le berceau de l’humanité parce que ses terres en ont accueilli la naissance, avant d’en marquer l’évolution par de grandes et brillantes civilisations que ses peuples ont bâti en développant des connaissances dans tous les domaines des métiers et des sciences et en fondant à différentes époques, des royaumes et des empires puissants, prospères et bien dirigés. Cette splendeur plusieurs fois millénaire de Afrique est réapparu vers la fin du XVIIIème siècle et au tout début du siècle suivant, en se dressant comme un rempart face à une Europe qui avait décrété, pour justifier ses entreprises esclavagistes et coloniales, que les africains appartenaient à une race inférieure dont rien n’empêchait de traiter les individus comme du bétail. Cette Europe fut surprise quand elle apprit que les peuples de l’Egypte antique étaient eux aussi noirs comme les africains et se braqua. Cette vérité sur la nature des peuples de la terre des pyramides, des sphinx et des pharaons, des Ramsès et de Néfertiti a été ressuscitée par les récits de voyage du Conte de Volney qui, s’inscrivant dans la suite des témoignages des auteurs grecs que sont Eschyle, Hérodote, Aristote et Strabon, a rapporté ceci, au sujet des caractéristiques physiques des coptes égyptiens j’étais tenté de l’attribuer au climat, lorsqu’ayant visité le Sphinx, son aspect me donna le mot de l’énigme. En voyant cette tète caractérisée du nègre dans tous ses traits, je me rappelais ce passage remarquable d’Hérodote, où il disait ’Pour moi, j’estime que les Colches sont une colonie des égyptiens parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus’’. C’est-à -dire que les anciens égyptiens étaient de vrais nègres de l’espèce de tous les naturels d’Afrique. » Et le Conte De Volney de poursuivre ainsi Mais en revenant à l’Egypte, le fait qu’elle rend à l’histoire offre bien des réflexions à la philosophie. Quel sujet de méditation … de penser que cette race d’hommes noirs, aujourd’hui notre esclave et l’objet de tous nos mépris, est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences et jusqu’à l’usage de la parole… ». Ces propos de Volney ont plus tard été confirmés par l’écrivain et dessinateur français, Vivant Denon qui lors de l’expédition napoléonienne du XIXème siècle conclut en ces termes sa description du Sphinx de Gizeh. Quant au caractère de leur figure humaine, n’empruntant rien des autres nations, ils ont copié leur propre nature, qui était plus gracieuse que belle… en tout, le caractère africain, dont le nègre est la charge, et peut être le principe ». Puis Je n’eus que le temps d’observer le Sphinx qui mérite d’être dessiné avec le soin le plus scrupuleux, et qui ne l’a jamais été de cette manière. Quoique ses proportions soient colossales, les contours qui en sont conservés sont aussi souples que purs le caractère en est africain mais la bouche, dont les lèvres sont épaisses, a une mollesse dans le mouvement et une finesse d’exécution vraiment admirable ; c’est de la chair et de la vie. » Il se trouve que le vaillant Conte De Volney qui maitrisait bien l’œuvre d’Hérodote savait aussi que celui-ci a rapporté que l’Ethiopie qui elle aussi était noire, revendiquait d’être la mère de l’ qui ainsi, présageait de l’antériorité de sa civilisation par rapport à celle de l’Egypte. Alors que des découvertes plus récentes permettent aujourd’hui d’affirmer que la civilisation égyptienne est postérieure à celle de la Nubie et donc, de l’ensemble des terres africaines du Soudan. A l’époque où ils furent produits, les témoignages du Conte De Volney et de Vivant Denon ne purent en rien influencer le cours de l’histoire parce que l’élite européenne qui s’était engagé dans des entreprises esclavagistes et colonialistes, ne pouvait être que réfractaire à toute idée d’égalité entre les peuples. Malgré cela, ils continuent d’avoir l’importance de compter parmi les raisons pour lesquelles il est permis d’affirmer que l’histoire de l’humanité est toujours truffée de contrevérités. Les plus graves d’entre elles étant celles qui portent atteinte à l’honneur et à la dignité de nombreux peuples. Au point que cinq 5 siècles après ces parenthèses graves de leur histoire, les peuples africains aient plus que jamais besoin de se réconcilier avec eux-mêmes. Parce que de cela, dépend leur avenir. C’est-à -dire, l’émancipation de leurs nations et le développement de leurs pays. C’est pour l’avoir depuis longtemps compris que dès son arrivée au pouvoir, le Président Macky SALL a mis en chantier la réécriture de l’histoire du Sénégal. Parce qu’il sait que c’est principalement par cette voie que pourront être déracinées toutes les entraves liées aux conséquences de l’esclavage et de la colonisation. Mais aussi, parce qu’il est convaincu que cette acte permettra d’impulser les changements de mentalités et comportements dont dépend le succès de l’entreprise de construction nationale dans laquelle il s’est engagé. L’autre chose que le Président Macky SALL sait aussi est que pour réaliser ces changements et inventer l’avenir, il faudra absolument que le peuple soit réinstallé dans sa dignité et rétabli dans ses droits. Ce qui du reste, est une des missions assignée à cette histoire du Sénégal qui, déjà dans sa version traditionnelle, a fini de montrer que le peuple sénégalais est l’héritier d’innombrables générations d’africains. Parce qu’il est le produit d’un long processus d’échanges, de brassages, d’intégration et d’inter assimilation. Cette extraordinaire diversité qui le marque ne devant pas être pervertie. Plutôt, elle doit être préservée de toute souillure. Parce qu’elle est cette essence de la société sénégalaise qui valorise les ressources de toutes les communautés de territoire et de langue, de culture et de tradition. Tout en favorisant qu’elles continuent de s’accepter et de s’enrichir mutuellement. Ainsi donc, pour réinstaller ce peuple dans sa dignité, l’histoire se devra de lui proposer des repères, des explications et des récits éclairant sur sa situation au sein de l’humanité, sa position et son rôle dans les différentes étapes de son évolution et sa contribution dans le développement des connaissances, des sciences et des technologies. Pour effacer tous les complexes que sa perception antérieure de lui-même, des autres peuples et de toutes les choses qui l’accompagnent, lui avaient imposés. Tout en déclenchant ce sentiment de fierté d’être lui-même, en dehors de toute comparaison avec n’importe quels autres peuples de la même temps que l’attachement à une terre et la passion d’être la nation qu’elle est, sans demi-mesure. Cette mission de l’histoire est d’autant plus importante qu’elle doit porter le peuple a toujours chercher au fond lui-même, les moyens de son expression valorisante la plus forte et ceux de vaincre toutes les adversités qu’il rencontrera. Mais aussi, à trouver la volonté et la capacité de créer et d’entretenir un environnement propice à son épanouissement. Ce qui ne saurait être que si sa conscience collective renferme l’acceptation de la responsabilité d’être seul maitre de son destin, en même temps que la volonté et la détermination qui permettent de surmonter les épreuves. Et aussi, si l’exercice de sa souveraineté ne souffre d’aucune sorte d’entrave. En effet, le rôle de l’histoire est à ce point important dans l’évolution des peuples et des nations. Parce qu’elle justifie le sentiment d’appartenance et lui permet de se transformer en ce lien puissant qui porte l’individu à accepter de consentir jusqu’au sacrifice de sa vie. Mais aussi, parce qu’elle contribue à inventer l’avenir en produisant les moyens de doper le peuple en l’installant définitivement dans la fierté d’être celui qu’il est et dans l’acceptation du devoir et de la responsabilité par rapport à son état, donc à son présent. Et par rapport à son avenir. Un avenir qu’il se doit de perpétuellement inventer pour s’assurer les moyens de survivre au temps qui passe, de se développer et donc de continuer à s’épanouir. Ainsi donc, au-delà de tout, la décision prise par le Président Macky SALL de faire réécrire de l’histoire du Sénégal, procède d’une stratégie lumineuse de développement économique conçue autour de l’idée de rendre le peuple Sénégalais apte à prendre son destin en main. Et cette stratégie est pertinente. Parce qu’il est certain que l’histoire permet à un peuple et même à un individu quelconque, de s’accepter et se respecter, d’avoir confiance en lui et de vouloir accéder à la gloire. Mais aussi, parce qu’en contribuant à l’émancipation, de ce même peuple, elle lui permet d’accéder à la pleine possession des pouvoirs qui s’attachent à sa souveraineté et à leur exercice réel. Pour ainsi dire, le projet de cette réécriture de l’histoire du Sénégal découle d’une vision généreuse de son initiateur dont l’audace n’a d’égal que l’ambition qu’il a de faire du Sénégal un pays puissant et prospère.
Cheikh Anta Diop naît le 29 décembre 1923 dans le village de Caytou, situé dans la région de Diourbel en pays Baol-Cayor, près de la ville de Bambey, à environ 150 km de Dakar, au Sénégal. Son père, le jeune, Massamba Sassoum Diop, décède peu de temps après sa naissance. Sa mère, Magatte Diop, vit jusqu’en 1984. Cheikh Anta Diop épouse en 1954 à Paris, une française, Louise Marie Maes, diplômée d’études supérieures en géographie. Quatre fils naîtront de cette union. Cheikh Anta Diop décède le 7 février 1986. Il repose à Caytou, auprès de son grand-père, le vieux, Massamba Sassoum Diop, fondateur du village. Plus de 30 ans après sa mort et près de 100 après sa naissance, les idées de Cheikh Anta Diop restent d’actualité. Ainsi, profitant du quatre-vingt quatorzième anniversaire de sa naissance, nous vous proposons ici les écrits Mariétou Diongue et de Cheick M’Backé Diop sur l’enfant de Caytou. Lisez ! Les travaux de Cheikh Anta Diop, dès 1954, avec les Nations nègres et Culture, puis avec l’unité de l’Afrique noire et l’Afrique noire précoloniale, en 1959-1960, inaugurent une nouvelle approche de l’histoire de l’humanité et de l’Afrique en particulier. Il s’agit de rompre avec la vision a-historique et ethnographique qui repose, entre autres, sur des présupposés hégéliens hérités du XIXème siècle. Cheikh Anta Diop opère une rupture épistémologique » radicale, d’une part avec l’approche africaniste de l’étude des sociétés et d’autre part avec le mouvement de la négritude qui naît entre les deux guerres mondiales. Les démarches de l’Ecole africaniste dans son ensemble postulent, en effet, une inégalité des aptitudes intellectuelles entre races » d’où découle, au sens biologique des termes, une hiérarchisation radicale. L’Ecole africaniste est ainsi conduite à appréhender les sociétés africaines à travers ce prisme anthropologique. Les initiateurs du Mouvement de la négritude furent eux-mêmes victimes, à des degrés différents, de cette vision occidentale du Nègre comme en témoigne le célèbre vers de Léopold Sédar Senghor l’émotion est nègre, la raison héllène », qui transpose l’infériorité intellectuelle supposé du Nègre en termes de complémentarité. Cheikh Anta Diop s’attache à récuser toute inégalité et hiérarchisations radicales, à insister constamment sur l’unité de l’espèce humaine, à démontrer l’outil méthodologique de l’Ecole africaine qu’est le mythe du Nègre prélogique ». Partant de l’idée que tout peuple a une histoire, Cheikh Anta Diop est conduit à introduire le temps historique et l’unité dans les études africaines, sortant ainsi l’Afrique de ce carcan a-historique et ethnographique dans lequel les africanistes traditionnels l’ont confinée. Grace à une méthodologie qui s’appuie sur les études diachroniques, le comparatisme critique, la pluridisciplinarité archéologie, linguistique, ethnonymie/toponymie, sociologie, sciences exactes, etc et une vision à la fois analytique et synthétique, il lui est possible de rendre aux faits historiques, sociologiques, linguistiques, culturels, etc du continent africain principalement, leur cohérence et leur intelligibilité. Cheikh Anta Diop adopte d’emblée cette approche pluridisciplinaire en étudiant l’Egypte ancienne dans son contexte négro-africain Partant de l’idée que l’Egypte ancienne fait partie de l’univers nègre, il fallait la vérifier dans tous les domaines possibles, radical ou anthropologique, linguistique, sociologique, philosophique, historique, etc. Si l’idée de départ est exacte, l’étude de chacun de ces différents domaines doit conduire à la sphère correspondante de l’univers nègre africain. L’ensemble de ces conclusions formera un faisceau de faits concordants qui éliminent les cas fortuit. C’est en cela que réside la preuve de notre hypothèse de départ. Une méthode différente n’aurait conduit qu’à une vérification partielle qui ne prouverait rien. Il fallait être exhaustif. » Cheikh Anta Diop, antériorité des civilisations nègres, mythe ou vérité historique ?. Et les études africaines ne sortiront du cercle vicieux où elles se meuvent, pour retrouver tout leur sens et toute leur fécondité, qu’en s’orientant vers la vallée du Nil. Réciproquement, l’égyptologie ne sortira de sa sclérose séculaire, de l’hermétisme des textes, que du jour où elle aura le courage de faire exploser la vanne qui l’isole, doctrinalement, de la source vivifiante que constitue, pour elle, le monde nègre. » Cheikh Anta Diop, antériorité des civilisations nègres, mythe ou vérité historique ?. Les directions de recherches tracées, exposées et défrichées par Cheikh Anta Diop sont nombreuses -L’origine africaine de la civilisation et le processus de différentiation raciale, -L’origine noire de la civilisation égypto-nubienne, le peuplement de la vallée du Nil, -L’origine égyptienne de l’écriture, des sciences, des arts, des lettres, de la philosophie, du droit dans la civilisation occidentale Grèce, -L’origine égyptienne des religions révélées, -L’identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines, -La parenté linguistique et culturelle entre l’Egypte et l’Afrique noire, -L’ancienneté et le développement de la métallurgie du fer en Afrique, -Les deux berceaux culturels septentrional et méridional étude du patriarcat et du matriarcat, -La formation et l’organisation des Etats africains après le déclin de l’Egypte, -L’Etat et la révolution de l’Antiquité à nos jours, -L’origine du monde sémitique, -L’origine des Berbères, -L’émergence de l’Espagne et du Portugal à l’aube des temps modernes, -Les relations avec le monde précolombien… Les nouveaux résultats de la recherche acquis en archéologie, en linguistique, en histoire, etc, confirment la pertinence et la fécondité de ces axes de travail. Une véritable renaissance africaine et une réconciliation de l’humanité avec elle-même En 1954, Cheikh Anta Diop publiait, aux éditions Présence africaine, son ouvrage pionnier Nations nègres et Culture, de l’Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui. Ce sous-titre indique clairement la perspective dans laquelle se situe l’auteur. Si l’étude des sociétés humaines du passé est intéressante en elle-même, il ne s’agit pourtant pas de s’y complaire» mais de y puiser des leçons». Il s’agit d’accéder à l’intelligibilité du monde afin de vaincre les difficultés du présent et bâtir un avenir meilleur à partir d’une connaissance la plus objective possible du passé, du social, de l’économique et du réel. Cheikh Anta Diop exprime la nécessité vitale pour l’Afrique de recouvrer sa mémoire, de restituer son histoire, de découvrir les clés de la compréhension profonde des structures et de l’évolution des sociétés humaines en général et africaines en particulier, d’identifier la place du continent dans le mouvement historique de l’humanité. Il montre que c’est la seule issue salutaire pour restaurer en l’Afrique les conditions mêmes de la créativité, pour opérer un déverrouillage de l’esprit créateur », pour permettre de nouveau à l’Afrique de participer au progrès de la civilisation humaine et non d’en faire les frais, froidement écrasé par la roue de l’Histoire ». L’histoire est, avec la langue, la composante essentielle de la conscience historique des peuples. Comment savoir où l’on va si l’on ne sait pas d’où l’on vient ? L’étude approfondie du passé, des sociétés humaines répond à l’idéal humaniste que Cheikh Anta Diop prône. Il écrit en effet en 1967, dans Antériorité des Civilisations nègres-Mythe ou vérité historique ?, que … la plénitude culturelle ne peut que rendre un peuple plus apte à contribuer au progrès général de l’humanité et à se rapprocher des autres peuples en connaissance de cause » et il appelle de ses vœux l’avènement de l’ère qui verrait toutes les nations du monde se donner la main pour bâtir la civilisation planétaire au lieu de sombrer dans la barbarie », dans son livre Civilisation ou Barbarie. Pour Cheikh Anta Diop, la conscience moderne ne peut progresser réellement qui si elle est résolue à reconnaitre explicitement les erreurs d’interpellations scientifiques, même dans le domaine très délicat de l’Histoire, à revenir sur les falsifications, à dénoncer les frustrations de patrimoines. Elle s’illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l’humanité ait jamais été coupable tout en demandant aux victimes d’oublier pour mieux aller de l’avant ». Il précise que ses recherches historiques ne sont point un effort a priori de réhabilitation aux yeux des uns et des autres, ce qui eût été puéril ». Pour lui, seule la vérité est utile, seule la vérité est révolutionnaire, seule la vérité rapproche ». Il veut, par démarche scientifique, objective, restaurer la mémoire, la conscience historique de la communauté noire, du continent et de la Diaspora. La connaissance du passé constitue à la fois un rempart de sécurité d’une communauté contre un génocide culturel ou physique et elle est le socle solide sur lequel elle peut et doit s’appuyer pour choisir des institutions nouvelles, élaborer une véritable politique de développement culturel, économique, social, industriel, scientifique et technique. Ainsi, l’unité culturelle de l’Afrique noire fonde l’édification d’un Etat fédéral. La connaissance du passé débouche donc de façon dynamique, rationnelle, sur la gestion du présent et la construction du futur. l’Africain qui nous a compris est celui-là qui, après la lecture de nos ouvrages, qui aura senti naitre en lui un autre homme, animé d’une conscience historique, un vrai créateur, un Prométhée porteur d’une nouvelle civilisation et parfaitement conscient de ce que la terre doit à son génie ancestral dans tous les domaines de la science, de la culture et de la religion ». En 1962, il conclut ainsi sa communication au colloque d’Athènes organisé par l’UNESCO sur le thème Racisme, science et pseudo-science le climat, par la création de l’apparence physique des races, a tracé des frontières ethniques qui tombent sous le sens, frappent l’imagination et déterminent les comportements instinctifs qui ont fait tant mal dans l’histoire. Tous les peuples qui ont disparu dans l’histoire, de l’Antiquité à nos jours, ont été condamnés, non par une quelconque infériorité originelle, mais par leurs apparences physiques, leurs différences culturelles. C’est au niveau du phénotype, c’est-à -dire des apparences physiques, que la notion de race apparait dans l’histoire et les relations sociales peu importe qu’un Zoulou soit, au niveau de son stock génétique, plus proche de Vorster qu’un Suédois, dès l’instant qu’il a la peau noire. Donc, le problème et de rééduquer notre perception de l’être humain, pour qu’elle se détache de l’apparence raciale et se popularise sur l’humain débarrassé de toutes coordonnées ethniques.» Cf. Cheikh Anta Diop, L’unité d’origine de l’espèce humaine », in actes du colloque d’Athènes Racisme, science et pseudo-science. Dans la perspective de la renaissance culturelle du monde noir et de l’édification d’une civilisation planétaire dont le Noir sera l’un des bâtisseurs, CHEICK Anta Diop invite à la réécriture objective et salutaire de l’histoire de l’humanité, de l’histoire des sciences, de l’histoire de la philosophie, de celle des arts etc. l’Homme, son devenir, sont au centre de ses réflexions. Cherchant à dessiner les contours d’un avenir à partir d’une double lecture, celle du passé et celle des plus récents progrès de la science, il pose les prémisses d’une philosophie qui vise à réconcilier l’homme avec lui-même, en s’élevant au-dessus des contingences du moment historique auquel il appartient. Cf. Civilisation ou Barbarie. Son œuvre convie l’humanité à regarder en face son véritable passé, à assumer sa mémoire, afin de rompre avec les génocides, avec le racisme, pour sortir enfin de la barbarie et entrer définitivement dans la civilisation. Mariétou Diongue Cheick M’Backé Diop
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Cheikh Anta Diop est né le 29 décembre 1923 dans le village de Caytou situé dans la région de Diourbel en pays Baol-Cayor, près de la ville de Bambey à environ 150 km de Dakar, au Sénégal. Son père, le Jeune Massamba Sassoum Diop est décédé peu de temps après sa naissance. Sa mère, Magatte Diop, vécut jusqu’en 1984. Cheikh Anta Diop épousera en 1953, à Paris, une Française, Louise Marie Maes, diplômée d’Études supérieures en Histoire et Géographie. Quatre fils naîtront de cette union. Cheikh Anta Diop décède le 7 février 1986 ; il repose, selon sa volonté, à Caytou, auprès de son grand-père le Grand Massamba Sassoum Diop, fondateur du village. 1927 – 1937 A l’âge de quatre-cinq ans il est envoyé à l’école coranique. Il est ensuite scolarisé à l’école française l’École Régionale de Diourbel. En 1937, il obtient son certificat d’études primaires. 1938 – 1945 Études secondaires à Dakar et Saint-Louis. Il obtient, en 1945, ses baccalauréats brevet de capacité colonial correspondant au baccalauréat » en mathématiques et en philosophie. Durant ces années passées au lycée, il élabore un alphabet conçu pour transcrire toute langue africaine et il entreprend également la rédaction d’une histoire du Sénégal. Dans cette même période apparaissent ses premières réflexions qui plus tard déboucheront sur son projet de renaissance culturelle et d’indépendance politique de l’Afrique noire. Il se destine néanmoins à un métier scientifique appréhendé comme un devoir de découverte et d’invention vis-à -vis de l’humanité. 1946 Arrivée à Paris au cours de l’année 1946. Il s’inscrit en classe de Mathématiques Supérieures, son but étant de devenir ingénieur en aéronautique. En attente de la rentrée de l’année 1946-1947, il s’inscrit en Faculté des Lettres de la Sorbonne en philosophie. Il suit, en particulier, l’enseignement de Gaston Bachelard. A son initiative est créée l’Association des Étudiants Africains de Paris dont le premier président est Cheikh Fall. Amadou Mahtar M’Bow en deviendra quelques années plus tard le président. 1947 Cheikh Anta Diop poursuit, parallèlement à ses études, ses recherches linguistiques sur le wolof et le sérère, langues parlées au Sénégal. Il entre en relation avec Henri Lhote le découvreur des fresques du Tassili, au Sahara. 1948 Il achève sa licence de philosophie et s’inscrit en Faculté des Sciences. Il publie sa première étude de linguistique, Étude linguistique ouolove – Origine de la langue et de la race valaf, dans la revue Présence Africaine » créée par le grand homme de culture Alioune Diop en 1947, qui fondera la maison d’édition Présence Africaine puis la Société Africaine de Culture SAC. La même année, Cheikh Anta Diop publie, dans un numéro spécial de la revue Le Musée Vivant , un article intitulé Quand pourra-t-on parler d’une renaissance africaine ? en partie consacré à la question de l’utilisation et du développement des langues africaines, et dans lequel Cheikh Anta Diop propose pour la première fois de bâtir les humanités africaines à partir de l’Égypte ancienne. 1949 Il fait inscrire sur les registres de la Sorbonne le sujet de thèse de doctorat ès-Lettres qu’il se propose de traiter, sous la direction du professeur Gaston Bachelard, et qui s’intitule L’avenir culturel de la pensée africaine . 1950 Il obtient les deux certificats de chimie chimie générale et chimie appliquée. Il prend la décision d’intégrer en juillet 1950 le RDA Rassemblement Démocratique Africain alors dirigé par Félix Houphouët-Boigny, tout en rappelant fermement à la direction du RDA son devoir de ne pas faillir à sa mission historique celle d’une véritable libération du continent africain. Retour au Sénégal pendant l’hivernage juillet-août de l’année 1950. Il donne, à Dakar et Saint-Louis, plusieurs conférences dont la presse se fait l’écho — Un enseignement est-il possible en Afrique dans la langue maternelle ? , — Nécessité et possibilité d’un enseignement dans la langue maternelle en Afrique , — Les fondements culturels d’une civilisation africaine moderne . Au cours de ce même séjour, il propose, avec des notables, dans une lettre adressée aux autorités de l’AOF Afrique Occidentale Française, un plan de reboisement du pays afin de faire face au danger de la sécheresse. 1951 Inscription sur les registres de la faculté de son sujet de thèse secondaire Qu’étaient les Égyptiens prédynastiques , sous la direction du professeur Marcel Griaule. Il devient le secrétaire général de l’Association des Étudiants du RDA AERDA, à Paris. Il donne plusieurs conférences — L’origine du wolof et du peuple qui parle cette langue , organisée à Paris au Musée de l’Homme par la Société des Africanistes, dont le secrétaire général est à l’époque Marcel Griaule. — Les fondements culturels d’une civilisation africaine moderne , organisée par l’Association des Étudiants africains de Paris, — Objectifs d’une politique africaine efficiente , également organisée par l’Association des Étudiants africains de Paris. Il organise, dans le cadre de l’AERDA, le premier congrès panafricain politique d’étudiants d’après-guerre, du 4 au 8 juillet 1951. La WASU West African Student Union participe à ce congrès.
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